B - A. LAKE ( ANDREE CHEDID).

Andrée Chedid, connue pour sa poésie et ses romans en français, passa quatre années à l'Université américaine du Caire après avoir fait toutes ses études en français, ce qui explique sa plus grande maîtrise de la langue française. Elle reconnaît avoir beaucoup aimé ces études américaines. C'est sa grande admiration pour la poésie anglaise  qui l'a poussée à faire ce premier et unique essai, publié en Egypte : On the Trails of my Fancy (1943) 1155 . Ce court recueil de poèmes ne porte pas vraiment la trace des poètes qu'elle admirait le plus, Keats, Shelley, Tennyson, Shakespeare ou encore Eliot.

Ces poèmes de jeunesse expriment un désir ardent limité par le réel du corps (For my frame is but of / Clay) (AL TF 33), un désir d'infini, de départ qui serait ouverture, libération : un je qui se cherche sur les pistes de son désir. Des pistes tracées sur des sables libyens (AL TF 29), des sables stériles (AL TF 13 ; 15 ; 27 ; 29 ; 37) signes d'immobilité, de mort. Ainsi l'Egypte, sans être nommée, est-elle pourtant omniprésente.

Le poète séjourne hors des enceintes.
S'il ne rompait les digues, comment joindrait-il ses terres à la terre, et la parole aux mots?
[...]
Pour en épeler les signes, comment joindrait-il ses terres à la lèvre, et la parole aux mots?
[…]
En sa terre labourée, le poète - pour un temps- s'apaise du cri qu'il pousse; poème dans sa nuit.
1156
Notes
1155.

Lettre d’Andrée Chedid datée du 16/9/1988.

1156.

Chedid, Andrée. ‘Visage premier.’ Cité in Izoard , Jacques. Andrée Chedid. p. 172-173.