On ne s’exprime pas naturellement dans la langue de l’Autre. Nous avons vu dans l’introduction de ce travail que les auteurs étudiés étaient dans leur grande majorité de parfaits bilingues et maîtrisaient aussi bien l’arabe littéraire que le français. Contrairement à leurs successeurs des années cinquante et soixante, à une ou deux exceptions près, ils devaient être en possession des capacités linguistiques nécessaires pour écrire des œuvres de fiction en arabe. Pour eux, le choix de la langue est donc beaucoup plus le résultat d’une décision consciente que d’une contrainte objective. Leur choix est conditionné par le public auquel ils s’adressent, par le genre littéraire qu’ils choisissent pour s’exprimer et par l’idéologie à laquelle ils souscrivent. Ces trois éléments qui déterminent leur choix fonctionnent conjointement : en désirant s’adresser au lecteur Français, et tout spécialement à celui de la métropole, l’écrivain algérien de l’entre-deux-guerres est obligé d’adopter la langue et l’idéologie étrangères. Si l’adhésion à l’idéologie étrangère peut être considérée comme le résultat d’une contrainte historique, il n’en va pas de même pour le choix du genre. Selon notre opinion, le choix du roman, genre littéraire européen par excellence, est d’une part le résultat du mimétisme culturel qui conditionne ces auteurs, et d’autre part celui de l’aptitude de ce genre à véhiculer un discours idéologique. Les auteurs de nos romans ont tous fait leurs études dans le système scolaire français, et il est tout à fait normal qu’au moment où ils désirent adresser un message au colonisateur, ils recourent à un genre littéraire étudié et convoité à l’école républicaine. Le parallèle entre la situation de nos auteurs et celle de l’orateur grec de la Rhétorique d’Aristote nous paraît tout à fait justifié : pour démontrer la pertinence de leurs propos ils recourent, chacun à sa manière, à un exemple du domaine de la fiction littéraire. L’orateur insère dans son discours une parabole ou une fable. Quant à l’intellectuel algérien francisé du temps colonial, après avoir développé son discours et ses requêtes par les voies du journalisme et de l’essai politique, il entreprend la démonstration de ses propos par le roman.
Ecrire un article de journal ou servir comme interprète judiciaire est une chose, écrire un roman en est une autre. Ce n’est pas les capacités linguistiques des auteurs que nous voulons mettre en doute avec cette remarque, mais simplement constater la médiocrité littéraire de ces œuvres, qui sont passées inaperçues dans la vie littéraire française de l’époque. Du reste, la production romanesque de leurs contemporains du courant algérianiste n’acquière pas plus l’appréciation des critiques : à propos du roman algérianiste, certains parlent de «‘ misère littéraire »’ 172 , et d’autres font comprendre que cette production n’a «‘ ni plus ni moins de valeur esthétique »’ ‘ 173 ’ ‘.’ Si différence il y a, elle se trouve dans le regard que l’on porte sur la valeur de sa propre création littéraire. Contrairement à la confiance arrogante d’un Bertrand ou d’un Randau, le colonisé qui commence à s’exprimer dans la langue de l’Autre conserve en littérature la même humilité que celle qui le caractérise dans sa situation existentielle.
‘« C’est pourquoi je m’excuse auprès du lecteur pour les erreurs ou les défauts qu’il peut y trouver et sollicite son indulgence. » 174 ’Si les écrivains maghrébins des années cinquante et soixante ont pu utiliser la langue française en tant qu’arme de combat qu’ils retournèrent contre le colonisateur, il n’en va pas de même pour ces premiers écrivains. Pour eux, la langue est simplement un outil de travail, qu’ils essayent de manipuler avec le moins de fautes possibles. Dans le cas de nos auteurs, les problèmes d’expression liés à l’utilisation de la langue étrangère sont réels et se manifestent à tous les niveaux de l’écriture : orthographe incorrecte, syntaxe incertaine et style hasardeux témoignent des difficultés linguistiques de cette création. En conséquence, écrivains algérianistes et éditeurs de l’époque corrigeaient et modifiaient sans états d’âme les manuscrits de leurs contemporains indigènes. Cette pratique devait être largement répandue dans les maisons d’édition de l’Algérie coloniale. On connaît bien la mésaventure des écrits d’Isabelle Eberhardt, « corrigés » et édités par les soins de son ami et mécène Victor Barrucand. Les nombreux ouvrages écrits en collaboration sont également significatifs à cet égard. En aucun cas on ne peut les considérer comme des romans algériens, car il est impossible de savoir le rôle réel qu’ont joué les coauteurs dans leur création. Ils font plus partie intégrante de la littérature coloniale et algérianiste que de celle qui nous intéresse actuellement 175 . Les préfaces allographes rendent bien compte de la vision paternaliste que les écrivains français portaient sur leurs contemporains indigènes, mais aussi des difficultés rencontrées par ces derniers dans la pratique du mimétisme littéraire. Parlant de l’écriture hésitante de Zohra la femme du mineur, le préfacier rend bien compte de cet état d’esprit.
‘« Le lecteur s’en apercevra sans peine aux ingénuités de la trame romanesque, aussi bien qu’aux naïvetés presque enfantines de telle tournure de phrase, qui relèvent de l’âge des premières dents. Nous n’avons en rien voulu y toucher, d’abord parce que la personne d’un auteur trouve chez nous une déférence qui ne nous permet pas ce genre de familiarité, ensuite et surtout parce que ces expressions et ces tours affirment avec certitude à nos yeux cette pensée initiale française que nous recueillons comme une marque excellente de nos conquêtes morales dans l'Afrique du Nord. » 176 ’A travers ce discours paternaliste du préfacier, s’établit une certaine connivence entre lui et le lecteur, à l’insu de l’auteur du roman. Ils s’entendent pour reconnaître les « spécificités » de l’œuvre qui va suivre, et acceptent ses ingénuités enfantines dans un but didactique au service de l’idéal de la France civilisatrice.
La tâche des précurseurs n’est jamais la plus facile, et les écrivains des premiers romans algériens de langue française méritent notre respect, au moins pour leur courage d’avoir tenté l’aventure d’une mise en place d’un espace romanesque propre à la sphère culturelle du colonisé. Etant passés par l’école française, ils ont évidemment lu et étudié les grands auteurs français du XIXe siècle. Leurs références romanesques écrites étaient donc essentiellement de l’autre côté de la Méditerranée. La connaissance des œuvres de Victor Hugo, Balzac et Zola devait être une référence oppressante pour ces auteurs dont la langue maternelle était l’arabe dialectal ou le kabyle, et qui devaient être portés beaucoup plus naturellement vers la poésie et la littérature orale de leurs traditions. Il ne faut donc pas s’étonner de l’utilisation très parcimonieuse des références explicites à la littérature française dans les œuvres du corpus. Pour l’ensemble des six romans étudiés, nous avons relevé seulement deux citations explicites à la littérature française. Une première du Cid de Corneille dans Myriem, sans indications de la part de l’auteur sur l’origine du vers placé en épigraphe devant un chapitre 177 , et une seconde, attribuée à André Chénier dans Bou-el-Nouar 178 . Visiblement, les auteurs ne veulent pas ou n’osent pas utiliser des références explicites à la littérature française. Pourtant, à la lecture des textes, on trouve souvent des tournures de phrases, des expressions et même des descriptions qui rappellent sans ambiguïté des passages illustres de la littérature française. Le mimétisme culturel fonctionne souvent même de manière inconsciente, et les textes appropriés à l’école réapparaissent avec une réminiscence tenace entre les lignes de nos romans.
En cette première partie du XXe siècle, alors que le roman français tente d’inventer une nouvelle écriture et de donner un nouveau statut au personnage, le roman algérien de langue française, à l’image de sa consœur coloniale, s’inscrit dans la lignée de Balzac, Flaubert, et dans une moindre mesure Zola. Si on tente d’emprunter des repères à la littérature française pour situer nos auteurs, c’est donc incontestablement le courant réaliste qu’il faut évoquer en premier lieu. Les romans de notre corpus reproduisent fidèlement les conventions majeures du roman réaliste : personnages clairement identifiés, intrigue linéaire, enchaînement des effets et des causes, corrélation entre le physique et le moral des personnages, entre les sentiments, les pensées et les actes. Les auteurs de notre corpus adhèrent à l’esthétique du vraisemblable et de la représentation en mettant en scène des personnages fictifs qui sont donnés comme réels : ils évoluent dans un monde qui correspond, au moins virtuellement, au monde de l’expérience quotidienne du lecteur. On a également l’habitude de considérer ces premiers balbutiements de la littérature algérienne de langue française comme une « excroissance » de la littérature coloniale en général, et de la littérature algérianiste en particulier. Nous n’avons pas de certitude exacte sur les lectures romanesques possibles de nos auteurs, mais ils connaissaient probablement bien les romans écrits par leurs contemporains algérianistes. Pour certains, comme Abdelkader Hadj Hamou ou Mohammed Ould Cheikh et Rabah Zenati, leurs contacts avec les cercles intellectuels de l’époque laissent penser qu’ils connaissaient les œuvres du courant algérianiste. Mais indépendamment de toutes ces considérations biographiques, l’intérêt méthodologique d’une comparaison entre le roman algérien de langue française de l’entre-deux-guerres et le roman colonial algérien de la même période est tout à fait évident. Pour ce rapide parallèle entre les deux courants, en ce qui concerne le roman colonial en Algérie, nous nous appuierons sur les résultats d’un travail de groupe publié à Alger en 1974 179 , et en ce qui concerne le roman algérien de langue française, sur nos propres observations. A travers cette comparaison, notre objectif est de voir les spécificités formelles du roman colonial algérien et du roman algérien de langue française par rapport au roman réaliste français tel qu’il nous a été légué par le XIXe siècle.
Dans l’Avant-Propos d’une édition de la Comédie Humaine en 1842, Balzac cite une phrase de De Bonald qui pourrait servir d’exergue à l’ensemble du roman colonial algérien :
‘« Un écrivain doit avoir en morale et en politique des opinions arrêtées, il doit se regarder comme un instituteur des hommes ; car les hommes n’ont pas besoin de maîtres pour douter. » 180 ’Cette vision didactique du rôle de l’écrivain est effectivement le point caractéristique dominant de l’ensemble des romans écrits en Algérie pendant la période de l’entre-deux-guerres. A part quelques rares exceptions, les romans algériens de la période procèdent, toutes catégories confondues, d’une tentative d’expression ou de figuration d’un discours socio-politique qui leur préexiste. Ce discours est développé antérieurement et parallèlement à la création littéraire, et tente d’apporter des réponses aux questions politiques, sociales et culturelles de l’Algérie de la première moitié du XXe siècle. En ce sens, le roman n’est plus la mise en récit d’une histoire 181 , mais la mise en histoire d’un discours idéologique qui existe indépendamment de l’œuvre littéraire. Cette tendance au didactisme a plusieurs conséquences formelles : nous allons en choisir trois, pour examiner leurs réalisation spécifique dans le roman colonial algérien et dans le roman algérien de langue française. Il s’agit des questions liées à l’intrigue romanesque, au personnage du héros et enfin au monologisme de l’œuvre.
Dans le roman réaliste traditionnel, l’intrigue procède d’une narrativisation d’une transformation dans les caractères des personnages : les événements de l’histoire (les actions) influencent les personnages, et leur caractère subit une évolution ou une transformation. Ainsi, les valeurs qu’ils personnifient peuvent subir des modifications, être démenties, ou au contraire se révéler comme valeurs positives. Le roman traditionnel permet, au moins au niveau de la fiction, la remise en cause des valeurs et des caractères qu’elle met en mouvement à travers la narration. Selon l’étude que nous avons citée, le roman colonial ne laisse aucune possibilité pour cette transformation des valeurs et des personnes à travers la narration. Dès le début de l’action, les personnages sont en possession de leur vérité définitive, et «‘ le roman n’apporte plus ultérieurement que des précisions, une dramatisation, une rhétorique narrative sans jeu »’ ‘ 182 ’ ‘.’ Une autre différence significative et visible dès une première approche entre le roman traditionnel et le roman colonial est la place et l’importance de l’intrigue amoureuse. En effet, dans le cas du premier, c’est l’histoire d’amour qui constitue le « nœud » de l’action, c’est l’épreuve principale par laquelle le héros accède à la maturité. Dans le cas du second en revanche, l’influence de la femme est secondaire sur l’évolution du personnage central, sa fonction est secondaire et se limite en général à permettre à l’homme de manifester sa virilité et sa toute puissance.
L’intrigue des premiers romans algériens de langue française nous semble être beaucoup moins hermétiquement fermée aux transformations des valeurs et des personnes mises en scène dans l’œuvre. Certes, les valeurs véhiculées et personnifiées par les personnages font partie d’un ensemble idéologique préexistant et présenté comme inébranlable, mais à travers la dramatisation elles sont remises en cause et souvent contredites. Les raisons de cette relative « perméabilité » ou « faiblesse » des valeurs et des personnages devant les changements sont très différentes d’une œuvre à l’autre, mais dans l’ensemble, nous pouvons dire que l’intrigue fonctionne véritablement comme un « laboratoire d’essai » des thèses formulées et affichées dans le contrat de lecture. En ce qui concerne l’importance de la trame amoureuse dans l’ensemble de l’intrigue, nous y reviendrons en détail dans un chapitre suivant. Mais nous pouvons déjà affirmer que la fonction de la femme est sensiblement différente dans les romans de notre corpus de celle qu’elle occupe dans le roman colonial. Malgré la relative timidité de la trame amoureuse dans nos romans, nous pouvons dire que la femme n’est pas un personnage marginal, mais qu’elle participe pleinement à la tentative de démonstration de la thèse par le sujet.
Dans le roman colonial algérien, le héros est toujours un personnage très typé, exemplaire et symbolique des valeurs que l’œuvre désire véhiculer. Dans la grande majorité des cas, on retrouve un héros positif, porteur d’une vérité sociale ou politique à laquelle il prête sa voix. Même si son parcours est tragique, les valeurs qu’il incarne ne sont pas remises en cause par son échec. Ce type de héros positif s’oppose au héros problématique dont l’existence et les valeurs sont confrontées à des problèmes insolubles, et qui est inconscient des contradictions de sa situation et de ses valeurs. Significativement, le héros problématique est pratiquement absent du roman colonial algérien de l’époque qui nous intéresse 183 . En revanche, selon notre lecture, les romans de notre corpus présentent plusieurs héros problématiques dont les valeurs sont mises en déroute à travers la fiction. La majorité des héros de notre corpus ne sont pas seulement des héros tragiques qui échouent dans leur quête, mais ils sont également des héros problématiques. Le plus souvent, ce sont des personnages sémantiquement surdéterminés et symboliques d’un groupe plus important, en l’occurrence la société colonisée dont ils sont les porte-parole. Par conséquent, les problèmes qu’ils rencontrent concernent l’ensemble du groupe qu’ils représentent. Leur échec ne met pas seulement en cause la validité des valeurs qu’ils véhiculent, mais hypothèque également leur vision sur l’avenir de la société. Enfin, ce sont souvent des héros problématiques qui sont confrontés à des problèmes insolubles, et qui restent, malgré leur échec, inconscients de l’ambiguïté profonde de leur tentative.
Selon Hubert Gourdon et ses coauteurs, le «‘ roman colonial est strictement fermé au dialogisme. Une seule voix y parle, et y canalise / déforme toute autre voix : celle de l’auteur »’ ‘ 184 ’ ‘.’ Nous reviendrons encore plus en détail dans notre étude sur cette question de monologisme et / ou dialogisme dans les romans de notre corpus, mais nous aimerions déjà signaler à ce niveau que, selon notre impression, le roman algérien de langue française de la période étudiée est ouvert à une certaine forme de dialogisme. Certes, ils ne remplissent pas les critères nécessaires pour être pleinement considérés comme des romans dialogiques selon la définition de Bakhtine 185 , mais il est certain qu’ils brisent le cadre fermé du monologisme qui caractérise le roman colonial algérien de l’époque. Cette constatation que nous aimerions développer plus tard, peut être également justifiée par d’autres travaux universitaires sur les premiers romans algériens de langue française :
‘« Romans qui s’inscrivent dans la mouvance et le cadre que leur prescrit la littérature coloniale, ils se caractérisent, comme elle, par un discours largement monologique, illustratif d’une vérité, mais ils tendent, par la nécessité même où ils sont placés de s’élaborer en contre-discours, aussi peu ouvertement que ce soit, vers un certain dialogisme.» 186 ’HENRY J.R., LORCERIE, F.H., Quelques remarques sur le roman colonial, in Cahiers de littérature générale et comparée, La littérature coloniale , n°5, automne 1981, p. 120.
BELKAID Naget KHADDA, TDE. (En)jeux culturels dans le roman algérien de langue française, Paris 3, Roger FAYOLLE, 1987.
Avant-Propos de l’auteur à Myriem dans les palmes.
Quelques exemples de ces romans écrits en collaboration :
DINET, Etienne et BAÂMER BEN IBRAHIM, Slimane, Khadra, la danseuse des Ouled Naïl, Paris, Piazza, 1926, 263 p., roman.
POTTIER, René et BEN ALI, Saad, Aïchouch la djellabya princesse saharienne, Paris, Crès, Les Œuvres représentatives, 1933, 227 p., roman.
POTTIER, René et BEN ALI, Saad, La Tente noire, roman saharien, Paris, Crès, Les Œuvres représentatives, 1933, 249 p., roman.
Préface d’Albert de Pouvourville à Zohra la femme du mineur, p. 6.
« Sors vainqueur d’un combat dont Chimène est le prix », p. 200, épigraphe au chapitre intitulé Le champion inconnu.
« Au banquet de la vie infortuné convive,/ J’apparais un jour et je meurs. » p. 119. dans le roman. L’attribution du vers par R. Zenati est fautive car il s’agit là d’un vers de GILBERT, Nicolas (1751-1780), Odes IX. A. Chénier a effectivement écrit des lignes qui ressemblent : « Au banquet de la vie à peine commencée,/ Un instant seulement mes lèvres ont pressé / La coupe en mes mains encore pleines. » in La jeune captive, Odes XV. Voir : Dictionnaire de Citations françaises, Paris, Les usuels du Robert, 1978, 1626 p.
GOURDON, Hubert, HENRY, Jean-Robert, HENRY-LORCERIE Françoise, Roman colonial et idéologie coloniale en Algérie, in Revue algérienne des sciences juridiques économiques et politiques , Alger, volume XI. N°1, mars 1974, 252 p. Cette étude a été quelque peu reformulée et systématisée quelques années plus tard : HENRY, Jean-Robert, HENRY-LORCERIE, Françoise, Quelques remarques sur le roman colonial, in Cahiers de littérature générale et comparée, La littérature coloniale, n°5, automne 1981, pp. 111-121.
Citation reprise de l’étude de GOURDON, Hubert et ci., op. cité p. 92.
Nous utilisons histoire dans le sens de contenu narratif, correspondant à ce que les Formalistes russes appelaient fabula. Sous mise en récit nous entendons la façon dont l’histoire est présentée au lecteur, c’est-à-dire à la manière dont l’entend Genette. Nous évitons d’employer à ce niveau le terme discours tel que l’entend Todorov, à cause de la confusion possible avec le discours idéologique qui nous préoccupe dans ce travail.
op. cité p. 98.
Il est intéressant de voir surgir de cette production littéraire issue de la colonie, sans aucun signe avant coureur, en 1942, l’exemple « parfait » du héros problématique dans L’Etranger d’Albert Camus ; il s’agit de Meursault.
op. cité p. 96.
BAKHTINE, Mikhaïl, La poétique de Dostoïevski, Paris, Gallimard, 1970. Sur la question du dialogisme dans le roman algérien de langue française voir la thèse de SILINE, Vladimir, DNR, Le dialogisme dans le roman algérien de langue française, Paris 13, Charles BONN, 1999, 261 p.
BELKAID Naget KHADDA, TDE. (En)jeux culturels dans le roman algérien de langue française, Paris 3, Roger FAYOLLE, 1987, p. 102.