2. Le mieux Faire

2.1 L’impact du bénévolat

Question 322 : Quel sera l'impact, l'influence ou l'utilité de votre pratique bénévole pour la pratique ultérieure d'une activité salariée ?

‘« aucune mais j'apprécierai certainement plus mon travail ; cependant, je pense que certaines activités bénévoles peuvent nous reconduire sur le chemin du travail »
Mme G, 50-54 ans, assistante commerciale, 1ère fois au chômage (n° 83)’

82 % des personnes interrogées ont répondu à cette question.

Parmi elles, 18 % disent ne pas savoir évaluer cette influence et 18 % n’en voient aucune, généralement sans présenter d’argument.

Les autres - (82 %) - dans leurs réponses à cette question qui force à une analyse des apports de l’action bénévole associative dans la perspective d’une future reprise d’activité professionnelle, font apparaître trois notions essentielles : le bénévolat associatif leur a évité ou a limité une confrontation aux effets délétères du chômage, il a eu un impact positif sur leur personnalité et dans le domaine de leurs compétences.

Conserver à travers la pratique bénévole associative un statut « d’actif » constitue dans 7 % des réponses un bon moyen d’éviter ou de limiter les méfaits liés au statut de non-actif et est donc utile pour ceux qui les connaissent bien pour les avoir éprouvés, ou qui ne sous-estiment pas le pouvoir corrosif de l’oisiveté et de l’absence de contraintes horaires ou relationnelles :

‘« l'habitude de se rendre au bureau, d'être occupée demeure »
Mme B, 50-54 ans, employée de bureau, 5e fois au chômage (n° 7)

« avoir l’impression grâce à ce travail de bénévolat de ne pas avoir complètement quitté mon métier »
Mlle P, 35-39 ans, comédienne, 3e fois au chômage (n° 42)

« ne pas avoir arrêté toute activité »
Mme X, 50-54 ans, professeur, 1ère fois au chômage (n° 68)

« elle m'aura permis de ne pas couper avec le monde du travail »
Mme S, 50-54 ans, employée aux écritures, 1ère fois au chômage (n° 88)

« ne pas avoir perdu le contact avec les autres, continuer à vivre avec des contraintes liées au travail (horaires, respect du groupe…)
Mme R, 35-39 ans, documentaliste, 3e fois au chômage (n° 53)

« la contrainte horaire, de travail…du bénévolat peut permettre de mieux vivre ensuite une activité salariée »
Mlle V, 30-34 ans, secrétaire aide-comptable, 2e fois au chômage (n° 69)’

16 % des réponses évoquent de nouveau l’impact bienfaisant du bénévolat sur leur personnalité, leur caractère, leur épanouissement personnel mais, cette fois, en établissant le lien avec le monde du travail. Car elles estiment que si elles sont plus ouvertes et plus sûres d’elles-mêmes grâce au bénévolat, c’est un acquis, par conséquent parfaitement transposable dans un autre contexte y compris celui d’une prochaine activité professionnelle :

‘« ’aurai rencontré des gens de toutes catégories ; je serais plus à l’écoute des autres et j’arriverai plus à les cerner »
Mme B, 25-29 ans, secrétaire, 2e fois au chômage (n° 5)

« être moins timide, plus à l’aise face à des gens que je rencontre pour la première fois »
Mlle L, 20-24 ans, étudiante, 1ère fois au chômage (n° 9)

« le bénévolat m’a permis de me construire et je me sens plus sûre de moi »
Mlle B, 20-24 ans, ingénieur IAA, 1ère fois au chômage (n° 11)

« ouverture d’esprit supérieure ; expérience de plus à transmettre »
Mme M, 25-29 ans, éducateur spécialisé, 3e fois au chômage (n° 19)

« échange verbal plus facile »
Mlle P, 30-34 ans, surveillante, 1ère fois au chômage (n° 30)

« la patience »
Mme B, 45-49 ans, assistante administrative, 2e fois au chômage (n° 38)

« écouter davantage les gens qui m’entourent »
Mlle P, 20-24 ans, assistante marketing, 1ère fois au chômage (n° 44)

« le contact plus facile, les responsabilités, l’esprit « d’entrepreneur » plus intense »
M. T, 25-29 ans, responsable de rayon, 1ère fois au chômage (n° 66)

« ouverture vers les autres »
M. D, 40-44 ans, comptable, 2e fois au chômage (n° 87)’

Dans le troisième groupe - le plus nombreux (26  %) -, nous trouvons une thématique relative aux compétences, à l’utilité et à l’influence que ne manquera pas d’avoir, dans une future activité professionnelle, l’occasion qui leur a été offerte de pouvoir entretenir ou acquérir des compétences :

‘« je n'ai pas perdu la main »
M. G, 20-24 ans, étudiant, 1ère fois au chômage (n° 12)

« acquis de nouvelles connaissances »
Mlle X, 20-24 ans, étudiante, 1ère fois au chômage (n° 20)

« pratique de logiciels, expérience »
Mlle V, 25-29 ans, étudiante, 1ère fois au chômage (n° 39)

« expérience de l'accueil, maintien de connaissances juridiques »
Mlle L, 25-29 ans, étudiante, 1ère fois au chômage (n° 45)

« remise à niveau en informatique »
M. D, 30-34 ans, employé, 5e fois au chômage (n° 55)

« je n'aurai pas été complètement marginalisée ; j'aurai découvert un autre monde (celui de la marine et des marins) qui pourra peut-être me servir (comme activité d'ouverture à ce monde) dans ma pratique professionnelle ; j'aurai maintenu mon niveau d'anglais, j'ai progressé dans l'utilisation d'Internet et e-mail »
Mme B, 35-39 ans, ergothérapeute, 4e fois au chômage (n° 73)

« le bénévolat nous réapprend à travailler donc cela peut m’aider à mettre un pied dans une activité salariée »
Mme X, 30-34 ans, secrétaire, nombre de fois au chômage inconnu (n° 85)’

Pour la première fois, on quitte les prises de positions spéculatives pour se situer dans une démarche concrète de valorisation des compétences, que ce soit dans la perspective du curriculum vitæ :

‘« cela pourra être éventuellement mentionné dans mon curriculum vitæ »
Mme F, 50-54 ans, professeur, 2e fois au chômage (n° 18)
« j'ai acquis une expérience du conseil juridique, du secrétariat (rédaction de mise en demeure, accueil des adhérents physique et téléphonique, utilisation des outils bureautiques) ; j'ai aussi une expérience de l'encadrement en tant que responsable du service juridique »
Mlle C, 25-29 ans, étudiante, 1ère fois au chômage (n° 34)

« pour être sincère, c’est un plus à ajouter à un CV , une façon de se rassurer qui en vaut une autre »
M. M, 35-39 ans, ouvrier tâcheron, 5e fois au chômage (n° 59)

« je l'ai notée sur mon CV mais je ne sais pas si cela m'aidera à trouver un emploi »
Mlle A, 30-34 ans, secrétaire polyvalente, 2e fois au chômage (n° 93)’

ou d’exigences nouvelles, nées au terme d’une expérience qui, tout compte fait, leur est apparue comme ayant suffisamment valeur de bilan de compétences pour leur permettre d’envisager différemment leur avenir professionnel (qu’il s’agisse d’une orientation ou d’une réorientation) :

‘« cela m'a conforté dans mon désir de faire du social »
Mme F, 30-34 ans, surveillante, 1ère fois au chômage (n° 1)

« je saisis mieux ce que je recherche dans une activité salariée »
Mme C, 45-49 ans, agent de service, 1ère fois au chômage (n° 56)

« envie de travailler dans le secteur social »
Mme K, 30-34 ans, chef de service informatique, 2e fois au chômage (n° 13)

« cette activité me conforte dans ma réorientation professionnelle vers une activité plus pédagogique que technique »
Mme M, 45-49 ans, technicienne, 5e fois au chômage (n° 57)

« le bénévolat permet de me construire, les valeurs véhiculées par le bénévolat sont des valeurs que je rechercherai même au sein d'une entreprise »
Mme R, 30-34 ans, contrôleur de gestion, 1ère fois au chômage (n° 62)’

Dans cette dernière citation, ce n’est plus une influence mais un véritable effet de tremplin qui est décrit :

‘« il peut apporter une expérience pré-professionnelle, un réseau relationnel, un dynamisme, un retour de la confiance en soi ; bien sûr le risque est de trop de désinvestir de sa recherche d'emploi ; je crois qu'il faut concilier les deux »
Mlle C, 25-29 ans, étudiante, 1ère fois au chômage (n° 34)