Les techniques de production du papier peint ont atteint dès la fin du XVIIIe siècle un très haut niveau de qualité : on peut presque s’en étonner dans la mesure où, d’une part, il s’agit de techniques récentes, d’autre part, la formation ne semble pas avoir fait l’objet d’une attention particulière. Pourtant, à tous les niveaux, les procédés utilisés permettent une transcription parfaite du motif créé par les dessinateurs qui, il est vrai, tiennent compte des impératifs techniques. Mais, justement, ce sont peut-être ces limites imposées par la technique qui sont à l’origine de la qualité : les couleurs disponibles sont encore peu nombreuses, ce qui pousse à mettre au point des gammes adaptées à ces contraintes ; l’absence de presse pour imprimer les papiers normaux donne un rendu certes légèrement imprécis mais pourtant ô combien vivant, d’une vie que l’on ne retrouvera plus par la suite et qui en fait un des charmes majeurs des papiers de cette époque, à nulle autre comparable, ce que Nancy McClelland remarquait déjà en 1924411. Cette relation intime et sensible (pour ne pas dire sensuelle) entre le papier et son imprimeur, reste la meilleure des explications. Ce n’est donc pas étonnant dans ces conditions que le papier peint français se vende non seulement en France mais aussi à l’étranger, en fait dans tout le monde occidental
McClelland 1924, introduction.