2.2 La résonance, un processus en deux phases : Activation et Intégration

Nos deux premières expériences nous ont permis de confirmer que les changements d’accessibilité des informations au cours de la lecture reposaient sur les chevauchements de traits entre les traces en mémoire. Elles apportent ainsi des arguments compatibles avec l’idée de l’intervention d’un processus passif de résonance au cours du processus de compréhension. Outre son caractère continu ou non restreint qui réfère au fait qu’au cours de la lecture un signal soit constamment envoyé à l’ensemble de la MLT, le processus de résonance est également défini comme un processus autonome ou ‘« dénué d’intelligence ’». En effet, dans le modèle de Résonance proposé par Myers et O’Brien (1998), la récupération des informations de la représentation épisodique se décompose en deux phases. Premièrement, une phase de résonance ou d’activation au cours de laquelle tous les concepts reliés avec les informations en cours de traitement résonnent. Le caractère non restreint du processus de résonance implique alors que lors de cette phase, toutes les informations qui partagent des traits en commun avec les éléments actuellement en MDT sont activées indépendamment de leur pertinence pour l’interprétation de la phrase en cours de traitement. Deuxièmement, une phase d’intégration qui consiste à intégrer en MTD une partie des éléments activés lors de la précédente phase. La caractéristique autonome du processus de résonance renvoie alors à l’hypothèse selon laquelle toute information qui résonne suffisamment lors de la première phase est intégrée en MDT, que cette information facilite, interfère ou n’ait aucun impact sur les traitements subséquents. En d’autres termes, la pertinence d’une information ne serait pas davantage prise en compte lors de la phase d’intégration.