I.6.1. L’étude de pratiques (mécanismes, techniques) conversationnelles

Ceci est considéré comme le domaine classique de l’analyse conversationnelle. Ici on peut citer des travaux sur l’organisation des tours de parole (Sacks/Schegloff/Jefferson 1974), sur les corrections (Schegloff/Jefferson/Sacks 1977), mais aussi des études sur des catégories linguistiques comme celle de Couper-Kuhlen/Selting (1996) sur la prosodie ou de Jeanneret (1999) sur la coénonciation. On trouve des travaux sur La question (cf. par exemple Kerbrat-Orecchioni 1991), et sur des procédés de formulation (Gülich 1994 sur la reformulation, Schwitalla 1994, Kallmeyer/Keim 1994). Les objets d’étude sont des microphénomènes « plutôt situés à la surface 44  » (Deppermann 1999 : 15).

Des études de ce type-là me donnent les outils pour l’analyse de phénomènes plus larges : pour pouvoir décrire le style communicatif d’un groupe, je dois décrire certains faits prosodiques, et pour pouvoir analyser le comportement des participants au niveau de l’organisation des tours de parole pendant une réunion, j’ai besoin d’un principe de base au travers duquel je peux expliquer ce qui distingue cette forme d’interaction verbale d’autres formes.

Notes
44.

« eher oberflächennah » : Deppermann postule qu’il y a des phénomènes qui sont identifiables sans grand investissement analytique, voire perceptibles comme tels sans interprétation quelconque (par exemple l’organisation des tours de parole, l’apparition de certaines particules, etc.) – ce qui ne veut pas dire que ces phénomènes-là soient déjà bien analysés dans leur fonction – , et c’est ce qu’il appelle « proche de la surface ».