2.1.3 Expérience 1 : Les effets de l’élaboration par la connotation de l’information sur le processus de résonance

Les travaux d’Albrecht et Myers (1998) mettent en évidence une augmentation de la probabilité et de la vitesse de réactivation d’une information à partir d’une élaboration autre que la simple répétition d’un concept dans un texte. Cependant, l’effet d’élaboration s’explique une nouvelle fois par le nombre de propositions avec lesquelles l’information réactivée est associée. En d’autres termes, il serait dû à l’augmentation des chemins par lesquels le signal émanant de l’information en cours de traitement contacte un concept. Un des objectifs de cette première expérience était d’examiner si des effets similaires peuvent être observés sans que l’élaboration de l’information à récupérer n’entraîne la création de connexions supplémentaires avec les autres propositions du texte. Dans cette perspective, nous avons repris le paradigme expérimental mis en place par Albrecht et Myers (1998) et nous avons manipulé la connotation affective de l’indice contextuel. En effet, les études réalisées par Legros (1988, 1989) suggèrent que la charge affective d’un mot renforcerait l’encodage des propositions auxquelles ce mot appartient mais aussi l’encodage des autres propositions avec lesquelles ces premières sont reliées et, faciliterait la récupération et le rappel de l’ensemble ces propositions. Aussi, le traitement d’un mot chargé affectivement permet au lecteur de porter plus particulièrement son attention sur cette information et par conséquent favoriserait l’encodage de la trace en mémoire. Parallèlement, les travaux menés par Martins (1984,1993) sur l’influence de l’intensité affective des informations textuelles révèlent que les lecteurs sont plus sensibles aux informations connotées négativement et positivement par rapport aux informations neutres. Ces effets liés à l’intensité affective se traduisent également par une récupération meilleure et plus rapide des informations en MLT et s’expliqueraient par une tendance de l’individu à allouer plus d’attention aux informations connotées par rapport à des informations neutres. Sur la base de ces travaux, il est possible de supposer que connoter positivement ou négativement l’indice contextuel guidant la réactivation des informations au cours de la lecture devrait favoriser l’élaboration de sa trace en mémoire. Nous avons donc choisi de proposer au lecteur une élaboration des informations par la connotation émotionnelle de l’adjectif modificateur, ce qui nous a parallèlement permis de tester l’hypothèse selon laquelle l’intensité du signal émanant de la trace pourrait dépendre du degré d’attention alloué au concept en cours de traitement (O’Brien & Myers, 1999, p. 37). En effet, si connoter les informations conduit les lecteurs à leur allouer plus d’attention alors ces informations devraient constituer des indices de récupération plus efficaces que des informations neutres. Cette première expérience visait ainsi à tester l’hypothèse selon laquelle la connotation de l’information (positive vs. négative vs. neutre 1 ) devrait faciliter la réactivation des informations au cours de la lecture.

Notes
1.

Sans connotation