Peinture des héros (partie 3/3)

Pour conclure sur des réflexions plus approfondies à ce sujet, nous nous résolvons à ne traiter que les sept nouvelles ci-dessous, celles qui nous semblent particulièrement riches à cet égard.

1.Die Reisenden / Les Voyageurs : notons tout d’abord que le titre même de l’œuvre invite à un rapprochement de ses personnages-clefs avec les classiques « héros-quêteurs » de conte. On y trouve d’ailleurs deux couples susceptibles d’évoquer ceux des contes (sur les quatres couples évoqués dans cette nouvelle).

La beauté des héroïnes est bien présente : on y trouve « les beaux yeux »671 de la jeune baronne Franziska, future épouse du baron Wolfsberg, ainsi que la « jolie silhouette d’une fille de riche maison », Blanka,672 future épouse du baron Raimund.

Quant à la notion d’isolement, elle est davantage soulignée chez les figures masculines : ainsi, le jeune baron Wolfsberg, voyage à sa guise, incognito, ce qui n’est pas sans rappeler le héros classique du conte. Ces paroles à ce sujet ressemblent d’ailleurs à une sorte de pacte digne d’un héros voyageur dans le conte :

673

Certes, cette confession tire ensuite des conclusions plus hédonistes que véritablement dignes de conte, ce qui souligne une nouvelle fois la tendance satirique de toute reprise chez Tieck.

Le second héros, Raimund, semble, lui, refléter plus profondément le héros-type de conte, tout comme d’ailleurs la jeune héroïne qui lui est assortie :

674

À l’annonce (inexacte) de la mort de sa bien-aimée, il sombre dans la folie et disparaît, sorte de long voyage dans l’inconnu... Leurs retrouvailles, de plus, sont décrites sur le mode du conte, puisque le héros rêve tout d’abord de l’héroïne s’approchant de lui, avant d’ouvrir les yeux et de la voir en réalité auprès de lui.675

Notons enfin que les deux couples, écartés de prime abord de ce rapprochement avec les héros de conte, invitent peut-être toutefois à une telle comparaison... mais strictement sur le plan parodique. En effet, les deux figures masculines sont chacunes confondues avec l’un des deux héros évoqués plus haut... d’une façon compréhensible puisqu’ils dévoilent des qualités propres aux deux premiers héros, mais d’une manière outrancière : Kronenberg, le fantasque voyageur, est pris pour le comte Birken, séducteur itinérant, (et ainsi enfermé à sa place dans un asile), et le fils naturel de l’oncle de Kronenberg, Theophilus, « fou » de naissance, est pris pour Raimund, qui a sombré dans la folie dans un moment critique de sa passion amoureuse. Birken et Theophilus peuvent témoigner assurément aussi de l’isolement caractéristique des héros de conte, mais ils semblent être davantage des reflets grotesques des premiers héros... Leurs promises, elles-aussi d’ailleurs, relèvent d’héroïnes de conte, en ce qu’elles articulent la réunion de « positions extrêmes » (Birken épouse la fille d’un simple prêtre, le fils naturel d’un baron épouse une baronne reconnue)... mais il leur manque ce petit rien si essentiel dans le conte, la « vraie beauté » : la fiancée de Birken (dont l’horoscope certes la destine à épouser un comte... comme selon une sorte de prédiction de conte de fées) est rousse, « petite et ronde ».676

... et la baronne « sentimentale » ne consent à épouser Theophilus qu’une fois celui-ci reconnu par son père naturel d’origine noble : nous sommes ici loin de la « beauté intérieure » des héros qui fait fi des conventions sociales.677

2.Die Verlobung / Les Fiançailles : en ce qui concerne l’héroïne, « beauté » et « isolement » apparaissent inextricablement liés, au contraire de sa propre mère et de ses trois soeurs, très sensibles aux attentions masculines :

678

Lors de la rupture de l’héroïne avec sa famille, cet antagonisme se fait si violent que l’héroïne déclare préférer la condition de « servante dans un pays lointain »679 - « condition extrême » typique des héros de conte...- que de rentrer chez les siens.

Chez le héros, le comte de Brandenstein, c’est l’image de « l’inconnu », celle de « l’étranger » qui prévaut.680

Et, comme il en advient généralement dans les contes, l’authentique « beauté » des deux héros, et, née de leur identique « étrangeté », leur mutuelle sympathie au sens fort du terme se révèlent peu à peu. Dès leur première rencontre, Dorothea a ainsi l’impression de « parler à un ami de longue date ou un frère », à quelqu’un de « si peu [...] étranger ». Tandis que le comte voit en elle, avec « émoi », des réminiscences de son défunt père, grand ami d’autrefois, sorte d’antagoniste de la mère et des soeurs.681

Leur union révèle finalement sans détours leur qualité de héros de conte : le comte de Brandenstein, « manifestation de la beauté virile », vient chercher sa fiancée, « cette perle de valeur, si méconnue de tout son entourage et ses plus proches parents ».682

3.Musikalische Leiden und Freuden / Soufffrances et Joies musicales : deux éléments figurent d’une façon récurrente dans les descriptions de l’héroïne, sa beauté, ainsi que la simplicité de ses vêtements.683 Toutes deux symbolisent une fois encore, précisément les qualités classiques de l’héroïne dans le conte : sa beauté fait toujours l'unanimité, tandis que la pureté de son cœur peut l'amener à ignorer les artifices dont usent celles à qui la beauté intérieure fait défaut. Le conte de Cendrillon et de ses demi-soeurs684 fonctionne bien sur cet antagonisme entre une beauté purement physique et la beauté idéale qui, elle seule, irradie naturellement toute une personne. Le comte se dit « ébloui par sa beauté plus qu'extraordinaire » et déclare que c'est le propre de « l’authentique vraie beauté » que de paraître presque « surhumaine ».685 La voix de la jeune fille est de même qualifiée « d’extraordinaire », tant par le maître de chapelle tout au début de la nouvelle,686 que par le comte dans ses confidences.687 Le comte affirme ainsi, à plusieurs reprises, qu’il s’est alors senti « comme envoûté ». Ce charme quasi magique qu’opère la seule apparition de Julie sur son entourage, et particulièrement sur le héros, la rapproche d'une façon évidente de l'héroïne de conte :688 souvent désignée par les expressions de « la Belle » et « l’inconnue », elle évoque, en outre, plus particulièrement celui de Cendrillon.

Qu’en est-il du portrait du comte dans Souffrances et Joies musicales ? Comme Julie, il se distingue nettement de son entourage :

689

Ce sont ensuite son regard sombre et vif et son penchant à la mélancolie qui ne cessent d’être soulignés. Ces divers aspects de sa personnalité ont, en fait, tous un point commun : ils mettent en lumière la notion de manque, celle d'insatisfaction ... en d’autres termes, assurément celle de l’isolement.

En conclusion, les portraits du comte et de la jeune inconnue dans Souffrances et Joies musicales offrent, de fait, de nombreuses ressemblances avec la peinture du couple classique que l’on rencontre dans les contes.

6.Das Fest zu Kenelworth / La Fête de Kenelworth : Bien qu’il ne saurait être question ici de couple typique de conte dans cette « nouvelle », dans la mesure où la narration ne s’attache ni à la naissance d’un amour réciproque, ni à une issue de type mariage, le héros manifeste d’indéniables qualités propres au héros de conte : le jeune William Shakespeare est un bel enfant solitaire.690

Notons toutefois que le modèle du couple de héros de conte est pressenti dans la narration d’un rêve du héros (p. 11) et sur le ton de la plaisanterie par la coquette et sémillante Johanne. Cette plaisanterie fait malgré tout, d’une façon ambiguë, le consensus, et connaîtra un avenir réel, mais inéluctablement malheureux, dans les deux « nouvelles » qui narrent la suite de la vie de William Shakespeare (Vie de Poète I-II). Extérieurement, leur parcours reprend ainsi les étapes classiques d’un couple de héros de conte... mais extérieurement seulement, William étant le seul personnage qui accède à la dignité de héros de conte, Johanne étant dépourvue de la « beauté intérieure » de l’héroïne de conte.691

10.Der wiederkehrende griechische Kaiser / Le Retour de l’Empereur grec : beauté et isolement sont ici aussi les qualités essentielles de nos deux héros, Johanna et Ferdinand. « Clémence et beauté de Johanna grandirent de concert », nous confie-t-on, après avoir dépeint l’isolement familial de la jeune orpheline.692 De même que Ferdinand, décrit comme « un beau jeune homme », avec d’authentiques qualités de cœur (au contraire de tous, il sait accorder son amitié à celui qui est unanimement rejeté), est « élevé tel un noble à la cour », mais reste d’origine obscure : il reste ainsi esseulé au château, accepté ni par les seigneurs, ni par les serviteurs, jusqu’à l’issue de la narration qui le transfigure en prince de conte de fées (en tant que fils illégitime du roi de France).693

15.Das alte Buch und die Reise ins Blaue hinein / Le vieux Livre et le Voyage dans le Bleu. Nouvelle-conte : le héros Athelstan, « [jeune homme] […] beau et fort, gai et plein de charme »,694 est le fils d’un sévère baron. Il est le « héros-quêteur » par excellence, celui qui part en quête pour la quête elle-même :

695

Son compagnon de ses trois premières semaines d’errance dira de lui qu’il était comme « envoûté ».696 C’est l’une des rares nouvelles de Tieck à véritablement rester fidèle au motif du « merveilleux » tel qu’on le trouve dans le conte.

Quant à l’héroïne Gloriana, elle est par définition, en tant que « reine des fées », un personnage de contes de fées. Notons d’ailleurs que les histoires d’enfants humains enlevés par les fées et les elfes, que nous retrouvons dans le destin de Athelstan, ainsi que dans celui d’un autre personnage de la « nouvelle-conte », sont d’une manière générale typiques du conte.697 Le fait qu’elle choisisse le héros pour époux achève de la placer dans le rôle d’héroïne de conte.

17.Veillée de Noël : nous pouvons ici aussi parler d’une héroïne et d’un héros de conte. Il ne s’agit toutefois pas d’un couple d’amoureux ou de futurs époux, mais d’une sœur et de son frère.698

La petite fille, Wilhelmine ou Minchen, la plus jeune de ses frères et soeurs morts depuis,699 dont le père aussi n’est plus,700 et qui vit dans l’indigence,701 n’est pas sans évoquer l’héroïne du conte de Grimm, La Pluie d’or. Seule la présence de sa mère, dans la « nouvelle » de Tieck, met un bémol à « l’isolement » absolu de l’enfant - pour le narrateur, la mère est le lien nécessaire aux retrouvailles de la famille, du plus jeune enfant et du plus âgé qui, eux, ne se sont jamais connus.

« Telle un ange »,702 elle a, de plus, la « beauté » phsysique de l’héroïne de conte, « la fine expression de son visage »,703 ainsi que sa « beauté morale » : en effet, dans le conte de Grimm, La Pluie d’or,704 comme dans la « nouvelle » de Tieck,705 la petite fille consent à la perte, pleine de foi dans la bonté divine :

Quant à son frère, il a tout du héros de conte de fées : fils aîné de la famille (à nouveau une « position extrême » typique, symétrique ici à celle de l’héroïne), il a soif de voyages, quitte le foyer familial, part à l’aventure, gagne les Indes, épouse « la plus riche jeune fille de toute (une) île »,706 a des enfants, et retrouve finalement sa mère et sa jeune sœur pour leur faire partager son bonheur.

Notes
671.

p. 272 : „Franziska schlug die ermatteten aber schönen Augen auf.“.

672.

p. 190 : „...die schöngebildete Tochter eines reichen Hauses, schwärmerisch und scheu...“.

673.

p. 173 : „‘Wohin gedenken Sie von hier zu reisen ?’ fragte endlich der Arzt. ‘Ich weiss es selbst noch so eigentlich nicht’, antwortete der Baron, [...] ‘Wenn ich so recht eigentlich zur Lust reise, so halte ich mir die ganze Welt mit ihren erfreulichen Zufällen offen ; ohne Pass, ohne Briefe, ohne Bedienten oder Kutscher [...] tauche ich, wie die Schwalbe in die blaue Luft, in die Schönheit der Natur hinein, und hinter mir muss jede Spur, so wie die der Welle im Strome, verschwinden.“.

674.

pp. 189-190 : „Er hatte nichts mit andern Kindern seines Alters gemein ; er nahm an ihren Spielen nicht teil ; er sonderte sich ab, und lebte, seine Lehrstunden abgerechnet, ganz in einer träumenden Einsamkeit hingegeben. Da der junge Mensch schon früh seine Eltern verloren hatte [...] Der Vormund wünschte ihn zum Geschäftsmann heranzubilden [...] vergeblich [...] wie er in Poesie, Musik und Natur alles begriff [...] in Raimund offenbarte sich etwas Himmlisches verkörpert, und die naivste Wahrheit, die edelste Treue und Einfalt bildeten sein Wesen.“.

675.

p. 276-277 : „Raimund träumte indessen einen seltsamen Traum. [...] sah er sich aus dem Herzen eine hohe Blume wachsen [...] Da sang es im wiegenden Kelch [...] Blanka schaukelte sich drin hin und wieder [...] Da blickte er über sich, und ihr blaues Auge ging in das seine [...] Er schlug die Augen auf, und Blankas blaues Auge ging in das seine [...]. Sie umschlossen sich, als wenn die Arme sich nie wieder loslassen wollten.“.

676.

pp. 278-279 : „ ‘Mein Kind muss glücklich sein und Gemahlin des Grafen [...] bleiben. Wissen Sie, was ein Horoskop ist ? [...]. Sehn Sie dies Papier ; in der Geburtsstunde meiner Tochter habe ich alle ihre Sterne beobachtet, und schon damals mit Gewissheit prophezeit, dass sie eine Gräfin werden müsse.“ (ainsi le père de la promise !...) ; p. 279 : „das kleine dicke Mädchen“.

677.

p. 279 : „... auch zeigte sich die Möglichkeit einer Verbindung zwischen der empfindsamen Baronesse und Theophilus, da dieser jetzt von seinem Vater anerkannt wurde.“.

678.

pp. 105-106 : „... die vermählte Tochter Kunigunde war eine glänzende Schönheit ; noch üppiger strahlte die jüngere Klementine, gegen welche die blonde kindliche Physiognomie der jüngsten, Fräulein Klara, rührend kontrastierte ; selbst die Mutter durfte noch Ansprüche auf Anmut machen und man sah, dass sie in ihrer Jugend eine schöne Frau gewesen war. Dorothea, das älteste Fräulein, fiel in dieser Umgebung am wenigsten auf, so schön ihr Auge, so fein ihr Wuchs war ; auch zog sie sich zurück und blieb still und blöde ; sie schien selbst an der lebhaften Unterhaltung der Geschwister nur geringen Anteil zu nehmen, und es fiel auf, dass keine Rede oder Frage an sie gerichtet wurde, so sehr die anwesenden Männer sich auch um die übrigen Töchter oder die Mutter bemühten.“. Tout au long de la nouvelle se trouve quantité d’allusions identiques, ainsi : : „... Dorothea, die schon seit lange als ein Fremdling in ihrer Familie stand...“ (p. 111).

679.

p. 160 : „,Nie gehe ich zurück !’ rief Dorothea mit erneuter Heftigkeit ,ich will lieber in einem fernen Lande als Magd dienen.’“.

680.

p. 111 : „... ein gewisser Graf Brandenstein [...] der Fremde aus Amerika [...] dem Unbekannten...“.

681.

p. 129 : „Und wirklich schien es, als spräche Dorothea mit einem alten Bekannten oder Bruder, so wenig war dieser Mann [...] ihr fremd. Seit lange hatte sie nicht dieses Gefühl gehabt, ihre Gedanken, ohne Furcht, missverstanden zu werden, aussprechen zu dürfen...“; p. 129 : „Sie sehen Ihrem Vater wunderbar ähnlich [...] und ich habe gleich anfangs diese freundlichen Lineamente nicht ohne Rührung betrachten können.“.

682.

p. 167 : „Brandenstein trat hochzeitlich geschmückt in der Schönheit des Mannes herein.“; p. 168 : „... und noch oft erinnerte sich Brandenstein mit Entzücken, dass das Schicksal es ihm gegönnt habe, in seiner Gattin die edle Perle zu finden, die von ihrer ganzen Umgebung und von den nächsten Blutsverwandten so gänzlich verkannt wurde.“.

683.

Songeons à l'entrée remarquée de Julie dans le salon mondain (p. 287) : „... in einfacher, höchst sauberer Kleidung trat ein junges Mädchen herein, von so glänzender Schönheit, dass man ihren unbedeutenden Anzug über den edlen und ausdrucksvollen Kopf, über die vornehme Gebärde, den feinen Anstand gänzlich vergass...“. Ainsi qu'à la description qui figure dans les dernières pages de la nouvelle (p. 344) : „Mit Zierlichkeit und Grazie schwebte die Gestalt die grüne Anhöhe hinauf, und ihre vollen, braunen Locken, ihr leuchtendes Auge, das einfache Gewand und die Gebärde wirkten mit unbeschreiblichem Zauber in der anmutigen Landschaft.“.

684.

La jalousie que nourrissent celles-ci à l'égard de celle-là apparaît caractéristique. L'acharnement avec lequel la fille du baron Fernow, qui organise dans ses salons la soirée musicale, répète au comte que Julie ne sait pas chanter, nous semble assez proche de cette attitude ( les demi-soeurs de Cendrillon tenteront, de la même façon, de dissuader le prince de faire essayer la « pantoufle d'or » à leur jeune sœur ! ) :
p. 292, p. 315.

685.

p. 289 : „ ...jetzt bin ich von Ihrer mehr als wunderbaren Schönheit so geblendet worden [...]. Die wahre echte Schönheit [...] etwas Übermenschliches kündigt sich unsern Sinnen und dem Gemüte an.“.

686.

p. 284 : „ ...in dem Ton der Sängerin war etwas so Wunderbares, dass es mich tief ergriffen hat...“.

687.

p. 314 : „...dieses Wesen mit dieser Wunderstimme...“.

688.

pp. 314-315 : „...aber jetzt erhob das Mädchen den Ton [...] so mächtig, edel, rein, voll und lieblich zugleich, dass ich wie bezaubert stand [...] niemand am Hofe wollte von jener Sängerin [...] etwas wissen, [...] als sei ich in Wahnsinn und Bezauberung, dass ich mir alles eingebildet hatte.“.

Les mots qu'emploie le comte pour décrire sa condition de chevalier errant à la quête de sa bien-aimée rapellent la notion d'ensorcellement, de charme auquel il ne peut se soustraire : „Wahnsinn und Bezauberung“ , „Ich muss wohl [...] jener wunderbare süsse Ton hat mir Liebe, wahre Liebe eingeflösst. Ich träume von dieser Engelsgestalt, immer vernehme ich sie, alles erinnert mich an diesen Ton: o Himmel!“ (p. 316).

689.

p. 287-288 : „ ‚Denken Sie sich’, sagte der Baron zum Kapellmeister, ‚den sonderbarsten, unruhigsten aller Menschen [...] er reist von einer Stadt zur andern, um Sänger und Kompositionen zu hören [...]. Dazu scheint er den eigensinnigsten und eingeschränktesten Geschmack zu haben [...]. Er ist von grosser Familie und reich, war eine Zeit lang in diplomatischen Geschäften an einem angesehenen Hofe, hat aber alles der Musik wegen[...] aufgegeben...’“.

690.

p. 4 : la première apparition de William est celle d’un enfant fuyant le bruit occasionné par les jeux de ses frères et soeurs pour lire et méditer en toute quiétude ! De plus, William est représenté par le narrateur comme l’un de ces héros à la beauté « extrême » (p. 9) : „Jetzt sah der Knabe hoch errötend den Vater mit einem durchdringenden Blick an ; er schlug die hellen Locken von der hohen weissen Stirn zurück, indes die Röte fliegend über diese hinzog [...] den anmutigen Knaben...“.

691.

p. 8 : „Ein schönes grosses Mädchen, die zwanzig Jahr alt sein mochte und in der Blüte der Schönheit glänzte, steckte jetzt den Kopf durch die Türe herein, indem sie froh lächelnd fragte...“.

Sa venue est retardée par sa toilette précisément... activité qui la relègue au rang de ces beautés non-authentiques dans le conte : „Meine Schwester [...] war mit ihrem Anzuge noch nicht fertig, wie es die Weibsleute denn einmal machen. “ (p. 5). Nous sommes bien loin de « l’isolement » de l’héroïne de conte... L’absence de bonheur que solde ensuite leur union apparaît, selon les critères définis par le conte, toute programmée.

692.

p. 173 : „Johanna, so wie sie in Huld und Schönheit erwuchs...“.

693.

p. 173 : „ein schöner Jüngling“, „Nur Einer im Schlosse war ein wahrer Freund des armen, von Allen Verschmähten..“, „Dieser Jüngling, am Hofe als Edelmann erzogen, dessen Eltern und Heimath Niemand kannte...“.

694.

p. 28 : „[Jüngling] [...] schön und kräftig, heiter und anmutig [...] [sein] Vater, der strenge Freiherr“.

695.

p. 39 : „Hinaus ins Weite, war meine Absicht, und je weiter, je besser.“.

696.

p. 36 : „... es lasse ihm keine Ruhe, so sagte er, zwischen den vier Wänden, er müsse weit in die Berge hinein wandern, es zöge ihn, wie mit Ketten, wie mit Zauberei. [...] er müsse sterben, das fühle er, wenn er nicht diesem übermächtigen Triebe genugtun könne.“. Il rappelle beaucoup cet autre célèbre personnage de conte (au sens ici de « Kunstmärchen ») de Tieck : Christian dans La Montagne aux runes !

697.

Rolf Wilhelm Brednich, 1987, 5ème vol. , pp. 1328-1339, « Elf ». Dans la nouvelle de Tieck (p. 994), on trouve l’histoire de l’enlèvement d’un bel enfant par des fées, et de sa substitution avec un être monstrueux du nom de Hannes.

698.

Songer à d’autres contes du même type, comme Schwesterchen und Brüderchen, Hänsel und Gretel...

699.

p. 163 : „Nun war ich [die Mutter] schon in Jahren, auch die andern Kinder, zwei Mädchen und ein Knabe [...] als nun mein Minchen, das liebe Kind, [...] zur Welt kam, [...] nun gestand mir der Arzt, sie lägen alle tödlich am Scharlach darnieder.“.

700.

p. 166 : „Als ich [Mutter] ihn [Vater] begraben hatte...“.

701.

p. 157 : „Jetzt stehe ich [Mutter] tief unter dem kleinsten und ärmsten Bürgersmann...“.

702.

p. 164 : „Minchen war gesund und schön und lieblich, wie ein Engel.“.

703.

p. 176 : „Die Mutter [...] [konnte] sich aber die Freude nicht erwehren [...], wenn hie und da ein Wandelnder die Schönheit des Kindes und den feinen Ausdruck seines Gesichtes bemerkte...“.

704.

„Und weil es so von aller Welt verlassen war, ging es im Vertrauen auf den lieben Gott hinaus ins Feld.“.

705.

p. 178 :  „Du bist betrübt, sagte die Kleine, und schmiegte sich an den Hals der Mutter : sei es nicht ! Sie sagen immer, das Christkind zöge ein und bescheerte in den Häusern, nun so ist es unsrer Tür vorüber gegangen. Es besinnt sich wohl übers Jahr besser, wenn ich die ganze Zeit recht gut und artig bin.“.

706.

p. 183 : „... nach meiner neuen Heimat, wo ich mich [...] verheiratet hatte. Und zwar mit dem reichsten Mädchen auf der ganzen grossen weiten Insel. Sie liebte mich wahrhaft.“.