1.5.1.2. La préparation du mur

Première étape : la préparation du mur. Le papier peint se pose normalement sur un mur lisse : l’idéal est un support de plâtre qui s’impose dans l’intérieur de la seconde moitié du XVIIIe siècle, encore qu’un support de pierre ou de bois puisse convenir si on l’adapte à cet usage particulier. Papillon nous montre la préparation du fond de plâtre (planche III, en bas). Si le mur est couvert d’une ancienne tenture, celle-ci est enlevée à l’eau chaude à l’aide d’un balai et d’éponges : mais ceci ne devait sûrement pas être une règle absolue puisque, fréquemment, les papiers peints anciens sont recouverts par des papiers plus récents, laissés en place tels quels pour la plus grande joie de l’historien531. On a en revanche pu constater sur un exemplaire de tontisse des années 1760 recouvert d’un papier peint du tout début du XIXe siècle, que la tontisse a été laissée en place mais que le poseur a arraché les surépaisseurs présentes à l’emplacement des recouvrements532. Cela dit, dans les comptes de la Maison du Roi reviennent sans cesse des opérations de grattage avant la pose : l’aisance relative des services du Garde-meuble devait sans doute permettre cette opération, plus rare par ailleurs, puisque d’ordinaire on retrouve sur le mur des couches superposées dès le XVIIIe siècle533. Comme le montre Papillon, ce grattage est complété par un rebouchage des fissures : celles-ci sont remplies d’enduit lissé puis couvertes de bandelettes de papier, comme ici en 1787 pour le service du Dauphin534 :

‘- 5 mains et 8 f de pap(ier) gris collé par bandes sur tous les bois et crevasses apparentes des 3 dittes chambres à 20 5 6’

Dans ce cas, les bandelettes sont particulièrement utilisées sur les interstices entre les planches des cloisons : les cloisons de bois travaillent et doivent sans cesse être rebouchées avec un succès très limité d’après ce qui est conservé535.

Notes
531.

Nombreux exemples au MPP, souvent très révélateurs : voir par exemple le papier de Jacquemart et Bénard n° 1245 qui recouvre le n° 508 de Réveillon retrouvé dans un intérieur du Quai Voltaire (MPP, Rixheim, 1989, n° 10, p. 26) ou, mais sur un paravent, le papier peint en arabesques qui recouvre des dominos (Jacqué 1995, p. 35).

532.

Papier conservé au MPP, en provenance de Charrez (Haute-Saône), inv. 994 PP 30-1. Jacqué 2002, n° 3, p. 12-13.

533.

Nombreux exemples au MPP, en particulier des paravents : voir le chapitre infra qui leur est consacré.

534.

A.N. O13641,2

535.

Exemples au MPP : le papier éclate quasi systématiquement aux limites des planches, cf. le document inv. 994 PP30 en provenance d’une maison de Charier (Haute-Saône), Jacqué 2002, n° 3, p. 12-13..