IV- UNE TERRE PEUPLEE

Imperialism [...] is an act of geographical violence through which virtually every space in the world is explored, charted and finally brought under control. For the native, the history of colonial servitude is inaugurated by loss of locality to the outsider; its geographical identity must thereafter be searched for and somehow restored. Because of the presence of the colonizing outsider, the land is recoverable at first only through the imagination. [...] Wherever they went Europeans immediately began to transform territories into images of what they had left behind. 1233 ’ ‘ Que découvrons-nous finalement dans la contemplation du paysage? Nous découvrons d'abord qu'il n'y a pas de Terre sans hommes qui l'habitent et contribuent à lui donner son sens de Terre pour l'existence humaine. 1234 ’ ‘ La géographie ou le paysage ne sont rien d'autre que le monde des médiations, c'est-à-dire la culture, au sein desquelles l'existence humaine prend un sens concret. 1235 ’ ‘ Espace de ruines, espace en ruine, espace déserté par une histoire qui avance ailleurs, sans plus le concerner. 1236 ’ ‘ Guests and hosts operated somewhat at cross purpose. Isma'il did his best to create a European image of himself and his country; the Europeans wanted only the exotic. 1237

La mode du voyage en Orient a donné lieu à un certain type de représentation de cet Orient en littérature et en peinture. L'orientalisme avec son discours sur l'exotisme empreint de paternalisme, très lié au romantisme, a cédé le pas au fil des décennies à une représentation plus pragmatique de l'Orient. De l’image positive d'un ailleurs de rêve, on passe à un constat plutôt négatif qui insiste sur l'immobilisme, le retard de l'Orient sur l'Occident, constat utilisé pour justifier les interventions impérialistes et colonialistes. Les écrivains arabes d'expression anglaise sont confrontés au manque de réalisme de ces deux types de représentation. Quelle alternative proposent-ils lorsqu'ils investissent un espace peuplé de voyageurs occidentaux de tout poil? Ils hésitent entre un orientalisme issu de leur culture occidentale et un discours pragmatique qui tend à rétablir quelques vérités. Dans les deux cas leur position est décalée par rapport aux représentations occidentales puisqu'ils bénéficient d'une connaissance intime de l'espace décrit, connaissance qui échappe au voyageur occidental. S'ils usent de certains modes occidentaux, ils le font à des fins différentes, individuelles ou idéologiques.

Notes
1233.

Said, Edward W. Culture and Imperialism. p.271.

1234.

Besse, Jean-Marc. Voir la terre. p.140.

1235.

Besse, Jean-Marc. ibid. p.142.

1236.

Berchet, Jean-Claude. Le voyage en Orient. p.19.

1237.

Abu-Lughod, Janet. Cairo , 1001 Years of the City Victorious.(1971) cité in Mahdy,Hossam M. ‘Travellers, Colonisers and Conservationists.’ in Starkey, Paul and Janet ed. Travellers in Egypt . p.157-158.