Une des originalités du XIXe siècle – et qui tient au caractère aussi inventif qu’entreprenant des fabricants – est la combinaison des techniques, non seulement manuelles, ce qui serait normal, mais même industrielles. On l’observe sur les papiers peints, dont la technique ne se livre souvent pas d’emblée : qui plus est, ces pratiques tiennent du secret, du « truc » d’atelier qui se transmet dans une entreprise, voire de père en fils, aussi avons-nous bien peu de documentation à ce propos. Du moins, tous les observateurs constatent ces démarches : ainsi Figuier1984
‘Le nombre des combinaisons que l’on peut obtenir en mélangeant les divers procédés de fabrication, est infini. Les impressions en couleur se mêlent aux veloutés de toutes sortes ; le gaufrage, la dorure, l’argenture, s’emploient ensemble ou séparés de mille façons diverses, et s’harmonisent pour reproduire toutes les conceptions sorties du génie de l’artiste.’Ce qui aboutit au « bonheur des yeux » constaté par Charles Blanc précédemment : les brevets de la seconde moitié du siècle officialisent les tours de main sous la forme de « perfectionnement » pour reprendre la formule le plus souvent utilisée.
On peut citer par exemple pour mémoire un procédé étonnant qui consiste à incruster sur le papier peint une lithographie en couleurs sous la forme d’un médaillon, ce qui permet d’utiliser des motifs plus subtils que ceux qu’autorise la planche. Breveté en 1866, le procédé semble avoir été largement exploité par la firme C. Herting de Einbeck en Allemagne1985.
Figuier 1878, p. 338.
Brevet Vve Josse, 5 mars 1866, voir Jacqué 1992c, pl. VII.