d – The wicked Pasha in his harem’.

Rayya accuse son compagnon de répéter les vieux clichés : ’will you ever shake off your conditioned outlook on the Arab world ‘(YZ BDG 42), ce à quoi il rétorque qu’elle fonctionne également de manière stéréotypée : ’What I do not understand […] is that you attribute all you ills to the loss of Palestine (YZ BDG42), tout en lui reconnaissant par ailleurs un certain non-conformisme. Ces deux personnages atypiques se révèlent donc entièrement conformes dans leur représentation du monde arabe. Rayya a totalement intégré la crise de la représentation des Arabes, liée au colonialisme, au conflit israélo-arabe, c’est-à-dire à un sentiment d’infériorité et d’échec :

If we try to bluff others, shall we bluff ourselves too ? Of what importance are the Arabs? A handful of Jews in Palestine have put our seven states to flight. […] England is controlled by the Jews, and America is controlled by the Jews… The Jews have all the money.
Even Churchill’s mother is a Jewess […]
Jennie […] found it difficult to correct her Arab friends on points of fact without seeming to be arguing against them, which often put her into a false position in these discussions. (EA LP
27)

Rayya et Alex représenteraient les stéréotypes arabes et occidentaux, complémentaires dans une vision globale.

L’écrivain arabe d’expression anglaise réunit-il dans une seule image ces deux représentations stéréotypées ? Son flottement à la surface, à la périphérie des deux pôles ne permet-il qu’une connaissance superficielle qui se bornerait à ces stéréotypes ? Offre-t-il une synthèse ou une vision biaisée ?

Si la galerie de personnages proposée dans les textes du corpus dévie par rapport aux types des romans arabes, une nouvelle norme est adoptée qui a pour effet de faire apparaître une série de personnages relativement similaires d’un roman à l’autre. Gibran Kahlil Gibran et Mikhail Naimy échappent en partie à cette règle, mais la forme et le contenu mêmes de leurs récits en sont responsables. Il faut cependant nuancer cette affirmation car, si l’on ne retrouve pas les mêmes personnages, les figures qu’ils mettent en scène, pour allégoriques qu’elles soient, n’en ont pas moins des traits communs avec celles de leurs confrères.

On a signalé auparavant qu’on ne retrouve pas, dans ces romans, la ruralité, la provincialité de nombreux romans arabes, dont on ne peut, ni ne doit omettre, le traitement de la ville. On a aussi noté la profusion de personnages occidentaux et occidentalisés, qui sont censés plaire au lecteur occidental et faciliter son identification imaginaire.

Parmi les Occidentaux, on remarque le journaliste (EA LP ; WG BSC; SA L; RS NI ), figure récurrente, au centre de la stratégie d’informations à transmettre de l’Orient à l’Occident : le passeur, investi par les Orientaux de la mission de faire savoir ce qui se passe au Proche-Orient, mais nécessairement suspect de manque d’objectivité puisqu’il vient de là-bas.

Autre figure, celle du professeur (EA BV ; EA CJM ; RA SS ; SA L; AS IES ), autre passeur, investi par l’Occident de la mission de transmettre un savoir aux Orientaux dépourvus – selon les Occidentaux – de moyens d’enseigner efficacement, nécessairement suspect puisqu’il véhicule l’idéologie coloniale, mais nécessairement admiré et adulé parce qu’il contrôle les clés de la réussite en Occident. Missionnnaire ou laïc, il participe de la même mission civilisatrice et, figure perverse du Père, oblige son élève – il en privilégie toujours un – à se sentir son débiteur.

La jeune fille occidentale (EA BV ; SKA OD; AS ML ) qui tombe amoureuse de l’Orient et/ou d’un Oriental s’oppose aux coloniaux (plus ou moins caricaturaux), refermés sur eux-mêmes, campant sur leur position supérieure (même quand ils sont relativement ouverts et bienveillants comme un William Carter (EA BV). Cette jeune fille se démarque des positions extrêmes des deux parties et tente de trouver des points de rencontre. Anna Winterbourne (AS ML ) est celle dont le personnage est le plus développé. Isabel, son arrière-petite-fille en tombant amoureuse d’’Omar, issu de l’autre branche de sa famille, cherche à établir une double jonction. Anna offre un développement complet de ce type de personnage : curiosité, ouverture à l’Autre, idéalisme, enthousiasme pro-arabe né de frustrations (sentimentales, intellectuelles…) en Occident, tentation de l’exotisme teinté d’orientalisme, esprit d’entreprise non dépourvu d’une certaine autorité, activisme politique ou social… Ce type de personnage se décline d’une Miss Alice timorée (SA L ) à une Betty Corfield (EA BV), passionaria anticoloniale.

D’autres personnages mineurs mais récurrents occupent l’espace textuel de ces romans : archéologues, diplomates, ex-soldats ayant combattu au Proche-Orient… autres figures de la domination occidentale (scientifique, politique ou militaire).

On remarque une fois encore le rôle dévolu à la femme, celui de porte-parole efficace du désir de synthèse, de rapprochement des deux pôles.

Les Arabes occidentalisés se trouvent dans la bourgeoisie cosmopolite aisée (EA LP  ; WG BSC  ; AS IES ). Etudiants et professeurs sont les personnages les plus fréquents. Les premiers étudient à l’étranger, cherchent à y partir ou en sont revenus. (EA BV; WG BSC ; AS IES ; RS NI ). Des aspirations idéalistes aux désirs frustrés ou satisfaits à travers leurs expériences est montré l’itinéraire initiatique auquel le jeune Oriental doit se soumettre afin d’être occidentalisé. Ces personnages permettent de mettre en jeu les conflits entre Orient et Occident. A l’inverse des jeunes femmes occidentales qui concrétisent le lien, ils symbolisent le clivage, le point de rupture latent. Les jeunes femmes arabes libérées (RA SS ; WG BSC ; AS IES ; SR AS) ou en train de briser le joug familial ou traditionnel (EA LP ; RS NI…) montrent la voie vers une libération de l’emprise coloniale. Les parents plus ou moins stricts ou conciliants donnent à voir les différentes tendances d’un empire colonial en train de se désagréger. Les Arabes occidentalisés sont, pour la plupart, des jeunes gens, signe d’une nation jeune en plein processus de maturation.

La figure de l’espion a été évoquée plus haut, signifiant la suspicion, l’inquiétude que suscite la rencontre Orient-Occident.

Parmi les Arabes non occidentalisés représentés dans les romans du corpus, on rencontre surtout des combattants et des réfugiés : les guerres qui secouent le Proche-Orient occupent l’espace textuel. Les réfugiés palestiniens sont au centre de Lebanon Paradise, roman prémonitoire de l’évolution de la situation au Proche-Orient. L’évolution chronologique du personnage du réfugié palestinien fait écho à l’évolution sur le terrain : d’Anwar Barradi, aphasique (EA LP) à ‘Omar al Ghamrawi, chef d’orchestre internationalement reconnu mais soupçonné de passé terroriste (AS ML), la question palestinienne s’incarne selon l’espace et le droit à la parole que lui accorde l’Occident. Les Palestiniens sont mis en scène dans des camps (EA LP ; EAd ; RS NI) ou à des points de passage tel Checkpoint Allenby Bridge (KK CAB) ou Damascus Gate (YZ BDG ), lieux de la rencontre ou, plus souvent, de l’affrontement avec l’Autre, l’ennemi. Contrairement à ce qu’on peut rencontrer dans la littérature de combat arabe, ce n’est pas l’Israélien qui apparaît sous les traits de l’ennemi, mais l’Occidental. Dans Checkpoint Allenby Bridge, le partage est clair entre Occidentaux et Orientaux : les Juifs orientaux y sont aussi mal traités que les Arabes. The Lord désigne aussi les Britanniques comme ennemis des Arabes. Le réfugié incarne à tel point l’Arabe que la journaliste de la nouvelle The Native Informant  (RS NI) ne peut imaginer qu’il y ait des individus autres que réfugiés :

I am writing a book on Jordan and I want to get to know the real natives, not the government officials and the rich. I therefore want to visit the Wihdat refugee camps and the downtown area first. Then I want to go to Petra, Jerash, Karak, and Aqaba. (RS NI 81)’

Les camps de réfugiés jouissent du même statut que les sites archéologiques, étapes obligatoires des circuits touristiques contemporains.

Les combattants, discrets dans les premiers romans, finissent par les envahir avec Blueprint for a Prophet, de la même manière que les combats d’abord périphériques occupent de plus en plus de place dans le texte. Like a Christmas Tree fait entrer les missiles – occidentaux - sur la page.

La figure du réfugié ne peut se lire sans être couplée avec celle de l’immigré, l’exilé, représentation de l’écrivain arabe d’expression anglaise. Que l’immigré aille dans un autre pays arabe (RA SS  ; JIJ HNS ) ou dans un pays occidental (comme tous les occidentalisés mentionnés auparavant), le problème du déracinement, de la quête d’identité se repose de la même manière.

La plupart des personnages des romans du corpus peuvent se ranger sous ces catégories. Cependant, d’autres stéréotypes transversaux structurent ces textes. Le méchant Pacha et le harem (AS ML 153), figures inévitables de la vision orientaliste, donnent des lignes directrices à ces écrits.

Le méchant Pacha se présente sous des formes diverses. Au premier degré, les pouvoirs locaux, toutes époques confondues, sont critiqués par leurs contemporains. De Baybars (NS O) au président Sadate ou Saddamn Hussein, aucun dirigeant ottoman ni arabe n’y échappe. On a même le sentiment d’une gradation de la tyrannie (SA L11) avec son accompagnement de répression, torture, terreur, corruption contre lesquelles le peuple ne sait même plus se dresser :

We dare not raise a finger or whisper a word against the red Tyrant by whom we are degraded and enslaved. We are content in paying tribute to a criminal Government for pressing upon our neck the yoke and fettering hopelessly our minds and souls. (AR BK 272)

Un jour adulé, le lendemain craint, le méchant Pacha fait taire tous ceux qui pourraient élever l’ombre d’une remarque négative. Saïd K. Aburish exprime par un raccourci saisissant le passage de la grâce à la disgrâce et à la disparition de celui qui serait soupçonné de s’aventurer à la moindre critique :

It is hard to be down and out in a dictartorship, a revered excellency a week ago, a traitor now and the regime’s rabble rousers gathering the faithful in Freedom Square to jeer at a lifeless body. (SKA OD 89)

Ces formules laissent poindre un certain esthétisme que l’on pourrait rapprocher du Sublime et du traitement du méchant Pacha dans les contes orientaux gothiques décadents du dix-neuvième siècle anglais. Cette esthétisation du tyran et de ses œuvres (WG BSC150) par cette métaphore du méchant Pacha explique la distance d’avec l’horreur qu’il inspire et le réel de la souffrance qui découle de ses méthodes et justifie la nostalgie de ce régime dès qu’il s’éloigne dans le temps et qu’il est remplacé par un autre de même acabit :

The amazing part was that she also kept vivid in her memory her father’s stories about the barbaric cruelty of the ruler at the time of her childhood, but whenever she retold those stories it was as if Sayda was unconcerned and untarnished by the fall-out of human insanity. (NS QFT 63)

Amnésie collective et individuelle qui se manifeste à l’échelle d’un même espace textuel lorsque l’espace temporel qu’il explore est assez long pour y mettre plusieurs dirigeants critiqués puis regrettés. (AS IES).

Esthétiquement et idéologiquement, le méchant Pacha s’affadit, perd son aura d’exotisme pour paraître sous les traits d’un méchant moderne plus populaire : ’Nothing more than thugs and gangsters pretending to speak for the people’ (SKA OD50). On est loin des envolées allégoriques d’Ameen Rihani et de ses imprécations imagées contre ‘Lebanon moths ; locusts ; the Shylock of the village…’  (AR BK 265) qui élevaient le débat au niveau du tragique alors que les bandits modernes le relèguent à celui du roman noir.

Le Pacha prend un visage moins exotique mais tout aussi méchant sous les traits du colonisateur caricaturé sous le vocable de ’the tiger-shooting, coolie-whipping father ’ (AS IES 706). Il inspire la crainte (GKG JSM 135), incarne la force brutale (SA L 127 ; AS ML40) et la cupidité (‘voracious’(EA BV 50)), qui sont liées lorsqu’il s’agit de sauver l’accès aux champs pétrolifères (‘berate barrels of oil, kill people for oil.’(EAd LCT 166)). Kitchener pour sa répression brutale au Soudan (AS ML ) surnommé ’el Lord’, Cromer (AS ML 70) et Challis (SA L ) pour leur cynisme et leurs manipulations perverses en sont de parfaits exemples.

Tous les pères et maîtres pervers, en ce sens qu’ils détournent la Loi qu’ils sont censés incarner, sont des figures de méchant Pacha. On a suffisamment fait ressortir ce déficit de la fonction paternelle pour ne pas y revenir plus longuement ici.

Ces pachas vivent dans de superbes demeures (AS ML ) qui renferment un harem. Au sens propre, on voit le harem fonctionner dans The Map of Love à travers le regard d’Anna Winterbourne qui vient à s’y intégrer tout en gardant une certaine liberté dont les femmes de sa belle-famille ne disposent ni n’imaginent même pouvoir disposer. Les textes du corpus montrent une série de femmes plus ou moins enfermées ou soumises, épouses, sœurs, filles dont un certain nombre se fait le gardien inflexible de la tradition (AS ML375-376). Ainsi la mère de la jeune femme battue ne la défend-elle pas lorsque cette dernière vient chercher refuge auprès de ses parents :

Su’ad directed her eyes toward her mother’s and tried to find a glimmer of familiarity or recognition in them. For a whole second, she felt that ruptured bonds may not be completely unrecoverable, that two women in a world of misery were naturally drawn to join together against cruelty and degradation; but the estrangement that had settled upon them for the past two years – since Su’ad’s wedding day – returned as she heard the next words.
“You are lucky enough to have a husband who will come to your parents’ house, on a weekday , to get you and take you home; doesn’t that tell you
anything?”(RS NI 37)’

Le harem est présenté comme le lieu d’un enfermement, une prison, d’où toute liberté, qu’elle soit de mouvement ou de parole, est bannie. La prostituée, comme négatif de la femme épouse respectable, malgré l’apparente liberté dont elle jouit est recluse, elle aussi, dans ce harem moins respectable qu’est le bordel. Qu’on songe au quartier clos de Bagdad aussi bien gardé qu’un harem traditionnel (JIJ HNS23-26). Si, comme le suggère le narrateur, il s’agit d’un cercle (JIJ HNS24), c’est un cercle vicieux qui enferme la femme dans une logique perverse puisque, dès qu’elle sort de la prison familiale, elle doit s’enfermer à nouveau pour échapper à la vindicte de ses père ou frère (‘last week Samiha’s room-mate, having left the closed brothel area to buy some clothes, was surprised by the brother and stabbed to death. To wash off the disgrace.’ (JIJ HNS 26)). Prostituée, infidèle, voire libérée – comme on dirait désormais - elle a recours aux mêmes subterfuges. Même Asya, dans le Nord de l’Angleterre, met en œuvre une stratégie de l’enfermement (AS IES). Enfermement qui, au regard occidental, est symbolisé par le voile :

The veil is a Turkish thing […] not Arab or Egyptian . The women in the countryside, the fallaheen, do they go veiled? (AS ML376)’

Peut-être peut-on lire cet appel à plus d’ouverture comme une métaphore de la colonisation et/ou de la soumission à un pouvoir qui limite le champ d’action et de parole de l’Autre. Le double contexte du roman cité (AS ML ) avec la toute-puissance ottomane d’une part et la politique d’ouverture de Sadate de l’autre permet de lire le harem comme métaphore de la situation de l’opprimé.

L’enfermement c’est la prison. La nouvelle d’Ali Shalash, ’The Door’ , montre comment cet enfermement n’est pas seulement physique mais psychologique puisque la porte ouverte ne suscite aucun désir de fuite, au contraire, elle n’est qu’ouverture sur la porte qui mène à la prison : ’The small shut door turned into a fabulous door, wide open and very much like the outside gate of the prison.’  (AS D 64). Modelé par des siècles d’oppression intérieure ou coloniale, l’Oriental ne parvient pas à imaginer une autre structure dans laquelle il ne serait pas considéré comme un être inférieur dépourvu de parole. Cette incapacité à se projeter hors de ces structures restrictives se manifeste par un fort conservatisme (AS IES 755), une force de résistance à tout changement. Les efforts pour améliorer la vie des paysans que Mahmoud entreprend sont voués à l’échec pour cette raison :

 It’s the huts you have built us. […]They’re not our kind of dwelling, and we don’t like living in them. The huts we had before were better for us. Our women were happy in them, and our children healthy.(EA BV 265)’

La formulation : ’We’re essentially a submissive peasant race’  (AS IES 755) réapparaît sous une autre forme : ’We’re a nation of cowards’  (AS ML224), l’une et l’autre condamnant l’Oriental à un état de soumission, d’enfermement intérieur dont il ne peut même pas rendre compte lui-même. Infantilisation, statut d’objet ou d’animal, sont autant de modes d’expression de cet état d’emprisonnement moral dans lequel il est tenu et qui l’empêche d’accéder à la parole. On parle pour lui : ‘the text of the speech delivered by the Khedive to Wingate in Khartoum […]. A disgraceful speech, almost certainly written for him by the Agency’ (AS ML 370). On retrouve ici la structuration d’une réalité donnée par une langue étrangère en plus de l’usurpation de la parole. En outre, on est une fois encore confronté à l’ambivalence des Arabes d’expression anglaise qui expriment une réalité arabe dont ils sont partiellement exclus par le choix qu’ils ont fait de la langue étrangère.

Que l’on puisse ramener la problématique de ces œuvres à une thématique aussi simple et stéréotypée révèle le point de vue orientaliste auquel les auteurs de ce corpus éprouvent de la difficulté à échapper. Malgré son désir d’intégration et ses efforts pour y parvenir, Anna Winterbourne entre de plain-pied dans un tableau de Frederick Lewis (AS ML27; 40; 101…) et sa perception de l’Egypte est structurée par cette forme esthétique. Elle fait la difficile expérience de l’impossibilité de se mettre dans la peau de l’Autre (‘We would have to imagine what Mr Boyle wished the Arabic to say and then translate it correctly into English. The problem is too subtle.’ (AS ML 420)).

L’écrivain arabe d’expression anglaise, doublement Autre, influencé par la structure de la langue dans laquelle il écrit et l’idéologie qu’elle véhicule par son système de dénotations et de connotations, ne peut atteindre un total équilibre qui serait objectivité. S’il n’évite pas cet écueil, il le dénonce en même temps que s’y brise son désir de totalité – d’information double. La mise en scène d’un personnage tel qu’Anna Winterbourne lui permet de montrer la difficulté, la précarité de son statut. Les références fréquentes à l’orientalisme servent à maintenir le lecteur en état d’alerte constant, de la même façon que les allusions, si brèves soient-elles, au Proche-Orient, dans des romans comme la série policière d’Edward Atiyah, attirent l’attention du lecteur sur une double lecture possible. Le Native Informant, d’où qu’il parle, ne peut gommer sa part d’altérité. A l’inverse de l’espion qui tente de la masquer, le Native Informant l’affiche ouvertement, même si c’est parfois avec maladresse.

Fig. 26. John Frederick Lewis.
Fig. 26. John Frederick Lewis. Une correspondance interceptée. (1869).

In Thornton, Lynne. La femme dans la peinture orientaliste. P. 130-131.