2.3. La progressive industrialisation des techniques de fabrication dans la première moitié du XIXe siècle

Les manufacturiers du XVIIIe siècle ont mis au point les procédés de fabrication du papier peint. Au cours de la première moitié du XIXe siècle, l’attention des manufacturiers s’est essentiellement concentrée sur la volonté de les mécaniser, de façon à abaisser les coûts et donc démocratiser le produit fini.

Notre principale source, en dehors des papiers peints eux-mêmes, reste l’ouvrage de Le Normand1073 pour les techniques traditionnelles qui arrivent à un point de perfection au moment où il rédige le traité que nous avons déjà précédemment utilisé. En revanche, dans la mesure où ce traité, réédité, n’est guère modifié par la suite, il nous faut faire appel à l’abondante production de la seconde moitié du XIXe siècle pour saisir le renouveau qu’apporte la mécanisation et décrire les procédés alors élaborés. De ce point de vue, les divers articles des ouvrages de vulgarisation de la seconde moitié du siècle : Kaeppelin1074, Turgan1075, Lami1076  sont indispensables, tout comme les riches synthèses allemandes fondées sur des sources internationales : les travaux de Schmidt1077 et surtout d’Exner1078 se révèlent irremplaçables et ils sont en particulier très riches dans le domaine de la chimie des colorants. En revanche, étrangement, rien du côté anglais, à l’exception d’un article repris pour l’essentiel de Le Normand dans le dictionnaire d’Ure1079, rien non plus en Amérique.

Nous avons aussi la chance de disposer d’une abondante iconographie précise : trois assiettes de Sèvres du service des arts industriels reproduisant les ateliers de Dufour & Leroy en 18281080, les illustrations des descriptions d’entreprises de Turgan1081 et celles de l’ouvrage de Figuier1082, même si elles dépassent notre cadre chronologique. Dans l’ensemble, cette iconographie se présente comme le fruit du positivisme et se révèle beaucoup plus fiable que ses équivalents du XVIIIe siècle. Enfin les archives de la manufacture de Rixheim, l’abondance des papiers peints, dont beaucoup sont datés, conservés dans les différentes collections, donnent des repères précis pour montrer l’évolution des procédés.

Ces archives sont d’autant plus fondamentales que la manufacture a joué un rôle pionnier dans le renouveau technique de l’époque : à l’exception de l’impression mécanique au rouleau en relief (surface-printing) toutes les inventions majeures sont le fait de l’entreprise rixheimoise.

Notes
1073.

Son travail connaît plusieurs éditions, sans changements notables, de 1822 à 1836.

1074.

Kaeppelin 1867

1075.

Turgan 1864-1880.

1076.

Lami 1884-1887.

1077.

Schmidt 1856.

1078.

Exner 1869.

1079.

Ure 1839.

1080.

Bruignac 1995, p. 11, 71 et 75.

1081.

Turgan 1864-1880.

1082.

Figuier 1878.