Les chômeurs-bénévoles de notre population vont-ils se positionner en tant que professionnels dans l’association ?

Là encore, il semble bien que non. L’étude sur les relations qu’ils entretiennent avec l’organisation et les autres bénévoles a démontré qu’ils ne se positionnent pas en professionnels.

Dans l’analyse portant sur les tâches et les compétences, nous arrivons aux mêmes conclusions. Les chômeurs-bénévoles ne cherchent pas spécialement à utiliser leurs compétences. Ils ne sont pas venus forcément pour cela, peuvent souhaiter être affectés à des tâches nouvelles. Certains refusent même d’être utilisés pour leurs compétences afin généralement d’être libres de se retirer à tout moment du cadre associatif.

Ils savent pour la plupart qu’ils sont peu fiables en termes de continuité d’action – et on pourrait sans que cela soit péjoratif les qualifier de «  bénévoles intérimaires » ou « bénévoles précaires ».

Ils apprécient tous les éléments qui ne renvoient pas à l’univers professionnel : le nivellement hiérarchique, l’abolition des rapports de « soumission », l’absence ou la discrétion du contrôle, et tout ce qu’il leur est possible de faire car la structure associative le permet. Ils apprécient que celle-ci ne dispose pas vraiment de moyens de contrainte, ne puisse exercer de contrôle, de pression, et soit obligée finalement d’adapter son management aux bénévoles en général et aux « intérimaires du bénévolat » en particulier.

Alors, que ce soit vis-à-vis de l’encadrement ou des autres bénévoles, ils ne souhaitent pas incarner le professionnalisme de type entreprise, et au contraire se plaisent à rappeler que leurs raisons d’agir sont tournées vers l’autre, que leur but est autre et que la raison pour laquelle la majorité d’entre eux ne cherche pas à se comporter en « modèle » au sein de l’organisation, c’est qu’ils attendent une reconnaissance  des bénéficiaires de leur action et de la société pour leur action, et pas des satisfecit de l’organisation.

On peut donc affirmer qu’au sein des associations, les chômeurs-bénévoles ne se positionnent pas en professionnels.