3. 3. Une production de savoirs raisonnés.
Sans idée de classement ou de définir des catégories, la production retranscrite ci-dessous reflète la synthèse écrite du compte rendu de chaque groupe pour répondre à la question :
« En vous appuyant sur vos aspirations, quels sont les principes que nous pourrions donner au soldat français pour l’exercice de son métier ? »
Le premier groupe :
« Le principe général retenu : cela s’adresse à des volontaires dans une armée professionnelle.
- Obligation spécifique vis à vis de l’Etat.
- Obéir aux ordres des supérieurs.
- L’obéissance a des limites.
- Importance de la formation.
- Informer sur les lois et les conventions internationales.
- Que faire lorsque les ordres ne sont en conformité avec sa conscience ? Est-ce que j’obéis ou non ?
- Courage individuel.
- Les supérieurs sont autant soumis que les subordonnés.
- Quelles sont les conséquences pour un soldat en cas de refus d’un ordre ?
- Que faire pour que l’ordre ne soit pas illégal ?
- La théorie est toujours différente de la pratique ; que se passe -t-il au combat ? »
Le deuxième groupe :
« Un code du soldat pourquoi maintenant ? L’armée française est en cours de professionnalisation, il faut établir un lien entre l’armée et la nation ; l’armée ne doit pas devenir un Etat dans l’Etat.
- Disponibilité totale.
- Respect de la Constitution.
- Exclusion des extrémistes et respect des droits universels.
- Connaissances des lois.
- Maîtrise de la force.
- Le bon emploi de la force, connaissance et évaluation de la situation.
- Le problème de la mort, sur le plan éthique, donner la mort et la recevoir.
- Nécessité de la responsabilité personnelle qui engage la conscience. »
Le troisième groupe :
«
- Responsable de ses actes.
- Honnêteté morale, mettre les actes en rapport avec les paroles.
- Respect des droits de l’homme.
- Conscience d’exercer un métier particulier.
- C’est un engagement politique qui influence les décisions politiques. »
Les enseignements que je tire avec eux sont multiples. Faute de temps, j’en retiens que quelques-uns :
- Une participation accrue de chaque participant qui, librement, a donné son point de vue dans la recherche d’une solution.
- L’implication individuelle quel que soit son référentiel éducatif.
- L’engagement personnel quelle que soit sa nationalité pour définir des règles qui n’intéressent que le soldat français.
- La diversité des réponses et la pertinence au regard du code soldat.
Je leur fournis alors le code du soldat :
- «Au service de la France, le soldat lui est entièrement dévoué, en tout temps et en tout lieu.
- Il accomplit sa mission avec la volonté de gagner et de vaincre, et si nécessaire au péril de sa vie.
- Maître de sa force, il respecte l’adversaire et veille à épargner les populations.
- Il obéit aux ordres, dans le respect des lois, des coutumes de la guerre et des conventions internationales.
- Il fait preuve d’initiative et s’adapte en toutes circonstances.
- Soldat professionnel, il entretient ses capacités intellectuelles et physiques et développe sa compétence et sa force morale.
- Membre d’une communauté solidaire et fraternelle, il agit avec honneur, franchise et loyauté.
- Attentif aux autres et déterminé à surmonter les difficultés, il œuvre pour la cohésion et le dynamisme de son unité.
- Il est ouvert sur le monde et la société, et en respecte les différences.
- Il s’exprime avec réserve pour ne pas porter atteinte à la neutralité des armées en matière philosophique, politique et religieuse.
- Fier de son engagement, il est, toujours et partout, un ambassadeur de son régiment, de l’armée de terre et de la France. »