II - LIBAN : PENTECOTE OU BABEL ?

La francophilie et la francophonie qui prévalent au Libanne doivent pas occulter l’importance de l’influence anglo-américaine dans ce pays, d’autant moins que la majorité des écrivains de notre corpus est libanaise et que l’auteur libanais sans doute le plus célèbre au monde, Gibran Kahlil Gibran, écrivait certes en arabe mais aussi en anglais.

L’étude que nous proposons des influences française et anglaise sur ce territoire vise à dessiner une toile de fond qui servira de contexte historique aux œuvres de ces écrivains anglophones dans lesquelles les thématiques de la langue, de l’émigration et , partant, de la déculturation jouent un rôle primordial.

Liban…Il convient, au préalable, de déterminer ce que nous entendons par Liban. Sans entrer dans les détails d’une histoire longue et complexe, contentons-nous de dire que nous nous en tiendrons à la délimitation actuelle puisque les auteurs qui nous intéressent sont issus de ce territoire, même si Edward Atiyah pouvait se proclamer : a Syrian Christian born in the Lebanon (EA ATS vii) et Salom Rizk : a Syrian Yankee  ; à leurnaissance, en effet, le Liban tel que nous le connaissons n’existait pas en tant que tel et n’était, au mieux, qu’une partie de la Syrie, vaste territoire que Français et Britanniques découpèrent après la Première guerre mondiale. Le flou sur l’entité Liban est d’ailleurs entretenu par les historiens de la région. Philip K. Hitti a produit Syria - A Short History et Lebanon in History - from the Earliest Times to the Present ainsi que History of Syria, including Lebanon and Palestine. De même A. L. Tibawi a écrit American Interests in Syria 1800-1901 et A Modern History of Syria including Lebanon and Palestine. Que ces auteurs entendent la même réalité géographique apparaît dans le fait qu'ils traitent des mêmes événements dans les mêmes lieux. 355

Auparavant, l'Empire ottoman englobait toute la région sous une seule autorité. Dès l’arrivée des Européens, l’espace géographique unique fut divisé de telle sorte que le Liban et la Syrie tels que nous les connaissons à l'heure actuelle sont des inventions récentes, dues aux intérêts politiques de la France et de la Grande-Bretagne (et d’autres puissances occidentales) qui se sont partagé la région en zones d'influence.

A la grande Syrie des Anglais 356 , la France opposa son grand Liban et sa petite Syrie. Soucieuse de favoriser ses protégés chrétiens, la France leur tailla un état sur mesure, tout en préservant ses propres intérêts, ce qui donna un résultat ambigu.

Depuis le milieu du dix-neuvième siècle, un sandjak 357 autonome du Liban (plus précisément du Mont Liban) existait dans l'Empire ottoman. Plutôt que conserver ce petit Liban qui aurait eu un peuplement maronite presque homogène, les Français décidèrent de former un grand Liban en y ajoutant Beyrouth et des régions à peuplement musulman, de telle sorte que les Chrétiens furent tout juste majoritaires dans le pays créé pour eux. 358 Quant à la Syrie, elle fut provisoirement divisée en trois états - Damas, Alep et le territoire des Alaouites. 359

Le Liban est donc un territoire complexe aux multiples facettes :

Les phases cruciales de son histoire moderne [...] font apparaître deux constantes : un Liban multiple et perméable, un pays pluricommunautaire et soumis à toutes les influences.
Cette multiplicité est tantôt vécue comme une diversité enrichissante, tantôt subie comme une malédiction.
Cette perméabilité est tantôt source d'épanouissement tantôt facteur de désagrégation.
360

Multiplicité et perméabilité seront des mots clés de notre étude du Liban. En effet, nous verrons que le développement de l'instruction publique est intimement lié à un certain nombre de facteurs communautaires, religieux, politiques, intérieurs ou internationaux. Envisager le Liban, c'est prendre conscience de la complexité de cette mosaïque d’ éléments disparates. Multiplicité spatiale couplée à une diversité ethnique : des Phéniciens aux fervents du panarabisme, tout un échantillon d'occupations a laissé plus ou moins de traces physiques et culturelles, plus ou moins bien intégrées, qui ont fait décrire le Liban comme ‘un ramassis de débris de peuples et une tour de Babel. 361

Débris, Babel : signes de désagrégation, du morcellement de l'Empire ottoman à l'émiettement de chacune de ses composantes, dont le signe le plus évident au Liban est la fragmentation religieuse. Des trois grandes religions monothéistes, on assiste à une diffraction à l'infini :

Liban , visage multiple, mosaïque de religions. Le Libanais : il est musulman, juif ou chrétien. S'il est musulman : sunnite, chiite, ou druze. S'il est chrétien : catholique, orthodoxe ou protestant. S'il est catholique : maronite, grec-catholique, arménien, chaldéen, syrien ou latin. S'il est orthodoxe : jacobite, grec-orthodoxe ou arménien. En tout quatorze possibilités pour un Libanais d'être croyant, monothéiste et fils d'Abraham. L'arbre généalogique des religions, confessions et rites libanais est sans doute le plus touffu qui soit au monde. Et le plus compliqué. Car ses branches n'en finissent pas de se ramifier, de se rejoindre et de s'entremêler. [...]. Mosaïque de communautés qui ont conclu ensemble un « pacte » et qui essaient de devenir, peu à peu, une nation : c'est cela, le Liban d'aujourd'hui. Histoire de schismes et de réconciliations, de conquêtes, d'humiliations, de sang et de larmes... 362

Cette terre imprégnée de religion a, de tout temps, attiré les Gens du Livre et suscité l’intérêt des Occidentaux, comme le souligne Gregory Wortabet, l’un des premiers auteurs d’expression anglaise :

The scenes where the Christian faith had its origin and completion can never become dry to a Bible reader; the land which is replete with testimonies, in fulfilled prophecy, to the truthfulness of the word of God, as uttered by His prophets long ago, can never cease to be a subject of regard. To write on a land where Jesus trod, walked, and on whose waters He sailed - which was invested with undying interest by having witnessed His presence, and been hallowed by His prayers - where He went about « doing good » , and at last died for fallen man, is most natural, and one the most likely to be read by a Christian public [...] so great is the interest attached to that land, and the power it holds over the mind of the Bible reader. (GMW.vol1. xiii-xiv).

Cette curiosité religieuse, exacerbée par la présence musulmane – considérée comme une menace - autour des lieux saints de la chrétienté donna lieu, dès les Croisades, à un mouvement missionnaire qui ne cessa de s’amplifier jusqu’à son paroxysme à la fin du dix-neuvième et au début du vingtième siècle. 363 Le foisonnement d’ordres religieux transparaît dans les nombreux rapports concernant leurs œuvres scolaires ou sociales. 364

Depuis l’antiquité, le Levant est un lieu de rencontres, un pont entre Orient et Occident. 365 Mais ce sont les Croisades qui, dans l'imaginaire occidental, focalisent cette rencontre de l'Orient et de l'Occident, du Liban et de la France, au profit du prestige culturel de cette dernière, selon les défenseurs des positions françaises au Liban qui n’hésitent pas, sinon à falsifier les faits, du moins à exagérer l’importance réelle de l’influence française.

En fait, l'extension de la langue française 366 n'affecta guère qu'une partie de la population et certainement pas, ou très peu, les autochtones. Ce sont les croisés qui durent maîtriser l'arabe pour leurs transactions quotidiennes, comme, par exemple, Raymond de Tripoli. 367 La plupart des historiens s'accordent à penser que ce sont les Francs qui furent assimilés, non seulement linguistiquement, mais aussi culturellement et ethniquement 368  : la civilisation plus raffinée des Orientaux l'emporta sur la machine guerrière frustre des Occidentaux, comme en témoignent de nombreux chroniqueurs francs aussi bien qu’arabes. 369 Nous verrons comment Outremer de Nabil Salehmet en scène cet écart culturel.

Malgré l’impact imaginaire de cette période mythique pour les Occidentaux, il semble que les effets des croisades furent plutôt négatifs pour la région puisqu’elles causèrent ou accentuèrent des divisions qui sont toujours d’actualité. 370 Les Croisés voulaient libérer le Saint Sépulcre et délivrer les chrétiens locaux du joug musulman . Or ceux-ci n’avaient guère d’affinités avec leurs coreligionnaires d’Occident dont ils dénonçaient la barbarie en parfait accord avec leurs voisins musulmans. 371 Tous les chrétiens ne collaborèrent pas également avec les croisés 372 . Les maronites leur apportèrent leur soutien dès la première croisade ; ce rapprochement donna naissance à un profond attachement sentimental entre maronites et Français, dont les uns et les autres se prévalurent ensuite.

Quoiqu’il en soit, les Croisés demeurent des pionniers puisqu’ils inaugurèrent un mouvement d'intérêt pour l'Orient, précisément à cause de la forte impression que laissa sur eux cette première prise de contact direct avec la civilisation arabe. A leur suite, s’engouffrèrent les marchands 373 , les missionnaires et les touristes. Puisqu'ils avaient commencé à servir de guides aux Croisés, les chrétiens du Levant continuèrent dans cette voie à mesure que les échanges avec l'Occident se développèrent et le fameux drogman se mit à hanter les pages des récits de voyage en Orient.  374 De truchements linguistiques, ils devinrent agents commerciaux. 375 C'est ainsi que Assaad Kayat, un des premiers auteurs de notre corpus, à la fin du dix-neuvième siècle, commença son ascension :

The trade of the Mediterranean was carried on by Ionian or Greek ships under the British flag, and also by French and Italians, Austrians and Sclavonians. [...] These men employed me cheerfully as their interpreter and broker, for I was satisfied with whatever they gave me. They gave me a commission on the goods they sold, and the natives who purchased of, or sold them, did the same. I have been seen leading ten captains at a time through the market at Beyrout. I did not allow the common sailors to escape me, but also interpreted for them. I bought oil, meat, c., for the ships... and my income often amounted to three hundred piastres a day. (AK . 31)

Et de traducteurs-agents, les chrétiens devinrent tout naturellement les interprètes des idées occidentales et valurent au Libansa vocation de trait d'union entre les peuples, de charnière vivante entre les continents. 376

Cependant, les relations privilégiées que les chrétiens entretenaient avec les Occidentaux, suscitèrent des jalousies qui nuisirent à leur condition. Jusqu'à une époque relativement récente, ils étaient soumis, de la part des musulmans, à des humiliations vestimentaires et à des obligations vexatoires dont plusieurs textes de notre corpus se font l’écho. 377 Ils cherchèrent donc aide et protection auprès des nations occidentales et, en particulier de la France, qui les leur accordèrent 378 , non sans arrière-pensée, puisque cela permit aux missionnaires d’asseoir une influence qui devint, au fil des siècles, plus temporelle que spirituelle. 379

Cette protection généreusement accordée mit peu à peu les chrétiens orientaux dans un état de dépendance vis-à-vis des puissances occidentales. 380 L’habitude de se rallier au drapeau d'une nation européenne se développa parmi tous les chrétiens et parmi tous les états européens. On en verra un exemple dans l’autobiographie d’Edward Atiyah (EA.ATS.19-21). C'est ainsi que la Russie se fit la protectrice des orthodoxes, la Grande-Bretagne celle des protestants. 381 Ceci conduisit, dans certains cas, à des conversions opportunistes 382 ou à du chantage contre les autorités tutélaires locales. 383

Il se créa ainsi un véritable système d' états dans l'état qui eut des incidences sur l'unité nationale : chaque groupe religieux se tournait délibérément vers la puissance étrangère tutélaire au lieu de regarder vers un éventuel pouvoir central. 384 Ces communautés connues sous le nom de millet 385 disposaient d’une large autonomie, en particulier dans le domaine scolaire. Ce recours systématique à l'Europe eut des conséquences graves, puisqu'il conduisit à une ingérence systématique des puissances européennes dans les affaires du Proche-Orient, ravies, en rendant service à leurs protégés, de pouvoir s'implanter chaque fois un peu plus et de façon légitime 386 . Culturellement, ces loyautés éclatées se traduisirent par un éclatement du système scolaire puisque les nations occidentales rivalisaient pour attirer leurs coreligionnaires 387 . Cette multiplicité scolaire eut pour résultat une grande diversité linguistique 388 , ce qui fit dire à certains que la traduction est la vocation intellectuelle spécifique des libanais 389 , même si cette vocation ne se rencontrait presque essentiellement que parmi les protégés des Occidentaux dans le système des Millet. 390 Il n’est pas indifférent de voir apparaître dès l’origine, la figure du traducteur-interprète, du passeur, que nous retrouverons dans les œuvres des écrivains d’expression anglaise.

On peut penser que les échanges commerciaux et les rapports avec les voyageurs qui sillonnaient les routes du Levant ont mis un certain nombre de chrétiens ou de druzes en contact direct avec les langues étrangères. Le gros effort a néanmoins été fourni par les écoles des missionnaires des différents pays de tutelle. Ce souci éducatif ne date pas du dix-neuvième siècle, mais remonte aux croisades. L'échec militaire avait fait prendre conscience aux Européens que s'implanter au Levant nécessitait d'autres méthodes plus pacifiques. 391 Afin que les missions chrétiennes rencontrent quelque succès, il fallut rapidement leur adjoindre des écoles. Leur but originel était la formation d'un clergé indigène instruit, besoin ressenti très tôt, par les maronites eux-mêmes. 392 Lorsque les missionnaires protestants américains arrivèrent au dix-neuvième siècle, un de leurs premiers soucis fut également la formation d'un clergé autochtone. 393 D'ailleurs, leur désir d'enseigner à toutes les populations désireuses d'acquérir une instruction occidentalisée rencontra à l'origine, une vive opposition de la part de leurs commanditaires en Angleterre et aux Etats-Unis qui ne comprenaient l'instruction que dans la mesure où elle visait à former des pasteurs qui seraient des prosélytes de leur foi. 394

L'instruction s'étendit donc petit à petit à l'ensemble des populations concernées, convoitées par les religieux. A côté de leurs couvents et de leurs églises, ils ouvraient de petites écoles. L’essentiel de l'enseignement qui y était dispensé était religieux. Mais petit à petit, il s'étendit aux rudiments de base et aux langues. L'enseignement était fondé sur la religion parce que catéchismes et Bibles étaient les livres les plus facilement accessibles - sinon les seuls. Plusieurs siècles après les catholiques, les missionnaires protestants américains furent confrontés au même problème. 395 Avant l'afflux des missionnaires occidentaux, il existait peu de livres scolaires. 396 Donc, à la fin du dix-neuvième siècle, protestants et jésuites créèrent des imprimeries au service de la mission éducatrice. 397 Une imprimerie maronite existait déjà dans le pays depuis le dix-septième siècle. Le besoin de manuels se fit plus pressant au dix-neuvième siècle parce que les enseignants étaient plus compétents. En effet, auparavant l'instruction était laissée aux mains des curés de paroisse souvent à peine plus savants que leurs élèves 398 .Tant de tâches leur incombaient qu’ils disposaient de peu de temps pour instruire leurs ouailles. 399

La qualité médiocre de l’enseignement des religieux occidentaux tenait en plus à leurs piètres compétences linguistiques. Malgré le développement de l’enseignement des langues orientales en Europe, « L'arabe des Pères » [était] un arabe un peu exotique, semé de tournures européennes... 400 Les premiers missionnaires américains furent beaucoup plus attentifs à cet aspect dans leurs relations avec les autochtones :

The language of the people was Arabic and it seemed only natural to the Americans to teach in Arabic. [...] They themselves learned Arabic and taught, preached, wrote or translated articles and books in Arabic. 401

Cependant une nouvelle vague de missionnaires qui n’avait aucune formation en arabe vint remettre en cause cet attachement à la langue du pays. 402

Qu'ils maîtrisent ou non l'arabe, qu'ils soient on non bons pédagogues, tous les missionnaires se retrouvaient sur un point : leur désir de voir s'accroître la zone d'influence. Les écoles leur servaient d'appât, en quelque sorte, pour une population insatisfaite de l'instruction que leur concédait l’occupant ottoman. On assista vite à une prolifération d'écoles, de taille et de qualité inégales. Cette chasse à l'âme et à l'esprit fut particulièrement âpre - donc stimulante - entre protestants et catholiques :

The Protestant schools early acted as a stimulus on the other cults, whose educational establishment had chiefly been confined to the training of priests. Once Dr Van Dyck was asked what errand he had in visiting a small village. « I am going to open two schools » he said, adding with a twinkle of the eye, [...] « I shall open one to-day - the Jesuits will open the other to-morrow. » 403

Les missionnaires américains semblaient faire preuve de plus de désintéressement 404 que leurs concurrents français:

Le patriotisme des congrégations françaises dans le Levant est pur, jaloux, ardent. Leur enseignement est purement chrétien et ouvertement français, français d'abord, chrétien ensuite. 405

En fait, les missionnaires ont toujours semblé plus liés aux autorités politiques que religieuses, qu'elles soient ottomanes 406 ou européennes. Leur expansion fut encouragée par leurs gouvernants au point d'en faire une véritable force colonisatrice :

La Syrie est pénétrée jusqu'à la moelle de l'influence française. Son instrument d'action le plus puissant est l'école. Tous les Syriens cultivés, musulmans et chrétiens, parlent et pensent français. Tous les instruments de l'action française en Syrie, intervention de 1860, action diplomatique, action économique, perdent leur importance devant le majestueux et silencieux corps d'occupation française qui est campé en Syrie depuis 50 ans, sans que la France officielle s'en aperçoive, et qui travaille pour elle sans rien lui demander. Il imprègne de sa culture l'élite syrienne, accomplissant la plus grande oeuvre de pénétration politique qu'un gouvernement puisse désirer... Les services que cette armée de religieux, parfaitement équipée et organisée, rend à son pays, sont incalculables. 407

Lorsque la France métropolitaine devint anticléricale, elle n'en continua pas moins à soutenir les écoles religieuses au Levant 408 dont tous les rapports officiels faisaient l’éloge. 409

On pourrait penser qu'un tel déploiement affectait uniquement les chrétiens. Ils furent certes les plus touchés, en vertu de leur communauté de foi. A l'origine, le prosélytisme était interdit parmi les musulmans 410 dont la conversion était punie de mort. Cependant l'attrait d'une éducation moderne conduisit de plus en plus de musulmans vers les écoles occidentales. La stimulation des écoles occidentales eut un effet sur les écoles traditionnelles qui se modernisèrent à leur contact et se mirent à enseigner les langues occidentales, surtout pour faire face à leur concurrence et garder leurs élèves. 411

Ainsi s'ébaucha une image d’un Liban pluriculturel des points de rencontre et des points de fracture potentiels duquel nous venons de donner un aperçu rapide, points qui apparaîtront dans les écrits des auteurs libanais d’expression anglaise. Avant d’entrer dans le détail de ces luttes d’influences scolaires, nous concluons provisoirement par des extraits d’un discours de rentrée à l’Université Saint Joseph dans lequel apparaît un certain nombre des problèmes que nous aborderons lorsque nous étudierons les textes de ce corpus :

Notre Liban est la résultante de tous ces apports, spécialement Phéniciens, Croisés et Arabes. Inversement, cette terre répandait ses enfants sur toutes les plages, émigrés toujours en contact avec la Mère-Patrie, depuis Carthage et l'Espagne jusqu'aux Amériques et à l'Australie. [...] Un des facteurs de ces fructueux échanges était certes que le pays n'était pas lié à une seule langue. Nous avons « parlé libanais » en phénicien, en grec, en latin, en syriaque, en français, en anglais et spécialement en arabe .[...] Le bilinguisme n'est pas un fait nouveau, pas même le trilinguisme. [...] Pour être un enrichissement de Pentecôte et non une catastrophe de Babel, la variété des langues ne doit pas amener à une variété de cultures et de mentalités dans une nation; bien plutôt, elle doit alimenter son patrimoine et en permettre une expression plus large et plus variée. [...] Ainsi, les riches courants des langues européennes ont-ils rencontré nos fortes langues sémitiques, et nos penseurs - comme nos hommes d'affaires - se sont illustrés grâce aux unes et aux autres. Nos écrivains du Liban et de l'émigration, [...] n'en donnèrent-ils pas un brillant exemple? Un Jibran, un Chicha, un Chakib Arslan, un Omar Fakhoury. 412
Notes
355.

Une partie de notre étude étant consacrée à une période antérieure à 1920, nous entendrons alors par Liban, le territoire syro-libanais. Après la division par les puissances mandataires, nous utiliserons les distinctions actuelles. Nous constaterons à cet effet, que l’ indistinction à l'intérieur de l'Empire ottoman crée un flottement au niveau statistique. Les auteurs qui dénombrent écoles et élèves ne prennent pas toujours le soin de délimiter leur champ d'investigation avec précision. Il faut donc avancer les chiffres avec beaucoup de prudence, faute de pouvoir toujours vérifier ce à quoi ils font référence.

356.

Dès 1860 [...] les délégués anglais, dont Lord Dufferin, vantaient une Syrie naturelle (territoire correspondant à Jordanie , Irak , Liban , Syrie actuels). Ce serait la Grande-Syrie à laquelle les vieux patriotes se réfèrent encore.’ (Perrin-Naffakh, Anne-Marie. Syrie. p.104.)

357.

District

358.

Derriennic, Jean-Pierre .Le Moyen Orient au XXe siècle .p.85.

359.

Alem, Jean Pierre. Le Liban. p. 66.

360.

Baudis, Dominique. La passion des Chrétiens du Liban .p. 255.

361.

Saint Point, V. de La vérité sur la Syrie par un témoin . p.58.

362.

Chedid, Andrée. Liban . p.59.

363.

Par infortune, les missions religieuses ont choisi la Syrie comme terre d'élection et de refuge; et elles s'y sont accumulées en nombre vertigineux y acquérant à la fois une influence et des biens considérables. Depuis la reprise de Rome par la nation italienne, la Syrie est le véritable royaume temporel de la chrétienté.’ (Saint Point, V. de. La Vérité sur la Syrie. p.113.)

364.

Citons, par exemple Rapport sur un voyage d'étude à Constantinople, en Egypte et Turquie d'Asie de Maurice Pernot (1913), La Syrie du Docteur George Samné (1920) ou bien encore le rapport du Congrès français de la Syrie lors duquel des représentants de différents ordres religieux rendirent compte de leurs travaux. (1919).

365.

«Lebanon has always been a bridge between the East and the West and has always been influenced by Eastern and Western cultures alike. Whether in Phoenician, Greco-Roman or Crusading times, Lebanon was always in direct relationship with other parts of the Mediterranean world and was influenced by the cultures emanating from that world. At the same time, since it was attached to the Eastern soil and populated by races of Semitic origin, it could not help being influenced by Eastern cultures as well.» (Matthews, Roderic D. & Akrawi, Matta. Education in Arab Countries of the Near East : Egypt - Iraq - Palestine - Transjordan - Syria - Lebanon.p.505-506.)

366.

Encore faut-il se méfier de la confusion entre français et franc. L’appellation Francs (ou franji) s’étendait aux Occidentaux en général. «  Dans les colonies franques, on entend parler tous les idiomes de l'Europe occidentale et méditerranéenne. »(Lammens, H. s.j. La Syrie. vol. 1.p.261.)

367.

« Beaucoup de seigneurs, possesseurs de fiefs [...] s'étaient familiarisés avec l'arabe, connaissance indispensable pour les relations avec leurs vassaux, l'administration et le commerce. » (Lammens, H. s.j. La Syrie . vol. 1.p. 261.) «Records are preserved of Crusaders mastering the Arabic language, but of no Moslems by name who controlled Latin or Old French. The typical Moslem, who spoke the language of the Koran and the angels, would consider it a condescension on his part to use the tongue of the Infidels.» (Hitti, Philip K. Lebanon in History from the Earliest Times to the Present.)

368.

«The number of Franks assimilated by the native Syrians [...] is hard to estimate. Among the modern population of such towns as Ihdin in northern Lebanon [...] the sight of men and women with blue eyes and fair hair is quite common. Certain families, mainly Christian Lebanese, such as the Karam, the Faranjïyah (Frankish) and the Salïbi (crusading) have preserved traditions of descent from Frankish ancestry. Among other family names Sawäya is said to be derived from Savoie, Duwayhi from de Douai, and Bardawïl is undoubtedly Baldwin.» (Hitti, Philip K. History of the Arabs. p.669-670.)Voir aussi Naaman, Abdallah. Le Français au Liban. p. 22-23.)

369.

« [Les croisés] subissent l'influence de la civilisation plus raffinée à laquelle ils se frottent. C'est vrai surtout de ceux qui décident de s'établir en Palestine . Qui ne connaît ce célèbre passage de Foucher de Chartres : « Nous qui avons été des Occidentaux, nous sommes devenus des Orientaux » ? Et cette anecdote, encore , d'Oussamâ, dans laquelle il relate non sans ironie comment « les Templiers, mes amis » doivent « éduquer » les Francs nouveaux venus, et les sensibiliser aux us et coutumes des musulmans.» (Hentsch, Thierry. L'Orient imaginaire. La vision politique occidentale de l'est méditerranéen . p.61.)

370.

«For the Occident they [=the crusades] meant much more than for the Orient. Their civilizing influence was artistic, industrial and commercial rather than scientific and literary. In Syria they left in their wake havoc and ruin [...]. Throughout the Near East they bequeathed a legacy of ill will between Moslems and Christians that has not yet been forgotten.» (Hitti, Philip K. History of the Arabs. p. 659.)

371.

«As for the impression they left on the Moslems, Usämah gave expression to it when he saw in them « animals possessing the virtue of courage and fighting, but nothing else.»« (Hitti, Philip K. History of the Arabs.p.643.) Voir aussi Hentsch, Thierry. L'Orient imaginaire. p. 59.

372.

Voir Grousset, René. L'Empire du Levant . p.312.

373.

Les Français suivirent rapidement Vénitiens, Pisans et Génois et établirent des comptoirs dans les Echelles du Levant. Voir Khalaf, Saher. Littérature libanaise de langue française . p.21-22. et Naaman, Abdallah. Le français au Liban - Essai socio-linguistique . p.22. et Roederer, Dr C. et Paul. La Syrie et la France . p.33.

374.

Voir Naaaman, Abdallah. Le Français au Liban. p. 41.

375.

«The native Christian who served the early European merchants in Syria was at the outset little more than a servant-interpreter. It is evident, however, that as the seventeenth century wore onward the Syrian Christian began to join to the function of interpreter that of agent. » (Haddad, Robert M. Syrian Christians in Muslim Society - An Interpretation . p.34.)

376.

Helou, Charles. Liban , Remords du monde - Carnet (1976-1987).

377.

«Time was, and not long ago, when no Christian dared enter the city on horseback, nor even a Frank appear in European costume; such a course would then have been summarily visited with the utmost of Mahomedan revenge, which would have risked the life of the traveller. Hence it was obligatory on travellers who intended visiting Damascus, not much more than a quarter of a century ago, to adopt the oriental costume - wrap their head with a black turban - a sign of inferiority - and walk on foot to the city. British influence, however, was the first to break through this barbarous custom, and Mr. Consul-General Farren, it is said, was the first European who entered the city on horseback; -he was well armed, and John-Bull-like, determined to fight his way through or die in the attempt. He succeeded -and since that day Europeans and Christians have been permitted to do likewise, to the suppressed but not smothered jealousy of the Mahomedans.»(GMW. Vol.1. 178-179. Voir aussi 201-202)

378.

«The French king Francis I began to cultivate friendly relations with the Ottoman Sultan, in order to secure an ally against his enemy the Emperor Charles V. In 1535 the first Franco-Ottoman agreement was reached; the Sultan issued the first « Capitulation » permitting French citizens resident in his dominions to practise their religion, and granting them certain other privileges. This agreement served as the basis for that protection of Catholic interests in the Levant which the French Government now began to take upon itself.» (Hourani, A. H. Syria and Lebanon . A Political Essay . p. 147.)

379.

«La « protection et spéciale sauvegarde » que lui avaient jadis accordée les rois de France ne s'est jamais démentie : tous les régimes qui se sont succédés dans notre pays ont tenu à conserver intact ce legs d'un passé glorieux, éloquent témoignage du prestige du nom français dans le Levant. » (Ristelhueber, René. Traditions françaises au Liban . p. 35.) «Nos religieux vantaient auprès des populations chrétiennes l'invincible pouvoir du roi de France et la force de ses armées [...] Convaincus par leur ardente parole [...]les Chefs des Eglises du Levant [...] croyaient reconnaître en Louis XIV le monarque prédestiné à leur délivrance.» (ibid. p.92)

380.

«Lorsque les Chrétiens d'Orient sont inquiétés ou persécutés par les infidèles, c'est à nos ambassadeurs, à nos consuls qu'ils demandent de les protéger et de leur faire rendre justice.» (Pernot, Maurice. Rapport sur un voyage d'étude à Constantinople, en Egypte et Turquie d'Asie. p. x.)

381.

«American missionaries [...]depended very much on English consular protection. Indeed the Americans were known to the authorities as members of the English MILLET.» (Tibawi, A. L. American Interests in Syria - 1800-1901 - A Study of Educational, Literary and Religious Work. p.19.)

382.

Les Druzes exploitèrent cette mesure lors de leurs tumultueuses relations avec les anglo-saxons. Certaines conversions ne se font que par opportunisme. Ainsi, en 1835,» The Druzes of Lebanon sought to escape at least conscription by adhering to the « English » MILLET. The American mission received some applications from certain villages for preachers and teachers, and this fact created the impression that a large section of the Druze community was ready for conversion to Protestantism. » (Tibawi, A. L. American Interests in Syria.p. 77.) Mais :When the hope of political protection was cut off they (= the Druzes) politely bowed the missionaries and teachers out of their village. » (Jessup, H.H. Fifty three Years in Syria - cité in Tibawi, A.L American Interests in Syria.p. 78.)

383.

«La menace de se faire protestant (ou juif, ou musulman) est une arme habituelle avec laquelle la population menace ses prêtres, sans avoir la moindre idée d'une conversion véritable. [...] Si tous les gens qui sont devenus protestants en Syrie l'étaient restés le pays tout entier serait bientôt protestant.» (Jessup, H.H. cité in Hornus, Jean-Michel.»Le protestantisme au Proche Orient.» in Proche-Orient chrétien(T. 9, fas. IV -oct.dec. 1959) :350-357, 354.)

384.

«Ce sont les « religions protégées » qui, dès l'origine, ont empêché les peuples musulmans de créer des entités politiques unitaires. Eglises et Synagogues restaient toujours des Etats étrangers, qui se prévalaient de traités et de droits, ne se laissaient point fondre. Elles ont fait en sorte que la « maison de l'Islam » est toujours restée rudement charpentée, que le Croyant s'est considéré comme un vainqueur, non comme un citoyen, que la pensée féodale n' a pu s'éteindre. » (Mez, A. Die Renaissance des Islams. cité in Rondot, Pierre. Les Chrétiens d'Orient. p.88.)

385.

«Les habitants non musulmans, orthodoxes grecs, arméniens, juifs, maronites, etc., sont organisés en communauté officiellement reconnues, ou millets, qui disposent d'une assez large autonomie dans le domaine du culte, mais aussi de l'instruction ou du droit civil. Cette institution a sans doute contribué à la survie de l'Empire en rendant possible la cohabitation de groupes religieux multiples sous l'autorité suprême du sultan-calife identifié à une religion particulière. Mais elle constituait aussi un obstacle au développement du pouvoir central dans la mesure où les millets étaient des quasi-nations sans territoires précis mais auxquels allait la loyauté principale de leurs membres, le sultan apparaissant comme un protecteur ou un oppresseur lointain sinon étranger et non comme un symbole d'identification collective.» (Derriennic, Jean-Pierre. Le Moyen Orient au XXe siècle .p. 18.)

386.

«Appeler l'Europe au secours devait être parfois, pour les Chrétiens d'Orient, une pensée fort naturelle. Répondre à cet appel avait, pour l'Europe, un attrait puissant. [...] Passionnée, mouvante, inachevée, entachée de repentir, cette invocation à l'Europe peut recevoir, comme l'entreprise par laquelle il y fut répondu, le nom un peu inquiétant de tentation. « (Rondot, Pierre. Les Chrétiens d'Orient. p. 93.)

387.

Issawi, Charles. «The Transformation of the Economic Position of the MILLETS inthe Nineteenth Century.» in Braude, Benjamin and Lewis, Bernard ed. Christians and Jews in the Ottoman Empire - The Functioning of a Plural Society. vol. 1. p. 261- 285 et 277.

388.

Karpat, Kemal H. ‘Millets and Nationality - The Roots of the Incongruity of Nation and State in the Post Ottoman Era.’in Braude, Benjamin and Lewis, Bernard ed. Christians and Jews in the Ottoman Empire .vol. 1. p. 141-169 et 142.

389.

Abou, Selim, s.j. Le bilinguisme arabe-français au Liban. p. 302.

390.

Davison, Roderic H. ‘The MILLETS as Agents of Change in the Nineteenth Century in Ottoman Empire.’ in Braude Benjamin, and Lewis, Bernard, ed.

Christians and Jews in the Ottoman Empire. vol. 1.p. 319-337 et 323.

391.

Hitti, Philip K. Syria . A short History.p. 198-199. Voir aussi Hitti, Philip K. Lebanon in History.p. 322 et Hitti, Philip K. History of the Arabs.p. 663.

392.

Raphael, P. Le rôle du Collège Maronite Romain. p.54. cité in Naaman, Abdallah. Le français au Liban. p. 31

393.

Wehbé, Nakhlé et el Amine, Adnan. Système d'enseignement et division sociale au Liban . p.15.

394.

«It was most important that the establishment of the College should not jeopardize the training of a Christian ministry, a work which was as yet by no means accomplished.» (Penrose, Stephen B.L. jr., That They May Have Life - The Story of the American University of Beirut - 1866-1941 . p.10.)

395.

«Rural schools were often called Bible schools, not only because the Bible was the chief textbook, but because the content of the whole education was biblical.» (Tibawi, A.L. American Interests in Syria . p. 240.)

396.

«As education is almost entirely neglected, so there are very FEW, I should say NO schoolbooks of any value in Greek, Turkish, Armenian and Arabic» (Smith, Rev. Eli (18 nov. 1828). cité in Tibawi, A.L. American Interests in Syria . p. 56.)

397.

«The press made possible the introduction of good text books for teaching as well as the reproduction of Arabic manuscripts.» ( Penrose, Stephen B.L. jr., That They May Have Life. p. 6.)

398.

«Les pères sont là aussi ignorants que le simple Peuple, car ils ne savent simplement que lire et écrire.» (Dandini, J. Voyage du Mont Liban (Paris 1685), cité in Naaman, Abdallah. Le français au Liban. p. 38.)

399.

«Dans la plupart des lieux c'est le curé qui fait l'école, en même temps qu'il s'occupe de son existence et qu'il pense à soigner ses ouailles, ce qui doit faire croire que les enfants ne l'ont pas toujours auprès d'eux. Dans les grands villages les maîtres d'école sont des laïques et ils n'instruisent pas davantage, les meilleures études consistant à apprendre à lire les psaumes et les épîtres.» (Guys, Henry. Esquisse de l'état politique et commercial de la Syrie. p. 137.)

400.

Abou, Sélim s.j. Le bilinguisme arabe-français au Liban. p. 184.

«Les moines parviennent difficilement à apprendre l'Arabe et s'ils arrivent à débiter leur morale c'est dans un langage qui est inintelligible pour trois raisons : ils se servent de traductions littérales pour lesquelles on n'a pas eu égard aux idiotismes du dialecte local, ils le prononcent mal et ils s'adressent à des gens dont l'intelligence est bornée.» (Guys, Henry. Esquisse de l'état politique et commercial de la Syrie. p. 135.)

401.

Penrose, Stephen B.L. That They May Have Life. p. 6.

402.

Penrose, Stephen B.L. That They May Have Life. p. 45.

403.

Bliss, Frederick Jones. The Religions of Modern Syria and Palestine .

404.

«Sans nier les bienfaits de la France et de l'Angleterre, qui se sont manifestés par la création d'écoles, les Etats-Unis offrent un caractère de désintéressement que n'ont pas les autres gouvernements.» (Dr Khairallah in Lisan Arab ( 28 fév. 1919) cité in Gontaut Biron, Comte R. de. Comment la France s'est installée en Syrie (1918-1919). p. 253.)

405.

La Stampa (5 avril 1914) cité in Congrès français de la Syrie .p.10.

406.

«Political rather than religions considerations prompted Abbas the Great to allow Christian European missionaries to work in his realm.» (Hitti, Philip K. The Near East in History .A 5000 Year Story).

407.

Bevione, M.G. in La Stampa; (5 Avril 1914), cité in Gontaut Biron, Comte René de. Comment la France s’est installée en Syrie .p. 5-6.

408.

«Les cabinets les plus strictement laïcs de la Troisième République pourront, sans encourir valablement le reproche de contradiction intime ni de duplicité opportuniste, continuer l'appui moral et matériel de l'Etat à ces missionnaires si humains; ils pressentent peut-être que ces apôtres, dans ce lointain Orient, prêchent une révolution plus profonde que l'Occident n'en connut jamais.» (Rondot, Pierre. Les chrétiens d'Orient. p. 105.)

409.

Voir entre autres Pernot, Maurice. Rapport sur un voyage d'étude et Congrès français de la Syrie .

410.

Voir Tibawi, A.L. A Modern History of Syria including Lebanon and Palestine

411.

« Newly founded Moslem schools began to draw their inspiration from Western sources and include in their language instruction French or English. » (Hitti, Philip K. Lebanon in History. p. 461.)

412.

Dagher, Abdallah s.j. « Culture libanaise » - Discours prononcé à la messe du Saint Esprit célébrée à l'Université Saint Joseph à l'occasion de la rentrée des facultés, le 20 novembre 1966.