II-1.2. Tieck et Hoffmann : du Sanctus aux Joies et Souffrances musicales

Autre grand représentant de la tradition romantique allemande, E.T.A. Hoffmann
(1776-1822), à la fois écrivain et musicien, a très certainement inspiré l’une des premières nouvelles que Tieck rédigea à Dresde et dont le thème central est précisément la musique. ³¹⁹ Nous songeons aux Joies et Souffrances musicales (1824). ³²⁰

Certes, ces deux auteurs ne se sont que peu fréquentés, mais ils connaissaient parfaitement leurs œuvres réciproques à la fin des années 1810, leur éditeur berlinois, Reimer, étant alors le même. En outre, il est notoire que plusieurs œuvres d’E.T.A. Hoffmann se sont inspirées d’œuvres de Tieck, ainsi le « chat Murr » (1820) du « chat botté » (1797), Les Frères Sérapion (1819-1821) du recueil Phantasus (1812-1816). ³²¹ Il est tout à fait possible que Tieck projette d’en faire autant lorsqu’il demande à Reimer, dans une lettre du 28 février 1817, de lui faire parvenir les derniers écrits d’E.T.A. Hoffmann :

Parmi ces écrits, l’on trouve une nouvelle intitulée Le Sanctus qui rappelle beaucoup les Joies et Souffrances musicales de Tieck. ³²³ Nous ne revenons pas sur l’argument de cette nouvelle de Tieck que nous avons évoquons en annexe, ainsi que lors de nos rapprochements avec la comédie.

Voyons de quelle façon la nouvelle de Tieck s’inspire de cette nouvelle d’Hoffmann, sans omettre ensuite de souligner la dimension personnelle et ludique de cette reprise.