Bénévoles

Ils sont bénévoles, la grande majorité (65 %) a déjà pratiqué le bénévolat associatif avant d’être au chômage alors qu’il s’agit d’une première expérience pour un quart d’entre eux.

Des chômeurs, en recherche active d’un nouvel emploi joignant ou rejoignant le bénévolat associatif, c'est-à-dire une institution historiquement attachée aux notions de « production de solidarité » (eux qui en ont besoin et en bénéficient actuellement) et un « état d’esprit de charité » (eux qui ont maintes raisons de ne penser qu’à eux-mêmes), voilà un phénomène qui interpelle, d’autant qu’il s’agit d’une population peu engagée, où la dimension de l’engagement est vécue presque uniquement dans le bénévolat associatif (90 % d’entre eux ne sont ni militants, ni syndiqués).

La recherche d’un contexte personnel particulier ayant pu décider de leur engagement scinde la population en deux groupes.

D’une part, on trouve ceux (24 %) qui ont rejoint le bénévolat associatif à la suite d’une expérience personnelle passée et connotée douloureusement. Sensibilisés antérieurement par un problème rencontré personnellement ou par un proche, ils ont décidé de rencontrer l'autre dans une relation active « d'aide en retour », de passer à l’acte, de poser des actes en direction de l’autre. Ils ont une idée assez précise du type d’action qu’ils souhaitent mener, se mobilisent et cherchent à rejoindre une association qui leur offrira un cadre propice pour mener à bien leur projet. Ce dernier requiert une utilisation de l’associatif mais dans cette instrumentalisation, la dimension du don à autrui reste présente. Ce sont des « individus agissants », des acteurs, et l’association est l’instrument de leur action.

D’autre part, on observe ceux (63 %), pour qui le passage à l’acte ne s’inscrit pas dans un contexte personnel particulier. Ils disent vouloir « aider », « être utiles » et « être actifs ». Ils échangent une mise à disposition sans contrepartie financière, contre la possibilité de mener à bien une action qui relève du projet personnel. Leur démarche qui n’est pas particulièrement désintéressée mais qui profite de la légitimité acquise par le bénévolat associatif, bénéficie de la dimension du don à autrui que la société actuelle attache à l’associatif. L’action personnelle s’effectue en direction de l’autre, elle est volontairement inscrite dans le contexte d’une organisation légitimée, dotée d’une image sociale actuellement très valorisée.