a – Mary avait un petit fusil.

La première image des Palestiniens est celle de victimes soit déchiquetées (JIJ HNS 14) soit réduites à l’état animal (JIJ HNS 11), totalement déstructurées, thème déjà évoqué. Ces victimes, dans un premier temps, ne sont pas considérées comme martyrs, image signe qui deviendra positive après une reconstruction de l’image des Palestiniens. La victime est d’abord passive ; elle subit son sort : ‘we were in the hands of superior powers who organised the fight and relegated us to a useless background’ (JIJ HNS 13). Sans consentir à son sort, la victime lorsqu’elle réagit, le fait de façon totalement anarchique :

The most unorganised, the most unarmed collection of volunteers, trying to stop the fanning out of a highly organised, well-armed and ruthless force : a few erratic bullets against mines of gelignite. (JIJ HNS )

La disproportion des moyens lors des premiers combats demeure une constante lors des affrontements suivants (SA L 175; YZ BDG 139). Il est question de matériel dépassé (‘old rifles’(JIJ HNS 121)), de pénurie (‘no ammunition’ (JIJ HNS 121)), de jouets (‘the rifle might have been a toy’(JIJ HNS9)) : le Palestinien n’est qu’un enfant, soit, pour ses ennemis, une quantité négligeable.

La première représentation des Palestiniens est entièrement négative. Passivité et désorganisation en sont les deux traits dominants qui facilitent la débâcle. A l’image de l’enfant maltraité, pitoyable (‘Mary Had a Little Lamb’ (RB WHT 16)) se substitue celle d’un personnage immature et naïf ( ’The Faithful shall not be Gulled Twic’  (RB WHT 15)) qui attire assez peu la sympathie. Cette image négative disparaît rapidement et si l’enfant est présent dans les textes plus tardifs, il est actif et manque très certainement de naïveté, si l’on pense au Khaled de Blueprint for a Prophet et en particulier à sa course de cafards, particulièrement perverse, organisée pour tuer Miss Ashraf (CG BP Chp. 4).