V.2.7 Problèmes d'intégration

Rémi parle ici d'événements qui se sont produits dans un squatt précédent. Un groupe d'adolescents d'origine maghrébine avait pris contact avec les squatteurs, les choses s'étaient bien passées au départ, puis avaient dégénéré en conflits. Les squatteurs sont bien entendu perturbés de voir que leur volonté de ne pas reproduire les schémas d'exclusion de la société majoritaire aboutit à des conflits. Le fait de ne pas réussir à gérer les problèmes mieux que l'exogroupe les pousse à chercher une explication, dont je ne discuterai pas la légitimité, mais dont un caractère est qu'elle se base sur la spécificité du groupe par rapport au reste de la société : c'est parce que le groupe est ce qu'il est que les problèmes se sont posés. Si ces problèmes sont les mêmes qui peuvent se poser dans d'autres endroits, avec d'autres gens, les causes en sont forcément différentes. L'explication de Rémi lui permet encore une fois d'affirmer le caractère choisi du mode de vie des squatteurs, du renoncement à un certain statut social, en bref de se complaire dans le romantisme de la catégorie « clochards volontaires » (cf. les « déviants sociaux de Goffman dont je parle dans II.2).

Nous allons maintenant voir que la catégorie « squatteurs » est trop large pour les Lutinistes : ils tiennent à se distinguer de certains autres squatteurs.