C - EDWARD ATIYAH.

Edward Atiyah est de loin le plus prolixe des écrivains arabes d'expression anglaise. Son autobiographie An Arab Tells his Story (1948) ne représente qu'un aspect de sa production. En tant que membre de divers services gouvernementaux au Soudan et en Angleterre (il fut un des acteurs de l'organisation du Bureau Arabe (Arab Office) à Londres) et grâce à sa formation d'historien, il put mettre à profit sa connaissance du monde arabe et ses liens avec la Grande-Bretagne pour écrire un certain nombre d'ouvrages destinés à informer le public britannique et définir ce que sont les Arabes ou la question palestinienne et montrer le jeu ambigu du pouvoir impérial au Proche-Orient. The Arabs (1955), What was Promised in Palestine (1946), What is Imperialism (1954) font partie de ces textes qui visent à éclairer les Anglais sur le point de vue arabe. On se souvient cependant que la bi-culture d'Edward Atiyah a pour conséquence un sentiment d'allégeance partagé . A Study in Loyalties, le sous-titre de son autobiographie, est, à cet égard, éloquent ; il éclaire la question qui se pose quant à la littérature de ces écrivains : doit-on parler de roman d’Arabe en anglais ou de roman arabe en anglais ? Ses positions, dès lors, sont plus mitigées que celles de beaucoup de ses contemporains arabes. Son rôle d'intermédiaire l'amène à avoir un point de vue critique constructif et certains disent qu'il est plus anglais qu'arabe. A la retraite, il continua à écrire, mais de manière plus ludique : il se mit à écrire des romans. Quarante ans après The Book of Khalid , paraît un nouveau roman en anglais, The Thin Line (1951), le premier d'une série de six qui furent publiés entre 1951 et 1961.