I. 2. 2. Zohra, la femme du mineur

Contrairement aux autres romans du corpus, dans Zohra, la femme du mineur, de Hadj Hamou Abdelkader, le personnage principal du récit n’est pas celui qui est annoncé dans le titre. Zohra, bien que première héroïne de la littérature algérienne de langue française, s’efface dans le récit devant son mari. Son parcours correspond tout à fait à la réalité de la situation de la femme dans la société algérienne du début du siècle. Dans les œuvres précédemment étudiées, on était habitué à ce que celui qui donnait son nom au titre du roman, soit au centre de l’action, et l’étude du parcours romanesque était donc essentiellement une lecture de son chemin accompli à travers l’espace fictionnel. Ici, nous avons affaire à un schéma actantiel légèrement plus compliqué, où plusieurs actants se partagent le devant de la scène, et il est moins évident de déterminer le personnage principal. Tous ces personnages évoluent dans la ville de Miliana où viennent se mêler des travailleurs venus de différents horizons de l’Algérie et du pourtour Méditerranéen : arabes, kabyles, mozabites, juifs, italiens, maltais, espagnols, français et véritables milianais cohabitent dans cet espace qui devrait, selon la thèse de l’auteur, démontrer les possibilités de l’assimilation. C’est la mine, lieux du travail commun, qui rassemble en fait les différents groupes de personnes et qui a donc un fort pouvoir unificateur. Le brassage observé dans la ville est dû essentiellement au travail commun. Pourtant, les salaires ne sont pas les mêmes et les employés ne sont pas traités de la même manière.

A travers la représentation romanesque, cet espace fictionnel aspire à une assimilation réussie, voudrait être une illustration de l’égalité et de la fraternité entre les différentes communautés présentes. C’est par les personnages évoluant dans cet espace, mais aussi à travers l’existence même de cet espace, que le narrateur voudrait faire passer son message de réussite. Souvent, le discours explicite des personnages vient illustrer ce message de la réussite, mais leur parcours ou leur discours implicite vient le contredire. En étudiant le comportement des personnages dans l’espace de la ville, on s’aperçoit que celle-ci ne possède pas seulement un pouvoir unificateur, mais qu’elle est aussi et surtout corruptrice et aliénante. Cette constatation semble se révéler juste dans le cas des acteurs des deux bords. Qu’ils soient d’origine musulmane ou chrétienne, dans la ville de Miliana les héros du roman se trouvent engagés sur un chemin de dépréciation et de dévalorisation. C’est ce que nous allons essayer de démontrer en étudiant le parcours romanesque du couple musulman Méliani-Zohra et celui chrétien de Grimecci-Thérèse. Les deux hommes travaillent ensemble dans la mine, et leur amitié les amène vite à partager leur temps libre dans les cafés et autour des boissons alcoolisées. Les deux femmes ne se connaissent pas, mais la relation des deux maris aura des conséquences sur leur vie de couple respectives et nous pourrons dégager les similitudes dans leurs parcours.

Zohra elle est l’image de la femme arabe parfaite, elle est enfermée à la maison et son rôle est de retenir son mari dans la communauté originelle. Du côté musulman, celui qui est censé représenter la thèse de l’assimilation est Méliani, le mineur qui se lie d’amitié avec des Européens, dont Grimecci, et dont le parcours ressemble étrangement à celui de Mamoun. Il est également fils de caïd, petit-fils d’un agha, mais il n’a pas suivi la voie de ses aïeuls. Le temps de la colonisation a eu une influence néfaste sur la situation de cette famille. En effet, ce descendant de magistrats musulmans vit dans une grande simplicité et travaille comme mineur pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa femme.

Si le thème de l’enseignement, et par conséquent celui de la quête intellectuelle, occupait une place importante et donnait lieu à de longs passages discursifs dans les deux romans précédents, ici ce n’est pas le cas, et cet élément pourtant si essentiel du point de vue de l’assimilation n’apparaît pas dans cette œuvre. Ce ne sont pas les jeunes intellectuels francisés qui sont mis en scène dans cette œuvre, mais bien le peuple des ouvriers, en l’occurrence celui des mineurs. L’objet de la quête de Méliani est beaucoup plus simple, on pourrait dire presque banal, et en tout cas, il n’est pas recherché aussi consciemment que dans les cas précédents. Dans ce monde des mineurs de Miliana qui essaye étrangement de ressembler à celui de Germinal, le désir avoué des protagonistes est un monde plus juste où l’égalité et la fraternité soient à la base de la cohabitation entre les différents peuples. Cette thèse de la cohabitation fraternelle est exprimée le plus souvent directement par des dialogues :

‘« - Oh !… Oh !… riposta le Français, un arabe vaut un autre homme. Nous nous ressemblons tous, ami ! Il faut avoir une religion pour haïr sans raison un homme qui a d’autres coutumes que vous. 
Ca, c’est bien dit ! appuya Grimecci : Juifs, Arabes, Italiens, Français, tous les hommes se ressemblent, sont égaux !
 - Bien sûr, approuva un musulman d’origine milianaise, nous sommes tous faits d’argile ; notre père à tous est Adam et notre mère commune s’appelle Eve. » 101

Pourtant le parcours romanesque de Méliani ne vient pas confirmer cette vue idyllique d’égalité et de fraternité entre les différents peuples en présence. Non seulement des injustices continuent à caractériser le monde dans lequel il évolue, mais on assiste également à une dépréciation des valeurs du héros qui se produit au contact du monde de l’occupant et qui contredit l’assimilation en tant que processus bénéfique. Au niveau du discours idéologique ce mélange des peuples est présenté positivement, mais au niveau du récit son influence est négative sur le parcours des différents personnages. L’amitié de Méliani et de Grimecci devrait être un exemple de coexistence fraternelle au service de la cause du rapprochement entre les différentes communautés et de l’élévation sociale des personnages. Il n’en est rien, et cette relation entraîne Méliani sur un chemin de débauche qui va de pair avec la perte de son identité. Au début du roman, Méliani est présenté comme une personne honnête, un bon musulman qui respecte les prescriptions de la religion et des traditions et qui vit en harmonie avec sa femme, c’est-à-dire avec son milieu originel.

‘« Meliani était doux, brave et honnête ; son caractère sérieux le faisait respecter par ceux qui l’approchaient, aussi ne l’appelait-on pas Meliani tout court, mais « Si » Meliani ; il parlait lentement, sans hausser la voix, qui était grave et sans gesticuler, sans s’emporter jamais . » 102

Selon la description du début, le couple Meliani-Zohra forme un foyer, peut-être pauvre matériellement, mais idyllique et serein dans sa simplicité. Cette situation initiale harmonieuse sera définitivement rompue avec l’apparition de Grimecci, l’Italien qui entraînera Meliani sur les chemins de l’alcoolisme. Une fois encore, l’intrusion de l’Autre dans le monde pauvre mais harmonieux de l’indigène est symbolisée, comme dans le cas de Mamoun, par la percée de la locomotive dans le paysage. Le train et son voyageur Grimecci génèrent le même processus : le premier bouleverse le paysage calme et harmonieux des forêts et des jardins qui bordent la ville, le second bouleverse la vie du couple indigène. Ce bouleversement entraînera pour Méliani la dégradation puis la perte de son identité, et la disparition ou la mort. Ce n’est probablement pas le fruit du hasard de la typographie que l’écriture du nom de Meliani change en Méliani après la description de l’arrivée de Grimecci dans la ville des mineurs. Cet accent aigu de plus dans le nom peut encore apparaître comme un simple jeu du narrateur, mais la disparition du préfixe «  Si », marque du respect, est en fait le signe du changement de la personnalité, de sa dégradation. Méliani est le héros négatif dont le parcours romanesque sert d’exemple répulsif au lecteur, et qui veut mettre en alerte devant les dangers de la « civilisation ». Le rapport entre le prénom du héros Méliani et l’espace dans lequel il évolue, la ville de Miliana, est significatif de la portée symbolique du personnage. Héros au nom générique de tout habitant de la ville de Miliana, les traits caractéristiques de son personnage et l’échec de son parcours sont significatifs pour toute la société de la petite ville coloniale.

L’utilisation des adjectifs civilisé et fanatique se fait au cours du roman dans un sens assez particulier qui mérite qu’on s’y attarde. Dans le roman, fanatique est celui qui garde sa religion, le musulman qui continue de faire ses prières et refuse de s’abandonner à l’alcoolisme. En revanche, civilisé est le musulman qui non seulement fréquente les Européens, mais aussi boit avec eux, ne refuse plus l’alcool et abandonne peu à peu les prescriptions de la religion. Dans ce monde manichéen, Méliani est placé sur une voie qui le mènera à la perte de son identité.

‘« Meliani eut beau résister par la suite aux tentations de boire, haïr les ivrognes, (…) détester les Musulmans dépravés qui croyaient être dans la bonne voie, en prenant pour la civilisation française l'alcoolisme et la prostitution, (…) il arriva un jour où malgré lui, pour la première fois de sa vie, il approcha de ses lèvres le verre. » 103

Sur son parcours les deux éléments négatifs ci-dessus nommés viendront chacun du monde de l’Autre : l’alcoolisme vers lequel l’entraîne Grimecci, et la relation adultère avec la femme de celui-ci, Thérèse la Française. Son assimilation à la société de l’occupant se rétrécit à une fréquentation des cafés, à la consommation des boissons alcoolisées et à l’abandon des temps de prière, du travail régulier et de la couche conjugale. Dans ce gouffre de la débauche, ni sa femme ni son entourage originel ni la religion ne pourront le retenir de tomber toujours plus bas. Comme dans le cas de Bou-El-Nouar, les personnages qui devraient servir à fortifier l’identité première ne remplissent pas leur rôle et contemplent impuissants sa dérive. Seul le divorce demandé par sa femme, puis le décès de celle-ci, morte de découragement, et une longue peine de prison changent le comportement de Méliani qui, à la fin du roman, s’exile au Maroc et redevient musulman pratiquant. Ce parcours négatif contredit le discours positif sur la coexistence pacifique des différents peuples et donne une représentation des effets néfastes de l’influence des Européens sur la population locale.

Pendant que Méliani sombre dans la débauche, sa femme reste fermement attachée aux traditions et à la religion des ancêtres. Zohra est le véritable héros positif de la fiction romanesque, qui ne perd rien de son innocence et de sa pureté originelle, et ce malgré la souffrance et la mort. Sa quête peut se résumer très brièvement au maintien de la paix et de l’amour conjugal et à l’attachement à la religion dans sa forme traditionnelle, avec toutes les croyances qui se rapportent au maraboutisme. Elle évolue dans le monde fermé de leur habitation, décrite le plus souvent comme un espace idyllique et accueillant.

‘« Dans la cour de l’une des petites maisons mauresques de Miliana, la clarté de la lune entourait les pots de fleurs et la vasque, d’un charme ineffable ; (…) une brise remplie de parfums parcourut la cour et pénétra dans les chambres de cette charmante et paisible habitation d’ouvriers indigènes. » 104

De cet espace fermé, Zohra ne sort que très rarement et toujours avec l’autorisation de son mari. Elle est entourée par les voisines et les membres de sa famille proche ou lointaine. Le monde coloré de la ville, avec ses différentes populations et ses dangers qui guettent son mari, ne semble pas l’atteindre. Les quelques rares occasions où elle sort de la maison la mènent au tombeau du marabout, le saint protecteur de la ville. Zohra et l’espace dans lequel elle évolue constituent le point de référence du Même, le soubassement de la vision du monde qui juge le parcours de Méliani. Les jugements sur le comportement de ce dernier sont émis dans le texte essentiellement à travers les propos du narrateur et ceux de Zohra, qui devient ainsi porte-parole du narrateur. Lentement, le regard de Zohra se focalise sur les actions de son mari et elle, la femme soumise, devient le juge de son homme.

‘« … et la pauvre Zohra voyait de la balustrade son mari avec une européenne ; … »  105 ’ ‘« A ce moment, Zohra attendait dans sa chambre le retour de Méliani ; elle avait préparé le matelas et les couvertures pour le coucher car elle savait qu’il allait arriver comme d’habitude, ivre-mort. » 106 ’ ‘« Zohra attendait pendant ce temps dans sa chambre, le retour de Méliani ; … »  107

Cette douce attente, les souffrances endurées avec patience, sont à l’image de la mère indulgente avec son fils, comme dans le cas de la mère de Mamoun, toujours prête à pardonner et à oublier ses faux pas, pourvu que Méliani revienne à la raison. Zohra « l’innocente », Zohra « qui attend » le retour de son mari perdu dans les gouffres de l’alcoolisme, Zohra qui « souffre » sans se plaindre : tels sont les différents visages de celle qui symbolise dans le récit l’identité maternelle des populations locales. Le second héros romanesque de la littérature algérienne de langue française est une femme qui personnifie l’identité naturelle à laquelle se réfère le narrateur et sur laquelle se base la vision du monde des musulmans algériens.

Si le récit met essentiellement en avant les déboires de Méliani et sa relation avec Grimecci puis l’alcool, Zohra reste continuellement le point de référence à partir duquel on contemple l’action des différents personnages. Le titre du roman et la place occupée par Zohra dans le récit ne laissent aucune hésitation sur le projet de l’auteur : face à la question de l’assimilation, le parcours romanesque jugé et présenté positivement est celui de Zohra et non celui de son mari. Le comportement de cette héroïne correspond exactement à la résistance passive, appelée également résistance refus, qui caractérise certains intellectuels musulmans et la grande majorité de la population pendant la seconde moitié du XIXe siècle et qui tendait à disparaître au cours des premières décennies du XXe siècle, au profit de la résistance dialogue 108 . Le drame de Zohra peut être brièvement résumé par les quelques lignes qui suivent.

‘« Zohra était malade, Zohra souffrait, Zohra était mourante et sans la présence de Grimecci aux mines, Méliani aurait peut-être été heureux avec sa femme ; au lieu de perdre la raison dans l’alcool il aurait continué d’être pur en allant plusieurs fois par jour à la mosquée. Etait-ce écrit ? … »  109

Zohra, image et symbole de l’Algérie souffrante ? On est tenté de répondre oui, car le malheur du couple Zohra-Méliani vient de la présence de cette troisième personne, de la présence de cet « Autre » dans l’espace de la ville, Miliana, où tout semblait parfait avant son arrivée. Le tragique de la situation c’est que le dialogue et la tentative d’assimilation de Méliani le mènent à la débauche et à la perte non seulement de son identité, mais également de son bonheur ; et que la résistance passive de Zohra la mène à la mort. Une fois encore, au niveau du récit et des parcours romanesques, on bute sur une impossibilité de l’assimilation et une tragédie quant à la tentative de sa réalisation.

Zohra et Thérèse partagent une situation semblable dans le récit : toutes les deux souffrent à cause des déboires de leurs maris respectifs. Pour la première, c’est la rencontre avec l’Autre et l’attrait de l’alcool qui éloignent d’elle son mari. Pour la seconde, c’est l’infidélité de Grimecci qui est la cause de ses malheurs. Mais la grande différence entre elles, et que le narrateur n’omet pas de souligner, c’est que Zohra souffre avec résignation, mais sans abandonner sa dignité et ses engagements ; tandis que Thérèse se révolte et lutte, bien qu’avec des moyens condamnés par le narrateur, pour récupérer son mari. Dans une situation sensiblement analogue, Zohra poursuivra un parcours présenté positivement, tandis que son pendant français, Thérèse, parcourra un chemin jugé négativement. Les actions de cette dernière sont d’autant plus condamnables qu’elle attire Méliani sur le chemin de l’adultère et accentue ainsi, d’une part son aliénation, d’autre part les souffrances de Zohra. Thérèse n’est donc pas la personnification du bon Français, le commentaire émis par le petit Ahmed à son propos, après la lecture dans le journal de sa condamnation avec Méliani, est claire sur ce point.

‘« - Ah ! … Combien Allah est juste, mon enfant ! s’exclama le sage cordonnier. - Les Français sont justes, papa ! … Tu vois, ils ont condamné l’Espagnole aussi ! » 110

Le parcours de Thérèse ne correspond pas à celui qu’on attend d’une vraie Française : malgré une mère Française, elle restera « l’Espagnole », une fille issue de cette société des Européens vivant en Algérie. Société dont nous ne trouvons nulle part de représentation positive dans les romans de notre corpus. Ici comme ailleurs, le « bon Français » reste lointain et arrive toujours directement de la métropole : c’est surtout un mythe qui ne souffre pas l’épreuve de la représentation romanesque. Ce type de personnage est toujours lointain et n’apparaît que pour disparaître aussitôt. Il n’a généralement aucune fonction dans la structure du récit, il est là exclusivement pour illustrer les propos avancés au niveau discursif. En aucun cas il n’acquiert une importance suffisante au niveau du récit pour que nous puissions le considérer comme adjuvant dans la quête de l’assimilation réussie. Nous avons retenu deux exemples de ces personnages en « toile de fond », qui n’apparaissent que pour illustrer la possibilité de la compréhension et de l’égalité entre les deux peuples en présence. Après une dispute entre Méliani et Grimecci qui se termine par un échange de coups de poings, nous avons une description des réactions de l’entourage.

‘« L’Italien tomba à la renverse ; Rosette s’éclipsa, le monde arriva ; Méliani resta là, recevant injures et menaces ; des Italiens et quelques autres Européens jugèrent que le coup était porté à l’Eglise chrétienne elle-même, le curé qui passait et qu’on mit au courant, donna raison au musulman et disparut. »  111

L’ensemble de l’entourage s’oppose immédiatement à celui qui voudrait s’assimiler au monde des Européens, mais le curé, dont c’est la seule apparition dans le récit, vient lui donner raison et ainsi participe au discours sur la possibilité de l’assimilation. Le curé, par sa différence affichée vient illustrer ce qui serait possible. Mais cette possibilité s’éclipse rapidement avec sa disparition. Nous sommes encore une fois devant un mirage qui ne peut se concrétiser. L’autre exemple retenu est peut-être encore plus significatif car il laisse entendre que les hommes comme Grimecci pourraient disparaître et être remplacés par des véritables et bons Français.

‘« Grimecci descendit de la locomotive qu’il avait conduite pendant toute la journée ; il avait fini ses heures de travail ; un autre le remplaça, un brave père de famille d’origine française, un homme très estimé de ses chefs, qui ne fréquentait personne, et persistait à ne pas fréquenter les cafés malgré les moqueries de ses camarades jaloux ; … » 112  ’

Mais les Grimecci restent plus nombreux et l’objet de la quête de Méliani demeure inaccessible. En s’enfonçant dans l’alcoolisme, il perd son identité initiale sans arriver à rejoindre l’espace de l’Autre ; les siens le rejettent et il ne sera accueilli que dans le monde de la débauche puis finalement en prison. Son exil à la fin du roman est une fuite et témoigne de l’échec de ce parcours romanesque. Bien que le cheminement de Zohra se termine avec la mort, au niveau implicite c’est son parcours qui est jugé positivement. Elle échoue dans son entreprise de retenir son mari dans l’espace du Même, mais garde sa dignité et son identité.

Notes
101.

Zohra, la femme du mineur, p. 70.

102.

op. cité p. 10.

103.

op. cité p. 23.

104.

op. cité p. 7.

105.

op. cité p. 141.

106.

op. cité p. 152

107.

op. cité p. 172

108.

cf. DJEGHLOUL, Abdelkader, La Formation des Intellectuels Algériens Modernes 1880-1930, in Lettrés, intellectuels, et militants en Algérie 1880-1950, Alger, O.P.U., 1988.

109.

Zohra, p. 195.

110.

Zohra, p. 215.

111.

op. cité p. 65.

112.

op. cité p. 174.