2.1.1. Jean Zuber à la tête de la manufacture (1802-1835)

Lorsqu’en 1802 Jean Zuber reprend la firme Hartmann Risler & Cie dont il était déjà commanditaire, la structurejuridique de l’entreprise ne change pas : il s’associe au Suisse Jean Jacques Nägeli948 « qui fut pour lui pendant 14 ans un fidèle ami et collaborateur »949 : ce dernier apporte 25 000 francs en complément des 85 % de la société qu’il conserve950. Jean Zuber dirige l’entreprise et Nägeli « se trouve bientôt habitué à soigner les affaires du magasin »951. Quatre ans plus tard, Jean Zuber n’en a plus que 45 %, ses beaux-frères, Michael Spörlin952 et Henri Rahn953 prenant chacun 20 % tout en voyageant pour l’entreprise954. Mais les deux quittent Rixheim pour Vienne955 où ils montent leur propre manufacture appelée à un grand succès et en 1809, Zuber reprend 75 % de la société et Nägeli 25 % ; la situation va rester sans changement jusqu’en 1821 ; en revanche, pendant cette période, le fonds des associés varie de 234 167 à 434 700 francs, grâce au réinvestissement régulier des bénéfices. Petit à petit, les fils de Jean Zuber (ill° 9.4a & b), Jean956, formé à la chimie et aux affaires et Frédéric957, plus artiste, entrent à leur tour dans le capital, le premier de 1822 à son décès en 1853, le second de 1825 à 1851 ; un premier gendre, Frédéric Feer958, devient associé de 1816 à 1825, un « presque » second, Amédée Rieder959 (fiancé à Julie Zuber, fille de Jean, il a la malchance de la voir mourir) le devient à son tour de 1835 à 1851. Quant à Jean Zuber, il reste associé jusqu’à sa retraite en 1835, date à laquelle il détient encore 40 % du fonds social. Cette période voit une augmentation quasi-régulière du fonds des associés avec un maximum de 728 000 francs en 1833. Les bénéfices « qu’il a plu à la Providence nous accorder dans le courant de l’année »960 apparaissent importants, avec un maximum de 98 400 francs en 1834 et 110 000 francs en 1835 pour le seul Jean Zuber qui détient alors 40 % de l’affaire (voir annexe 5)961.

En clair, du vivant de Jean Zuber, l’affaire reste étroitement familiale962 avec des fils remarquablement bien formés ; quant aux gendres, au-delà de leurs liens familiaux, ils ont tous fait avant leur mariage leurs preuves dans l’entreprise.

Pour nous faire une idée du cadre dans lequel Jean Zuber travaillait, nous disposons d’une lithographie de 1823 (ill° 9.1). Elle appartient à la série des Manufactures du Haut-Rhin, éditée par le lithographe Engelmann963. Elle porte le numéro XXI et la légende : « Fabrique de Papiers peints de MM Jn Zuber & Cie à Rixheim. (près de Mulhausen.) » ainsi que la double signature du dessinateur : « J. Mieg. del. » et du lithographe « Lith. de G. Engelmann ». Elle existe en version noir et blanc et en version coloriée964. Les bâtiments y sont vus depuis l’angle Ouest de la cour de la Commanderie, de façon à montrer l’ensemble de l’entreprise, selon un procédé de mise en perspective que seul le dessin rend possible. Au fond, le bâtiment de la Commanderie apparaît tel qu’au siècle précédent, l’activité industrielle n’ayant pas modifié son aspect extérieur ; tout au plus s’y sont ajoutés des volets et des plantes palissées de façon décorative au rez-de-chaussée. L’aile à main gauche n’est guère visible : le dessinateur a retenu comme premier plan le puits dont l’eau permet le nettoyage à la brosse d’un châssis à couleurs et de planches : les colorants n’ont pas l’air particulièrement nocifs puisqu’un chien lape l’eau qui s’écoule965… Au premier plan, un ballot de papier peint portant le numéro AK est chargé sur une charrette à ridelles à l’aide d’un plan incliné. L’autre aile apparaît surélevée d’un étage ; les fenêtres rectangulaires disposées sans tenir compte des ouvertures du rez-de-chaussée attestent le travail d’un maçon plutôt que de celui d’un architecte. La cour est plantée de nombreux arbres966, certains déjà anciens, d’autres plus jeunes et des allées encadrent deux parterres d’herbe ; des ouvriers vont et viennent, sans qu’il soit possible de préciser leur activité ; un cabriolet qui repart vient d’amener des visiteurs élégants que reçoit un jeune homme, à la manière d’une scène de genre dans cet environnement, comme pour souligner le caractère aristocratique de ces lieux. Nous sommes typiquement devant le bâtiment seigneurial transformé en manufacture, sans changement notable : les ouvriers qui nettoient le matériel d’impression remplacent les domestiques qui font le même travail avec la batterie de cuisine.

Jean Zuber (ill° 9.2) est, sans le moindre doute, le seigneur du lieu967. Pour reconstituer ses premières années à Rixheim, nous disposons d’une ample documentation avec d’une part son autobiographie968 jusqu’en 1815, d’autre part, quoiqu’avec d’importantes lacunes, des volumes de copies de lettres jusqu’en 1821969. Nous savons par ailleurs par l’Annuaire du département du Haut-Rhin pour 1804-1805 que la manufacture emploie 150 ouvriers, dont un quart d’hommes, un quart de femmes et une moitié d’enfants entre 8 et 12 ans, soit énormément de petites mains pour les travaux courants. L’entreprise se structure autour de son propriétaire :

‘Outre Saint-Georges le dessinateur, Bochter le marqueur970, et Dollfus le mélangeur, je n’avais outre les ouvriers personne à payer. Je remplaçais moi-même dans le laboratoire Loffler qui venait de partir, et au comptoir, où je n’avais qu’un apprenti pour m’aider, je tenais tous les livres et écrivais toutes les lettres, il est vrai surtout la nuit et les dimanches. Et cependant le grand livre montre qu’il y avait alors déjà 190 comptes d’ouverts !971

Ajoutons-y le beau-frère Michael Spörlin comme voyageur972.

Le succès est au rendez-vous : un chiffre d’affaires de 165 000 francs et un bénéfice de 42 000 francs dès 1803, de 40 000 en 1804. Ce qui donne des ailes au jeune entrepreneur qui réussit à réaliser deux de ses rêves.

Il envisageait depuis de nombreuses années la création d’un paysage, ce que nous nommons panoramique, à l’image de ses concurrents et avait pensé, on l’a vu, le confier à Darmancourt le 25 brumaire 8973, ce que les difficultés du moment lui interdisent. Finalement, au cours de l’été 1802, Jean Zuber entre en contact avec le dessinateur Mongin (ill° 24.1) et lance l’élaboration des Vues de Suisse (ill° 25), livrées fin mai 1804 au public avec grand succès974 : une page s’ouvre, qui ne se fermera, et encore temporairement, que dans les années 1860 avec près d’un tiers du total des panoramiques mis sur le marché ; la manufacture y gagne certes de l’argent, mais aussi une renommée dont elle ne se départira pas jusqu’à nos jours. Cet aspect particulier de sa production fait plus loin l’objet d’un chapitre séparé.

Indépendamment de cette tentative, la manufacture assure ses arrières en acquérant la petite papeterie de Roppentzwiller dans le Sundgau, au Sud de Mulhouse : appartenant au libraire-imprimeur bâlois Jean Jacques Thurneisen, elle produit en 1798 23 tonnes de papier975 ; en 1806, 25 femmes et 8 hommes y travaillent976. Le propos est de se libérer d’un marché irrégulier tant en quantité qu’en qualité ; peut-être aussi Jean Zuber est-il déjà au courant des expériences de Louis Robert en matière de papier continu, un domaine de première importance pour la manufacture, mais rien ne le prouve977. Quoi qu’il en soit, la papeterie reste dans le giron de la manufacture jusqu’en 1851, elle est reconstruite en 1820 et 1827 et une série de révolutions techniques s’y mettront en place dans les années 1820.

Cet achat se révèle possible car les premières années de l’Empire sont florissantes. Le prouve l’Exposition des produits de l’industrie de 1806 où la manufacture occupe « 7 mètres au carré 978» pour présenter, entre autres, son « paysage suisse » ; elle y obtient une médaille d’argent de 2e classe avec la mention :

‘Ce fabricant fait très bien les papiers peints et emploie de belles couleurs, il a fait exécuter des paysages qui présentent des difficultés vaincues d’une manière utile à l’avancement des arts979. ’

Les bénéfices suivent (annexe 5) :

  • 1807 : 30 000 francs
  • 1809 : 40 000 francs
  • 1810 : 42 000 francs.

Les années suivantes, ils se révèlent moindres, la manufacture subissant la crise économique de 1811 :

  • 1811 : 26 000 francs
  • 1812 : 20 000 francsC’est le premier inventaire libellé en francs et non en livres…
  • 1813 : 8000 francs.

Il nous manque l’inventaire de 1814, mais nous savons par ailleurs que les bénéfices sont nuls981 ; celui de 1815 montre l’absence de bénéfices. L’enquête industrielle de 1812982 comptabilise 200 ouvriers en été, 300 en hiver, dont 1/3 d’enfants de 9 à 12 ans, 1/3 de femmes et 1/3 d’hommes, et un salaire moyen de 1,80 francs par jour. Le nombre total d’ouvriers a donc augmenté d’un quart depuis 1806 et surtout, le personnel s’est amélioré : plus d’hommes, moins d’enfants. Au cours de ces années, la manufacture a mis sur le marché quelque 70 motifs chaque année contre une cinquantaine auparavant ; s’y ajoutent des panoramiques en 1804, 1807 et 1811. Toujours d’après l’enquête industrielle de 1811-12, le chiffre d’affaires se monte à 200 000 francs et les exportations à 100 000983.

En 1814-15, la manufacture traverse, comme d’autres, une des périodes les plus rudes de son histoire : elle est occupée à deux reprises par les troupes étrangères984. En 1814, les choses se déroulent sans heurt majeur985 grâce à la bonne entente entre le manufacturier et le général comte de Frimont986, un Lorrain, commandant du 5e corps autrichien, qui lui fournit une sauvegarde, en particulier contre les cosaques, craints à juste titre… Jean Zuber peut écrire à un correspondant le 21 avril 1814 :

‘Malgré l’orage qui n’a cessé de gronder sur nos têtes, nous nous en sommes bien tirés assez heureusement non sans faire des sacrifices considérables.’

Le 2 juillet, Jean Zuber déclare à son gendre Feer, en déplacement à Lyon :

‘Tout est dans l’ancien ordre chez nous.’

Mais les Cent jours sont plus rudes, le village voisin de Riedisheim est brûlé. Le travail s’interrompt de fin juin à début novembre. Jean Zuber rattrape le temps perdu… en mettant en place des lampes (sans doute à huile) en décembre 1814, de façon à travailler à la lumière artificielle987. Il faut attendre 1816 pour voir apparaître de nouveaux bénéfices, encore modestes : 23 000 francs ; en revanche, les affaires sont bien reparties avec 58 000 francs en 1817, ce qui permet d’investir dans des bâtiments pour 16 000 francs, sans doute pour surélever les ailes..

A la même époque, Jean Zuber songe déjà à sa succession : son fils Jean (ill° 9.4a) 988, né en 1799, a été formé au collège d’Aarau, en pays calviniste, conformément à la méthode Pestalozzi, comme nombre de jeunes membres du patriciat mulhousien989. A partir d’avril 1814, il est initié aux affaires avant de recevoir une formation en chimie à Paris ; Jean Zuber lui-même avait rencontré le chimiste Thénard à Paris en 1806 et ce dernier lui avait envoyé son élève Rigault pour six mois. Le fils suit aussi des cours « de chimie pratique » à Lyon, sans grand succès990 ; en revanche, il y achète avec « beaucoup d’habileté », aux dires de son père, des céréales pendant la famine de 1817, de façon à éviter la disette à Rixheim. A partir de mai 1817, il étudie la chimie à Paris avec Robiquet, avant de s’y occuper du comptoir de la maison. Il devient associé en 1822.

Le second fils, Frédéric (ill° 9.4b) 991, né en 1803, a été formé au lycée de Colmar où il se lie avec deux hommes appelés à jouer un grand rôle dans l’entreprise : Amédée Rieder et Eugène Ehrmann, le premier à la papeterie, le second au laboratoire et à l’atelier de dessin. Il complète sa formation à l’entreprise mais aussi à Paris en entrant comme stagiaire chez Nicolas Koechlin, le célèbre industriel mulhousien992. Surtout, il voyage comme représentant, mais avec suffisamment de liberté pour assister à des concerts et visiter palais et collections, conformément à son tempérament993. Doué pour le croquis, il apprend le motif et commence à dessiner pour la manufacture sans doute dès avant 1825, date des premiers livres d’échantillonnage conservés où il figure994. Il entre comme associé dans l’entreprise en 1825. Ces années semblent prospères, encore que les bénéfices varient, de 12 000 francs en 1824 à 75 000 en 1829 (annexe 5). Réintroduits systématiquement dans la société, ces bénéfices permettent des investissements995 : des bâtiments (en 1826), et surtout des recherches techniques. Dans le domaine du papier, tout d’abord, les perfectionnements récents sont introduits996 : la mise en place d’un cylindre « anglais » pour déchiqueter les chiffons en 1820, le collage en cuve et le chauffage à la vapeur de cette dernière en 1821, le blanchiment au chlore, en 1823, le satinage des papiers à la presse en 1825, l’acquisition d’une machine à papier Leistenschneider en 1829, qui, améliorée en matière de séchage par Amédée Rieder, fait l’objet d’un brevet le 30 septembre de l’année suivante (ill° 11.2 ) : la manufacture de Rixheim est la première à utiliser le papier en continu.

Dans le domaine du papier peint, deux nouveautés sont introduites : l’une, l’irisé, l’autre, l’impression mécanique au rouleau de cuivre.

Alors que les soieries sont la formule la plus luxueuse de décor, le papier peint, s’il peut en reproduire les motifs, se révèle incapable d’en rendre le chatoiement, la subtilité des tons puisqu’il n’autorise à n’imprimer que les seuls aplats. La découverte de la technique de l’irisé997 par Michael Spörlin à Vienne en 1816, son introduction à Rixheim en 1819, permet de lancer à partir de 1822 des collections de « lampas » imitant la somptuosité des soieries lyonnaises ; elle donne aussi, à partir de la même date, les fonds indescriptibles des panoramiques. Si le procédé a été utilisé par la suite998 par d’autres manufactures françaises, Dufour entre autres, aucune n’est parvenue à la maîtrise des ouvriers de Rixheim.

L’impression à la planche est lente et coûteuse en main d’œuvre. Jean Zuber, travaillant aux côté d’indienneurs, connaissait l’impression au rouleau de cuivre, brevetée dans ce domaine depuis 1783 en Angleterre et introduite à Mulhouse en 1806 : quelles qu’en soient ses limites, c’était une intéressante alternative à la planche et le manufacturier l’expérimente dès 1811999.Le dossier est repris dans les années 1820, sans doute par Frédéric qui a laissé ses notes à ce propos1000 : un brevet est déposé dans ce sens le 10 novembre 1826. L’inventaire de 1829 comptabilise un « rouleau, y compris le prix du brevet » à 4500 francs, une « machine à graver les rouleaux » à 1000 francs et un « manège » à 1350 francs ; de 1826 à 1833, 140 motifs sont imprimés en taille-douce, dont l’un reçoit en 1832 une médaille d’or de la Société d’encouragement pour l’industrie nationale1001. Si des « appareils à vapeur » ont été introduits en 1827 pour 6300 francs, c’est moins comme énergie (le « rouleau » étant mû à l’aide d’un manège1002) que comme mode de chauffage dans la cuisine à couleurs.

L’enquête industrielle de juillet 1826 donne une description précise de la manufacture1003. Elle employait 200 ouvriers en 1802, 250 en 1814 et 200 en 1826, dont moitié d’hommes à 2 francs, un quart de femmes à 1,50 franc et un quart d’enfants de 8 à 12 ans à 0,75 franc. Elle utilise 25 tonnes de « drogues et couleurs » pour un montant de 110 000 francs et 4000 rames de papier pour 50 000 francs (en provenance de Roppentzwiller). ; elle dispose de 50 tables d’impression et vend 80 000 rouleaux1004 de papier peint pour 350 000 francs, un quart en France, trois quarts en Europe directement1005 et en Amérique en consignation1006. Roppentzwiller emploie 100 ouvriers pour produire 11 000 rames de papier d’une valeur de 150 000 francs. D’après Jean Zuber, le bénéfice se monte cette année-là à 45 000 francs1007.

Ceci permet d’envisager l’estimation suivante pour la seule manufacture de papier peint à raison de 300 jours de travail par an :

  • main d’œuvre 100 000 francs
  • matières premières 160 000 francs
  • frais de création et de commercialisation 45 000 francs
  • bénéfice 45 000 francs

A l’inventaire de cette même année, l’actif de l’entreprise est estimé à 825 812 francs et le fonds des associés à 450 000 francs. Le début des années 1830 voit d’extraordinaires bénéfices, en particulier en 1834 et 1835, grâce au succès des ventes en Amérique : 246 000 et 275 000 francs1008  (annexe 5) ! En 1834 toujours, la manufacture reçoit une médaille d’or à l’Exposition des produits de l’industrie1009 : elle est la première manufacture de papier peint à obtenir une telle récompense, complétée par la Légion d’honneur décernée à son chef.

Dans cette réussite, les panoramiques, toujours présents aux Expositions, jouent un rôle majeur : le rythme de production s’en est accéléré et de 1827 à 1842, la manufacture va en mettre un sur le marché en moyenne tous les deux ans. Par ailleurs, le nombre de motifs proposé chaque année atteint désormais quatre-vingts dans les années 1820, quatre-vingt-cinq dans les années 1830.

Cette réussite de Jean Zuber n’est pas sans rappeler celle de Christophe Philippe Oberkampf, détaillée par Serge Chassagne1010 , même si le chiffre d’affaires de Rixheim reste bien inférieur à celui de Jouy : les deux hommes, formés très jeunes dans un milieu protestant germanique, sont ardents à la besogne1011 et défendent la même éthique du travail bien fait, soigneusement organisé ; ils se révèlent tous deux aussi audacieux, tant dans les produits qu’ils créent que dans les matériels techniques qu’ils utilisent, et tous deux « sentent » l’avenir avec acuité. Mais, à la différence d’Oberkampf, mort à la tâche, Jean Zuber a compris que, passé un certain âge, il ne devait pas rester à la tête de son entreprise1012 : en la cédant à ses enfants, il en assure la pérennité.

Notes
948.

Le nom est à l’occasion francisé en Nægely. D’origine zurichoise, il avait été admis à la bourgeoisie mulhousienne. Il apparaît en 1824 comme actionnaire de la filature Naegely & Cie dirigée par son fils Charles (Chassagne 1991, p. 635). Dans la même société, Jean Zuber apparaît aussi comme actionnaire.

949.

Zuber 1897 p. 6.

950.

Dans la monographie de Jean Zuber par son descendant Paul-René en 1964 figure une transcription d’une note manuscrite de Jean Zuber donnant un état annuel de sa fortune de 1796 à 1852 (p. 16-19).

951.

Zuber 1795, p. 53.

952.

Ou Spoerlin en français : comme il a fait l’essentiel de sa carrière à Vienne, nous utiliserons cette graphie. Beau-frère de Jean Zuber, né en 1784, il est entré dès l’âge de 13 ans comme apprenti dans l’entreprise qu’il quitte en novembre 1808 ; il devient alors jusqu’à sa mort le 22 juin 1857 le chef d’une entreprise viennoise, voir Mieg 1857.

953.

 1784-1857 (communication écrite de S. Chassagne)

954.

Ces deux beaux-frères, tout comme Jean Zuber, disposent de la fortune du pasteur Jean Spörlin, père de l’épouse de Jean Zuber et décédé en 1803.

955.

Witt-Dörring 1995.

956.

Dit Hans ; nous utiliserons ici le nom Jean Zuber-Karth, 1799-1853, d’après son premier mariage. Paul-René Zuber lui a consacré une médiocre monographie (Cahier n° 19, 1976).

957.

Frédéric Zuber-Frauger, 1803-1891 ; Paul-René Zuber lui a consacré une monographie (Cahier n° 13, 1954).

958.

Époux d’Élisabeth (Lise) Zuber (1797-1818).

959.

Amédée Rieder (1807-1880) était étroitement lié à Frédéric Zuber : il prit la responsabilité de la fabrication du papier dans l’entreprise à partir de 1828 ; il se fiance à Julie Zuber mais elle décède en 1832.

960.

Inventaire de 1817.

961.

Ces bénéfices exceptionnels sont le résultat de la percée commerciale réussie aux États-Unis. Un document familial de la main d’Ivan Zuber, donne pour 1834 et 1835 un bénéfice de 180 000 francs (copie doc° MPP).

962.

On trouvera les tenants et aboutissants de la famille sous la plume de l’historiographe de la famille, Paul-René Zuber, auteur des Cahiers Zuber, tomes IIIA & B (1977). La famille reste très unie à l’heure actuelle, en dépit de la dispersion des milliers de descendants de Jean Zuber.

963.

0,195 m x 0,277 m. Georges Bischoff a donné en 1982 une édition critique de cette série où il intègre les travaux plus anciens de Léon Lang (Mieg 1982)..

964.

Le Musée de Rixheim en possède un exemplaire colorié.

965.

Nous sommes à l’époque du plus grand succès des verts d’arsenic…

966.

Les platanes datent des premières années du XIXe siècle : il en reste six à l’heure actuelle.

967.

L’enquête sur les manufacturiers de 1810 (ADHR 9 M 15) lui attribue « de l’éducation et de l’instruction », une fortune de 400 00 francs (nous savons qu’à cette date il disposait à titre personnel de 274 000 francs, Zuber 1964, p. 16) et précise qu’il ne peut se déplacer.

968.

Zuber 1895.

969.

MPP Z 100-103. Nous manquent l’essentiel des années 1804-1810 et des années 1816-18.

970.

C’est-à-dire le metteur sur bois.

971.

Zuber 1895, p. 55.

972.

Ce qui nous vaut des copies de lettres exceptionnelles, Jean Zuber lui relatant le quotidien de l’entreprise. Mais il s’installe à Vienne en 1809 avec Rahn (Zuber 1895, p. 58).

973.

18 octobre 1799, MPP Z 108.

974.

Voir infra, 2.4

975.

ADHR L 102. Voir pour l’histoire de la papeterie avant 1802 Glotz & Meyer 2000.

976.

ADHR 9M27, mais seulement 18 ouvriers en 1811-12, sans doute en liaison avec la crise économique.

977.

Cf. André 1996.

978.

ADHR 9M27.

979.

ADHR 9M27.

981.

Archives familiales : bénéfices annuels.

982.

ADHR 1M127/1.

983.

ADHR 9M7/8.

984.

Jean Zuber en donne un long récit : ce fut manifestement l ‘épreuve majeure de sa vie (Zuber 1895, p. 60-80).

985.

Les courriers s’interrompent du 18 décembre 1813 au 12 février 1814 mais ne reprennent vraiment qu’en avril.

986.

1759-1831.

987.

Échange de lettres en Jean Zuber et Frédéric Feer, décembre 1814, MPP Z 102.

988.

Curie 1855 et Dollfus 1853 ; Zuber 1972.

989.

Cf. par exemple Hau 1987, p. 413. La formation des enfants Zuber, école puis apprentissage complété par des voyages et quelques cours, ne diffère en rien de celle des autres membres du patriciat mulhousien.

990.

Zuber 1895, p. 64.

991.

Frédéric Zuber-Frauger (1803-1825). Voir sa biographie par son petit-fils , P.R. Zuber 1954.

992.

Chassagne, 1991, p. 527-8, notice de Nicolas Stoskopf, NDBA p. 2054-55.

993.

Plusieurs de ses journaux de voyage sont conservés : voir Zuber 1954, p. 9-15.

994.

Voir 2.2.1, la formation de la collection.

995.

Le fonds social augmente chaque année d’une somme à peu près équivalente aux bénéfices.

996.

Voir André 1996, passim.

997.

Où les couleurs s’interpénètrent.

998.

Il n’a pas été breveté en France, il l’était en Autriche, Witt-Dörring 1995.

999.

MPP Z 102, 9 août 1814.

1000.

MPP Z 186 (photocopies de documents disparus).

1001.

Mérimée 1832. Voir Jacqué 1984, planche IX.

1002.

de chevaux, jusqu’en 1847 (Zuber 1897, p. 9).

1003.

ADHR 9M10 . C’est l’enquête industrielle la plus précise que nous ayons trouvée.

1004.

50 à 60 000 en 1823-24 (ADHR 9M7-8) : l’ouverture du marché anglais avec la fin de la prohibition en 1825 explique en partie cette importante différence. Jean Zuber-Karth va étudier une première fois le marché anglais en 1825 (Zuber 1972, p. 16, Zuber 1851, p. 18).

1005.

30 000 francs en Angleterre en 1827 (Zuber 1972, p. 16).

1006.

L’essor fulgurant du marché américain ne se fait qu’après 1830.

1007.

Il ne figure pas clairement dans l’inventaire : mais J. Zuber déclare 26 100 francs comme bénéfice, alors qu’il possède 58 % des parts (Zuber 1964, p. 16).

1008.

180 000 francs « seulement » d’après la note d’Ivan Zuber citée supra.

1009.

Elle avait déjà reçu en 1832 la médaille d’or de la Société d’encouragement à l’industrie pour ses recherches techniques.

1010.

Chassagne 1980.

1011.

« Berufplicht » disait Oberkampf : nous ignorons ce que disait Jean Zuber.

1012.

Il est vrai que Jean Zuber a eu la chance d’avoir deux fils qui, en plus, se révèlent à la hauteur de la tâche. Oberkampf a pour héritiers un fils, certes, mais qui ne reprend pas l’affaire, passée aux mains d’un gendre et d’un neveu.