UNIVERSITÉ LUMIÈRE LYON II
DÉPARTEMENT DES SCIENCES DU LANGAGE – LABORATOIRE ICAR (INTERACTIONS – CORPUS – APPRENTISSAGES – MODÉLISATIONS) UMR 5191
Thèse de doctorat en Sciences du Langage
Le 8 décembre 2003
ANALYSE COMPARATIVE DES INTERACTIONS
LE CAS DE TROIS COMMERCES : FRANÇAIS, TUNISIEN ET FRANCO-MAGHRéBIN
Directrice de thèse : Catherine Kerbrat-Orecchioni
Devant un jury composé de :
Catherine Kerbrat-Orecchioni – Université Lumière Lyon II
Christine Béal – Université Montpellier III
Joseph Dichy – Université Lyon II
Franck Muller – Université Mannheim
Francine Cicurel – Université Paris III
Véronique Traverso – CNRS – UMR 5191

Remerciements

A l’issue de ce parcours, je tiens à adresser un grand merci :

AVANT-PROPOS

A l’origine de cette recherche se trouvent plusieurs questions mêlées à divers intérêts personnels et scientifiques. C’est avant tout la rencontre avec le domaine de l’analyse des interactions qui a suscité le désir de comprendre le langage dans sa vocation et son usage premier, celui de l’interaction avec autrui. L’objet de la recherche, les interactions verbales dans trois petits commerces culturellement distincts, vient en réponse à deux hypothèses simples : (1) les situations les plus quotidiennes sontles meilleures candidates à l’observation des interactions verbales, et (2) elles sont également les meilleures candidates à l’observation des variations culturelles pour qui veut mettre en évidence les règles sous-jacentes aux comportements langagiers. Une première étude comparative entre des interactions recueillies dans une boucherie française et une petite épicerie du sud de la Tunisie a confirmée l’intuition selon laquelle on peut voir dans les comportements langagiers des participants aux interactions de commerce beaucoup plus qu’une simple transaction, et que ces mêmes comportements, a priori banals et quotidiens, sont fortement marqués par les cultures. Outre le fait de chercher à comprendre comment se construit l’interaction, la recherche entreprisepose la parole comme indicedes conceptions des relations interpersonnelles et des structurations de l’univers ancrés dans les cultures. De ce point de vue, nous considérons notre position d’enfant de couple mixte (franco-tunisien) ayant résidé longuement dans les deux pays, seulement comme un moyen d’entrer plus aisément dans les cultures envisagées. En ce sens, ce qui nous paraît primordial, ce n’est pas tant d’aborder telle langue-culture plutôt qu’une autre, mais de mettre en valeur les liens forts qui existent entre la langue et la culture, et de poser l’analyse des interactions comme révélatrice de ces liens.