1.2.3.Et Aujourd’hui ?

1.2.3.1.Des gammes à l’épreuve des évolutions nouvelles de la demande

1.2.3.1.1.L’extension des bassins de déplacements

L'élargissement des bassins des déplacements des agglomérations, bien au-delà des périmètres de transport urbain (PTU) qui circonscrivent la zone d'intervention des opérateurs de transport urbain, relativise l’intérêt de la tarification plate, notamment dans les grandes agglomérations. Ainsi, le taux de croissance des déplacements entre les PTU et les zones périphériques a été beaucoup plus rapide que celui des déplacements à l'intérieur des PTU au cours des dernières décennies. Les limites des PTU, dictées par l'évolution des politiques locales et nationales de développement de l'intercommunalité, sont de fait toujours restées en retrait par rapport à l'expansion de l'urbanisation (à Lyon, la population de l’agglomération a crû de 60% et la surface urbaine de 140% 37 ) et n'ont donc pas su intégrer le développement des déplacements entre l'agglomération centrale et le périurbain le plus éloigné ou les villes voisines avec qui elle fonctionne de plus en plus en réseau.

Des tarifs combinés entre les réseaux TER SNCF et les réseaux urbains, et entre les réseaux routiers départementaux et les réseaux urbains ont donc commencé à être mis en place au cours des années 90 (CERTU, 1998), au moins par les réseaux urbains les plus importants, mais concernant uniquement les abonnés, les autres voyageurs continuant donc, sauf très rares exceptions, à payer le tarif au déplacement dans chaque réseau. Ces tarifs combinés comportent en général une réduction par rapport à la seule addition des abonnements respectifs aux deux réseaux. Des tarifs combinés «parking relais / transports en commun» ouverts à tous les occupants d'une même voiture ont également été créés dans certains réseaux pour favoriser ce type de rupture de charge à l'approche du centre ville pour des déplacements occasionnels à plusieurs.

Pourtant, la très forte croissance de ce marché des déplacements entre la partie agglomérée de l'aire urbaine et les communes périurbaines constitue un enjeu important pour les collectivités locales et les réseaux de transports publics. Il s’agit pour les communes du centre de développer leur accessibilité par des modes de transport collectifs et ceci depuis le périurbain, sans quoi, elles vont très vite être asphyxiées par le supplément de demande de stationnement et de circulation provoqué par les automobiles en provenance des communes périurbaines. De plus, les activités du centre ville pourraient se délocaliser ou péricliter au profit des centres commerciaux et des centres tertiaires qui vont se localiser à la périphérie de la première couronne, à proximité des infrastructures routières rapides pour être plus accessibles. Pour les communes du périurbain, l'enjeu est de pouvoir offrir à leurs résidents et aux personnes qui viennent travailler dans leur commune un mode de transport public alternatif et moins coûteux que la voiture particulière. Enfin, pour les réseaux de transports publics, c'est un marché en pleine croissance où il existe un potentiel captable important dès lors que l'offre et la tarification sont attractives. C'est aussi la porte ouverte à une meilleure productivité grâce à une coordination de l'offre entre les réseaux et les exploitants (Hanrot, Lehuen, 2002).

Notes
37.

Le plan de déplacements urbains de l’agglomération lyonnaise (1997).