Quelle participation ? Selon quelle appartenance ?
La participation serait indubitable selon N.Giroux et V. Fenocchi 88 quand existe : « un échange multidimensionnel qui relie entre eux les membres de cette collectivité. Cet échange peut être soit émergent, soit organisé. Le terme « participation » signifie à la fois faire sa part (contribution), avoir sa part (rétribution, être partie prenante de l’organisation (identification, sentiment d’appartenance) » (1994-1995, p. 60).
Cette conception de la participation s’appuie sur celle de Barnard, qui, en théoricien classique des organisations, décrivait (en 1938) celles-ci comme des systèmes coopératifs dans lesquels les membres s’investissent dans la mesure où ils jugent équitable le rapport rétribution-contribution qui les lie à l’entreprise commune.
Pour Mmes Giroux et Fenocchi, contribution, rétribution et identification sont donc au cœur de la participation à la vie d’une organisation : « Pour nous, la participation doit ici être définie comme un échange multidimensionnel. En effet, la participation a des aspects matériels mais aussi symboliques. Les participants fournissent temps, argent, engagement et sont motivés par des incitatifs utilitaires, sociaux ou normatifs (Knoke, 1988). C’est pourquoi Limbos (1986) la définit en termes de coûts et de bénéfices. » (1994-1995, p. 61).
Pour que cette conception de la participation puisse refléter ce qui a été observé dans notre étude sur les chômeurs-bénévoles, cela « suppose que les personnes ont la volonté, la capacité et l’occasion de contribuer, qu’elles retirent de leur engagement les satisfactions attendues et qu’elles ont la possibilité de s’identifier aux valeurs promues par l’organisation. » (1994-1995, p. 62).
Une possibilité de s’identifier aux valeurs promues par l’organisation, sûrement les chômeurs-bénévoles l’ont-ils au sein des diverses associations qui les accueillent, mais la mettent-ils à profit ? Comment se positionnent-ils dans le débat sur l’appartenance ?