4 - Liban multiculturel.

Les nouveaux programmes, même s'ils cherchaient à arabiser l'enseignement, reconnaissaient tous la vocation multiculturelle du Liban, terre au passé multiple, mais au présent et à l'avenir éclatés. L'émigration libanaise était perçue comme un facteur culturel important que l'enseignement devait prendre en compte 790 . De même que les Libanais émigrés cherchaient à maintenir les liens avec leur terre d'origine, de même, le Liban s'efforçait de ne pas se couper de ses enfants partis au loin.

Cette vocation multiculturelle condamne le Liban à la polyglossie :

L'arabe est une langue magnifique et c'est la langue de millions d'hommes; nous ne serions pas nous-mêmes si nous renoncions, nous Libanais de ce vingtième siècle, à en devenir les maîtres comme nous le fûmes depuis cent ans. Ce doit être pour nous une ambition légitime de la connaître et de l'enseigner de façon tout à fait supérieure, de manière à conserver avec notre prestige et notre rang la chance de toujours donner au monde arabe ses plus grands écrivains, ses plus grands journalistes et ses plus grands poètes. Mais ne voit-on pas tout de suite qu'un pays comme le nôtre, s' il n'est bilingue (et même trilingue s'il peut) est tout simplement décapité. En fait, nous maintenons ici, depuis des âges, quantité de langues vivantes et mortes. Qu'aurions-nous à transmettre à l'Orient si nous ne le prenions à l'Occident (l'inverse étant vrai) et comment conserverions-nous, comment développerions-nous les liens indispensables qu'impliquent l'enseignement à tous ses degrés, la recherche scientifique, le voyage, le commerce, le tourisme chez nous, la présence d'émigrés par milliers dans toutes les parties du monde, sans parler des nécessités impérieuses de la politique que nous impose notre situation géographique, si nous ne disposions à côté de la langue arabe, et non moins parfaitement, d'une langue universelle?... Avant même l'invention de l'alphabet le Liban -Phénicie ne pouvait être que polyglotte, ce qui est en soi une supériorité. 791

On constate le refus de choix, le rejet du monolinguisme considéré comme une infirmité, comme une amputation (décapité). Encore faut-il prendre des précautions pour que le plurilinguisme rende possible le rôle de lien entre Orient et Occident que nous avons déjà mentionné. Michel Chiha met en garde contre : de vaines susceptibilités 792 et Abdallah Dagher met aussi en lumière les risques d’un multilinguisme anarchique :

La variété s'inscrit par la liberté de l'enseignement dans la Constitution libanaise. Qui dit liberté dit variété, mais aussi risque d'excès. [...] Le Liban aussi doit veiller à ce juste discernement pour éviter le désordre et l'aliénation de sa personnalité. 793

Si la vocation du Liban est multilingue, elle ne doit pas développer excessivement une langue au détriment des autres. Elle doit garder un équilibre harmonieux entre toutes en vue d'une unité. Parce qu'il y a toujours risque d'éclatement :

Si nous ne voulons pas risquer une dislocation culturelle qui entraînera de graves dissensions, il faut unir nos efforts pour enrichir dans l'harmonie « la culture libanaise » et ne pas constituer des cultures juxtaposées. 794

Ainsi chaque langue doit se développer en révélant l'importance et la richesse des autres langues. Elle doit se considérer non pas dans l'absolu, mais dans la relativité :

Les divers confluents linguistiques au Liban ne doivent pas suivre leur cours propre, comme s'ils étaient restés simplement chacun dans son pays d'origine; n'oublions pas que nous sommes au Liban, et au Liban, aucun groupe n'est seul. [...] Chacun doit tenir compte de l'autre, et tous à la fois doivent tenir compte de nos racines. 795

Ce désir ambigu de maintenir le multilinguisme trouve un écho chez les auteurs de notre corpus . La juxtaposition des langues et des cultures mène la plupart d’entre eux au bord de la dislocation , alors qu’ils oscillent entre deux mondes. Albert Hourani juge cette situation négativement (les signifiants négatifs prédominent dans le court extrait ci-dessous); il nous appartiendra de voir si tel est le cas pour nos auteurs :

To be a Levantine is to live in two worlds or more at once, without belonging to either; to be able to go through the external forms which indicate the possession of a certain nationality, religion or culture, without actually possessing it. It is no longer to have a standard of values of one's own, not to be able to create but only able to imitate; and so not even to imitate correctly, since that also needs a certain originality. It is to belong to no community and to possess nothing of one's own. It reveals itself in lostness, pretentiousness, cynicism and despair. In a sense every Arab, or at least every educated Arab of the towns, is forced to live in two worlds. 796

Un rapide bilan dans la deuxième moitié du vingtième siècle nous permet de constater que les écoles publiques ont conservé le modèle légué par le mandat français. De nombreuses écoles privées (nationales ou étrangères) se sont alignées sur ce modèle afin de permettre à leurs élèves de poursuivre des études supérieures. Si le type anglo-saxon (avec enseignement de l'anglais) a progressé, il n'en reste pas moins loin derrière le système français 797 . Au quotidien, dans les médias, ceci se traduit par une importante présence francophone 798 .

Le Liban est un gros consommateur de publications en langue française 799 probablement pas uniquement pour les Libanais, mais toujours en tant que diffuseur de ces publications dans le Proche-Orient 800 . Si la vente de livres anglais augmente, ce n'est pas au détriment de la production française 801 .

Tout ceci reste néanmoins un phénomène marginal, même si notre étude qui cherche à mettre en avant la place du français et de l’anglais, tend à donner une idée faussée. Le français perd de plus en plus de terrain face à l'arabisation. Il reste la langue de la bourgeoisie, du clergé et des universitaires et aussi des minorités 802 . Si la plupart des écoliers libanais l'étudient encore, il serait abusif de dire qu'ils sont bilingues : il ne s’agit plus que d'une langue parlée avec de plus en plus de difficulté. L'anglais , quant à lui, gagne du terrain mais dans des domaines spécifiques :

Il est très largement utilisé dans le secteur bancaire, les compagnies d'assurances et d'aviation. Le tourisme et les activités commerciales nécessitent une connaissance de plus en plus grande de la langue de Shakespeare. Depuis les années 1960, [...] l'anglais [est] devenu la langue commerciale et bancaire du pays. 803

Le choix n'est plus, comme nous l'avons dit, culturel mais utilitaire 804 .

Nous voici au terme de cette approche des systèmes scolaires français et britannique au Proche-Orient : ce sont deux philosophies coloniales, voire tout simplement, deux philosophies, qui s’affrontent. Les textes que nous étudierons sont issus de cet affrontement et en portent la trace. Si nous avons parfois longuement insisté - en semblant nous éloigner d’un propos qui voulait montrer pourquoi la littérature d’expression française l’emportait quantitativement et qualitativement sur celle de langue anglaise – c’est pour mieux établir le contexte dans lequel auteurs et textes ont été formés. Le choix de l’Egypte et du Liban, nous le répétons, est pertinent dans la mesure où la rivalité franco-britannique y fut exemplaire. Dans d’autres pays comme la Palestine ou l’Irak, il existe une problématique plus spécifique qui ne contredit pas les grandes lignes que nous avons tenté de faire ressortir.

A l’issue de cet aperçu historique, nous comprenons mieux les raisons de l’existence de littératures d’expression étrangères à côté d’une littérature arabe dont nous ne voulons occulter ni la richesse ni l’abondance : seul l’effet de loupe sur un phénomène qui demeure marginal en donne l’illusion.

Nadia Tueni explique pourquoi elle-même et plusieurs de ses compatriotes ont choisi de s’exprimer en langue étrangère :

Vingt-quatre ans après l'indépendance, il y a toujours au Liban , une poésie de langue française, qui a l'air de bien se porter. Cette poésie est-elle le fait d'une génération pas encore libérée d'une tutelle du « français » , tutelle subordonnée au bilinguisme scolaire? Est-elle un accident historique, dont les effets se feront de moins en moins sentir, à mesure que l'étude de l'arabe reprendra la place qui lui est due dans l'enseignement? Il semble a priori, que faute de connaître suffisamment leur langue, certains poètes libanais emploient la langue française - l'anglais souvent aussi - pour traduire une inspiration, dont le point de départ est un pays, des gens, une histoire, une langue à la fois riche et flexible, en bref, une manière d'exister. Ces langues étrangères au pays n'ont pas délibérément été adoptées comme instrument poétique, parce que plus perfectionnées, plus en harmonie avec nos préoccupations d'hommes actuels. A la base, le véritable choix n'existe pas - option entre deux possibilités également maîtrisées. L'arabe, éliminé d'avance, réclame le bénéfice du doute. 805

Elle poursuit :

J'écris en français parce que le français est la langue que je crois connaître le mieux. Il est vrai que je suis libanaise, et qu'au Liban , l'arabe est la langue officielle, mais j'ai toujours été dans des écoles françaises et, plus tard, j'ai fait des études de droit dans une université de Beyrouth , toujours en français. Donc, il est naturel que je connaisse le français, peut-être mieux que l'arabe, et que, tout naturellement, j'en sois venue à m'exprimer en français. 806

Si elle se proclame arabe malgré sa pratique de la langue française ( Ecrivant en français, je ne m'en [sens] pas moins libanaise, arabe, rattachée à un arrière-pays dont je pense que ma poésie est la projection.  807 ), elle ne parvient pourtant pas à l’exprimer sans une certaine ambiguïté :le Liban n’est qu’ un arrière-pays. Des critiques, tels Abdallah Naaman, ont souligné le caractère contre nature de ces littératures d’expression étrangère 808 et insisté sur leur aspect résolument hétérogène.

Si l’on considère les premières générations d’écrivains de langue étrangère, on voit clairement qu’ils sont les héritiers de ces luttes étrangères dont ils sont devenus, souvent malgré eux, les champions. Porteurs d’une histoire locale avec ses clivages, ses cloisonnements, ils ont reçu en partage une autre histoire, faite d’autres ruptures, qu’ils doivent (ré)concilier avec celle d’origine pour en faire une nouvelle, originale, la leur.

Qui sont donc ces écrivains qui ont choisi de s'exprimer dans une langue autre que l'arabe ? La plupart sont chrétiens - qu'ils soient d'expression anglaise ou française. Les chrétiens, se sentant isolés dans leur environnement géographique direct, cherchent à s'attacher ailleurs. Ils choisissent dans les langues occidentales de la chrétienté pour s'exprimer littérairement. La plupart des francographes sont maronites, alors que les anglographes sont des chrétiens non maronites ou des druzes. Ceci n'exclut pas les musulmans cependant puisqu'un certain nombre d'entre eux a choisi d'écrire dans les langues européennes. 809 Mais si l’on trouve plus de chrétiens parmi ces écrivains, c'est que les chrétiens étaient plus soumis à un enseignement étranger que les musulmans. Parmi les écrivains de langue anglaise, Gregory Wortabet fut scolarisé chez les missionnaires américains, de même que Assaad Y. Kayat. 810 Quant à Edward Atiyah, lui aussi chrétien, il l’affirme dès l’introduction de son autobiographie qu’il fréquenta une école anglaise :

I am a Syrian Christian born in the Lebanon and educated at an English school in Egypt and at Oxford. 811

Beaucoup de ces écrivains ont non seulement étudié auprès des missionnaires occidentaux, mais dans de nombreux cas, sont allés en Occident parfaire leurs études ou, plus définitivement, y ont émigré : ainsi en est-il des écrivains du Mahjar (de l'émigration) qui ont hésité entre l'arabe et l'anglais - Gibran, Naimi, Rihani ont écrit dans les deux langues. Parmi les générations plus proches de nous, Edward Atiyah a passé une grande partie de sa vie en Angleterre. Etel Adnan partage son temps entre la France et les Etats-Unis et écrit dans les deux langues, français et anglais. On compte de nombreux essayistes, dans divers domaines d'expression française ou anglaise, d'origines très variées ; mais dans le domaine purement littéraire, il est frappant de constater que la plupart des écrivains qui ont choisi une langue étrangère se sont déterminés en fonction de leur religion qui fut, au fil des décennies, imprégnée de courants linguistiques occidentaux. Gibran lui-même le faisait remarquer, non sans une certaine amertume :

Ce pain [l'enseignement des missionnaires], en nous faisant revivre, nous a tués... il nous a en même temps fractionnés, divisés... Celui qui a reçu sa petite part d'éducation dans une école américaine s'est transformé en agent américain, celui qui a eu sa goutte d'instruction dans une école jésuite est devenu ambassadeur de France, et celui dont la chemise aura été tissée par une école russe deviendra un représentant russe et ainsi de suite. 812

Gibran exprime le mal-être de ces écrivains apatrides, hésitant souvent entre plusieurs langues, quand ce n'est pas entre plusieurs pays. La question de l'appartenance (à une nationalité) est récurrente :

Dans quelle mesure le fait d'utiliser parallèlement à la langue de leur pays une langue étrangère pour fixer une réalité politique, rend-elle ces poètes apatrides ? 813

A mesure que l’on s’éloigne de la période coloniale, le choix de la langue étrangère devient moins automatique, moins systématique. Gregory Wortabet déjà, voulait susciter un intérêt pour son pays hors des clichés occidentaux traditionnels 814 . Avec l’émergence du problème de la Palestine, des massacres de la guerre civile au Liban, de la guerre du golfe, cette littérature en se faisant plus militante, cherche à atteindre un public occidental jugé mal informé, donc partial 815 . Après avoir été signe d’une colonisation, elle devient manière d’affirmer la libération, l’indépendance : si ce phénomène se manifeste davantage maintenant, il a toujours représenté un courant important, comme l’oeuvre de Rihani ou celle de Gibran en témoignent 816 . Ce militantisme est plus marqué chez les auteurs d’expression anglaise qui ont bénéficié d’une éducation plus libérale ou peut-être moins farouchement partisane.

La qualité de la littérature d’expression française est unanimement reconnue. Celle d’expression anglaise semble plus irrégulière. Les écrivains du Mahjar, par leur constant va-et-vient d’une langue à l’autre, d’un pays à l’autre, ont pourtant su enrichir les deux littératures en renouvelant le style, les images. 817 S’il est vrai que l’anglais a été voulu par ses maîtres une langue véhiculaire plutôt que littéraire, il est pratiqué par des écrivains arabes qui ont su lui insuffler une touche d’exotisme et d’originalité, qui ont su le féconder de manière audacieuse, voire impertinente, en se l’appropriant totalement, hors du contexte des vieilles luttes que les Occidentaux s’entendent si bien à exporter sur les terres qu’ils convoitent.

Cependant, la polyglossie, qu’elle soit imposée par les circonstances ou choisie pour des raisons esthétiques, demeure déchirement fatal 818 .

Produits éphémères d'une génération de colonisation? Produits de luxe des missions culturelles? Appelés à crier dans le vide faute de pouvoir communiquer avec ce public que nous voulons nôtre? Apatrides, esthètes d'une décadence plus méditerranéenne qu'orientale? Autant de chefs d'accusation. Autant de motifs de hargne. Mais aussi combien de nostalgie (pour ne pas dire d'envie) de la part de ceux-là même qui faute de ne pouvoir nous arracher notre identité poétique, prétendent nous dénier notre identité tout court. 819

C’est cette crise que les textes que nous allons maintenant étudier, tenter de résoudre.

Notes
790.

« [In teaching history and geography] special detail is to be given to the countries which have received Lebanese emigrants.» ( (Matthews, Roderic D and Akrawi, Matta. Education in Arab Countries of the Near East. p.428).»The study of Lebanese literary figures in other languages completes the course [of Arabic literature].( (Matthews, Roderic D and Akrawi, Matta. Education in Arab Countries of the Near East. p.446).

Cette multiculturalité est pleinement reconnue à l’époque contemporaine :» Ce patrimoine libanais n'est pas constitué par les vestiges morts d'un passé qui se perd dans l'antique histoire, mais une réalité toujours vivante qu'enrichit la compénétration plus ou moins étroite et dynamique de multiples cultures. Si la stratification culturelle caractérise originellement le Liban , ce pays n'est pas moins largement participant de la culture arabe, pré-islamique, islamique et non islamique, tout comme de la culture chrétienne manifestée par ses fils sur son territoire ou à l'étranger, comme elle est exprimée dans les grands courants du monde occidental. [...]On peut donc affirmer qu'un programme scolaire libanais doit trouver sa SOURCE D'INSPIRATION dans le Liban de toujours avec la richesse de sa mythologie et de son histoire et dans le Liban à CE jour avec ce que cela comporte de liens culturels, sociaux et spirituels avec les mouvements socio-culturels régionaux et ceux qui se développent dans le monde. » (Conseil libanais pour l'éducation, Principes et fondements de la Charte libanaise de l'éducation de base, janvier 1977.p. 49.)

791.

Chiha, Michel. Liban d'aujourd'hui . p. 54-55-56.

792.

Chiha, Michel. Liban d'aujourd'hui . p. 54

793.

Dagher, Abdallah. «Culture libanaise.» Discours prononcé à la messe du Saint-Esprit à l'Université Saint-Joseph à l'occasion de la rentrée des Facultés, le 20 novembre 1966. p. 7.

794.

Dagher, Abdallah. «Culture libanaise.» Discours prononcé à la messe du Saint-Esprit à l'Université Saint-Joseph à l'occasion de la rentrée des Facultés, le 20 novembre 1966. p.8.

795.

Dagher, Abdallah. «Culture libanaise.» Discours prononcé à la messe du Saint-Esprit à l'Université Saint-Joseph à l'occasion de la rentrée des Facultés, le 20 novembre 1966. p.7-8.

796.

Hourani, A.H. Syria and Lebanon . p. 70-71.

797.

En 1942-43, avant l'indépendance le nombre des écoles françaises était de 273, alors que celui des écoles anglo-saxonnes était de 50. (Matthews, Roderic D and Akrawi, Matta. Education in Arab Countries of the Near East. p.424).A la fin des années 1960, le type français l'emportait toujours avec 144 contre 65 au type anglo-saxon pour ce qui est des écoles privées. (Larudee, Faze. TEFL in the Middle East. A Preliminary Survey. p. 126.)

798.

«In 1949, three of Radio Lebanon 's news broadcast were beamed in French, two in English and four in Arabic. Besides nine hours a day of Arabic broadcasting, there were two and one-half hours of French and one hour of English programs. French broadcasts were produced by the Ecole Supérieure de Lettres (with a subsidy from the French legation) and English programs were prepared by the staff of the British legation.» (Lerner, Daniel. The Passing of Traditional Society. Modernizing the Middle East . p. 175.) Dix ans plus tard :  La télévision libanaise, inaugurée en juin 1959, accorde une place importante aux programmes français. Les « Emissions françaises » de Radio Liban disposent de 4h.45mn par jour. Une émission d'une heure par jour est consacrée à la langue anglaise.» (Abou, Sélim s.j. Le bilinguisme arabe-français au Liban. p. 130.) En 1948, on trouvait deux quotidiens, trois hebdomadaires et deux mensuels français contre respectivement trente deux, vingt et un et quatre en arabe.(Voir The Middle East 1948 ). En 1957, la presse libanaise de langue française se composait de trois quotidiens, sept hebdomadaires et un mensuel (l'organe du parti Kataeb (Phalanges), «Action»). (Voir Abou, Sélim s.j. Le bilinguisme arabe-français au Liban. p. 126.).On trouvait deux quotidiens et un hebdomadaire de langue anglaise. (Voir Abou, Sélim s.j. Le bilinguisme arabe-français au Liban. p.127).En 1979, il existait onze publications en français contre trois en anglais. Mais ce phénomène est très marginal comparé aux deux cent .neuf titres en arabe. (Voir Naaman, Abdallah. Le Français au Liban. p. 187.).

799.

Voir Naaman, Abdallah. Le Français au Liban. p.245.

800.

Voir Naaman, Abdallah. Le Français au Liban. p.245.

801.

Voir Abou, Sélim s.j. Le bilinguisme arabe-français au Liban . p.128.

802.

Voir Naaman, Abdallah. Le Français au Liban. p.162.

803.

Naaman, Abdallah. Le Français au Liban. p.162-163.

804.

« La nouvelle génération de Libanais se préoccupe peu d'acquérir une riche culture (que le français favorise) et préfère maîtriser les techniques (qui viennent surtout des Etats Unis par le biais de l'anglais.). »( Naaman, Abdallah. Le Français au Liban. p.237).

805.

Tueni, Nadia. «La poésie libanaise de langue française.»Le Jour, le 21 avril 1967 in La prose. Oeuvres complètes. p. 67.

806.

Tueni, Nadia. «Ecrire l'arabe en français.» Programmes français de Radio Liban 1975 in La prose, Oeuvres complètes. p. 67.

807.

Tueni, Nadia. «Ecrire l'arabe en français.» Programmes français de Radio Liban 1975 in La prose, Oeuvres complètes. p. 68.

808.

«Cette littérature d'expression française est vouée à la marginalité. Elle sera surtout l'expression - probablement involontaire - des contradictions d'une classe bourgeoise francisée contre nature, bravant absurdement l'histoire et falsifiant le patrimoine, et néanmoins profondément conservatrice dans ses mœurs. Ce qui oeuvre à accroître sa solitude et son isolement.» (Naaman, Abdallah .Le Français au Liban. p. 240.). «Le problème majeur de l'écrivain libanais francophone est son acculturation d'intellectuel « colonisé » hésitant, impuissant, SE SENTANT SUPERIEUR EN FRANCE ET INUTILE CHEZ LUI. » (Naaman, Abdallah .Le Français au Liban. p. 240.).

809.

Voir Naaman, Abdallah .Le Français au Liban. p. 179 et 183.

810.

«Young Kayat studied English with another American missionary, Pliny Fisk, who lived with William Goodell. When Fisk died soon after, he continued his English studies with Goodell and also with Mrs. John W. Farren. The latter was a British lady who was staying with the American missionaries in Beirut ...» (Salibi, Kamal S. «The two worlds of Assaad Y Kayat.» in Braude, Benjamin and Lewis, Bernard. eds. Christians and Jews in the Ottoman Empire. The Functioning of a Plural Society. vol. 2 .The Arabic-speaking Lands. p.138.)

811.

EA. ATS. vii.

812.

Jubran, Jubran Khalil. Al-Bada-i' wat -tara-if (Le Caire, 1923) cité in Naaman, Abdallah. Le Français au Liban. p. 74.

813.

Tueni, Nadia. «La poésie libanaise de langue française». p. 60. Voir aussi Tueni, Nadia., «Le français une expression privilégiée». p. 63. Ailleurs, elle pose la question de cette façon :  »  Poètes étrangers ou poètes du Liban   » (la formulation ne manque pas d’intérêt pour concise qu’elle soit). (Tueni, Nadia., «Le français une expression privilégiée». p.63).

814.

GMW. Vol.1. xv.

815.

Nadia Tueni ébauche cette réflexion lorsqu’elle déclare : « Adopter librement [le français], choix lucide s'entend, ne veut nullement dire rejeter notre identité libanaise, moyen-orientale et arabe, mais bien au contraire, la consacrer, la magnifier, la rendre plus agissante, en lui offrant vers d'autres mondes, vers tous ceux que lie l'amour des mêmes mots, le moyen de se faire connaître, de prendre et de donner, but profond de toute culture. » (Tueni, Nadia.»Le français une expression privilégiée». p.65.)

816.

Voir Izzedin, Nejla. The Arab World, Past, Present, and Future. p. 337.

817.

«Lebanese emigrants to the New World opened new horizons for modern Arabic literature and broke unfamiliar paths for Arab writers. Their own mind and spirit having been liberated and vitalized by the freedom and exhilarating life around them, they communicated their experiences in an unfettered Arabic style. The content and the form of this emigrant literature influenced considerably Arab poets and writers in the early part of this century.» (Izzedin, Nejla. The Arab World, Past, Present, and Future. p.336). «C'est THE PROPHET (1923) qui a consacré Gebrane auprès des lecteurs anglo-saxons sans doute à cause de l'allure biblique du livre, de son style si proche de ce qu'en Angleterre et en Amérique on s'attend à trouver chez un Oriental.» (Monteil, V. «Khalil Gebrane ou le corps en peine.» in L'Orient, 7 juin 1958, cité in Abou, Sélim s.j. Le bilinguisme arabe-français au Liban . p. 411.)

818.

Naaman, Abdallah .Le Français au Liban. p.240.

819.

Tueni, Nadia., «Le français une expression privilégiée». p.63.