2.4.10. La pose des panoramiques

Le panoramique s’intègre dans un intérieur dont les structures ont été redéfinies au début du XIXe siècle. Sous l’influence du néoclassicisme, la pièce prend des formes régulières et les programmes de lotissement aboutissent à des pièces normalisées, sans grand décor. L’usage de la boiserie, de règle au siècle précédent dans les intérieurs aisés, se fait moins courant, ce qui donne des murs lisses, avec au mieux un bas de lambris. Le mobilier y est encore rare, bien loin de l’image que nous avons d’un XIXe siècle uniforme, envahi par les draperies et le bibelot. Dans les salons et les salles à manger (une pièce devenue de règle dans tout intérieur aisé), les sièges abandonnent progressivement le mur pour rejoindre les tables qui se dressent au milieu de la pièce, large guéridon circulaire ou table rectangulaire destinée au repas. De plus, les meubles hauts restent l’exception. Conséquence, le mur est dégagé, disponible pour une décoration susceptible de le recouvrir complètement. Et comme les pièces publiques ne sont pas obligatoirement de grande taille – que l’on songe aux immeubles de rapport parisiens ou viennois de la première moitié du siècle – il peut être tentant de briser ces murs trop présents pour s’évader. Remarquons que la lumière reste durant cette période médiocre : lustre rarement allumé à cause du coût des bougies, fenêtres donnant souvent sur des rues encore étroites ; des couleurs intenses se révèlent donc particulièrement bienvenues. C’est dans ce cadre que s’inscrit le panoramique.