CHAPITRE 3
UN CORPS D’ARMEE EUROPEEN AU SERVICE DE LA PAIX

Alors que l'Europe est actuellement en paix, les conflits se multiplient partout dans le monde et se développent suivant des principes communautaires qui sont le refuge des peuples en quête de reconnaissance. Selon Glucksmann : « La chute du Mur, la fin de la politique des blocs a simplement amené des types de guerres marginaux parce qu'ils se passaient dans le Tiers-Monde jusqu'au cœur de l'Europe, par exemple en Yougoslavie. » 343 Ainsi pendant la dernière décennie, des soldats allemands ou français ont été engagés dans des actions militaires dont celles avec plusieurs Etats occidentaux au Kurdistanirakien, en avril 1991 ; l'opération "Restore Hope" ("Restaurer l'espoir"), menée en Somalie à partir de la fin 1992 ; l'"Opération turquoise", au Rwanda, en 1994 ; les interventions militaires en Bosnie-Herzégovine (1994-1995), au Liberia et en Sierra Leone, en Albanie (1997) ou au Kosovo (1999) ; puis l’Afghanistan, puis la côte d’ivoire, puis le Congo…

Mais, la "vieille Europe" a de l'expérience, elle sait ce qu'est la guerre, elle sait ce que signifie vouloir la paix, car les conflits n’ont pas réglé les différentes conceptions politiques qu’elles soient dans l’organisation d’un royaume ou d’un empire, ou dans le développement d’intentions salvatrices avec le colonialisme. …et bien que la construction européenne ne soit pas une idée nouvelle, des solutions n’ont pas définitivement émergé. Parmi celles-ci, celle d’Henri IV et Sully. 344 D'après eux, Il ne pouvait être envisagé un grand dessein sans créer un espace pacifié exprimé par la réconciliation intérieure.

Notes
343.

GLUCKSMANN (A.). – Les conséquences de la nouvelle donne géopolitique sur les armées et sur la conscription, Conférence devant les sénateurs français.

344.

BAYROU (F.). – Henri IV, le roi libre, Paris, Flammarion 1994, édition du club France Loisirs, 1995, p. 411 à 430.