La fête de soutien est organisée pour récolter des fonds à l'aide d'un bar payant et pour diffuser de l'information autour de la cause pour laquelle on récolte ces fonds (prisonnier politique américain, antifascistes allemands ayant des problèmes avec la justice, squatt dijonnais, etc.). L'information politique est diffusée de manière orale dans les conversations entre les participant(e)s et souvent dans une petite allocutiond'une des personnes qui ont organisé la fête, et de manière écrite (affiches, tracts).
D'une manière générale, la salle des fêtes permet d'organiser des événements où peuvent venir des inconnu(e)s, des gens qui ne connaissent ni les lieux ni les ami(e)s des ami(e)s. Dans la pratique, on y retrouve toutefois un public majoritairement jeune, blanc, avec des préoccupations politiques, et les nouvelles têtes arrivent avec quelqu'un(e) qui connaît le milieu.
Une autre forme de discours politique se produit lors de l'interaction communicative avec les « client(e)s » de la Bourse aux vêtements gratuits. Celle-là, ouverte théoriquement trois fois par semaine, et dont l'extérieur, qui donne sur la rue, peut être confondu avec celui d'un commerce classique 175 , voit en revanche passer un public très varié. Si les ami(e)s y viennent parfois, ils et elles restent en minorité. Attirés par l'étrangeté de la devanture, des gens de toutes sortes, hommes, femmes, de toutes les classes d'âge, de différentes catégories socioprofessionnelles, de nationalitésvariées, entrent demander des renseignements. La plupart des gens posent des questions sur la Bourse aux vêtements, mais les voisin(e)s proches, qui sont venu(e)s fréquemment dans les premières semaines après l'ouverture, s'intéressaient davantage au sort de l'immeuble en général. Pour ces dernier(e)s, c'était enfin l'occasion et le lieu de rencontrer les habitant(e)s de l'immeuble. L'explication du fonctionnement de la Bourse peut être classée comme discours politique pédagogique : ici, les Lutinistes profitent d’un échange « commercial » pour informer et instruire.
« Classique » en raison de l’existence d’une vitrine et de la présence de « marchandises » qui y sont exposées. Toutefois, la vitrine est décorée de façon peu ordinaire (des figures et des têtes en papier-maché...) et les prix annoncés de façon particulièrement visible varient entre 0,00FF, 0 Dollars, ou 0,0 Euros.