2 - The Sun is Silent .

La plupart des nouvelles mettent en scène une adolescente ou une jeune fille amoureuse d'un homme plus âgé. Ce désir est conjugué en fonction de la réaction de l'Autre, du professeur amoureux à l'adulte lubrique. Elles traduisent un malaise caractéristique de l'adolescence. La société apparaît dans son évolution et sa permissivité croissante grâce à quelques notations sporadiques, de même que l’inquiétude suscitée par le contexte politique se traduit par la récurrence de personnages juifs dont la représentation dénote la méconnaissance (‘real alive Israelis’ (RA SiS133)). La nouvelle la plus élaborée, Beyond the walls (1961), présente une réflexion intéressante sur la voix (une voix désincarnée qui construit un corps), sur les mots et leurs formes (avec des échos woolfiens de The Waves, et sur la parole (d'une parole-perroquet à une parole de sujet). La musique joue un rôle important dans ces nouvelles : l'espace même est vu en terme de musique.

Comme dans le roman, le style se cherche, hésite (dans la première nouvelle, The Eye of Childhood (1958), l'auteur qui signe R.A. éprouve le besoin d'expliquer ses intentions que ses lecteurs saisissent mal (RA SiS17) alors que dans le texte même le narrateur souligne à plusieurs reprises l’occurrence du phantasme (‘May be that wasn't the story at all, anyway’ (RA SiS 77)). La quasi-identité de l'auteur et du (des) narrateur(s), se dévoile encore à travers le nom transparent de l'un des personnages, Rikka Alami.