1.3.2.Tarification SNCF

1.3.2.1.Le TGV et l’introduction d’une double logique de tarification

Historiquement, la SNCF appliquait un tarif fonction de la distance kilométrique parcourue, en parallèle avec un « calendrier tricolore » introduisant des périodes durant lesquelles les réductions étaient réduites ou supprimées. Certaines réductions étaient également accordées à des segments de la clientèle (les familles nombreuses, les militaires, les pensionnés de guerre), réductions pour lesquelles la SNCF reçoit des compensations de l’Etat.

A partir de 1986, le principe a un peu évolué : une dégressivité au kilomètre a été introduite qui a permis à la SNCF d’être plus compétitive sur les déplacements de longue distance. Puis progressivement, la politique tarifaire de la SNCF s’est affinée. La mise en service des TGV a été l’occasion d’expérimenter un système de réservation obligatoire, dans un premier temps sans modulation de son montant pour le TGV sud-est, puis ensuite avec une modulation pour le TGV Atlantique. Le prix du billet est alors calculé de la manière suivante : prix de l’ancien billet au prix classique + réservation + supplément variable suivant le niveau du TGV. De cette manière, la SNFC peut faire varier ses tarifs de manière très différenciée en fonction de l’état de la concurrence, de la plus ou moins grande captivité et des niveaux de contribution de la clientèle.

Les années 90 voient la mise en application progressive des principes issus du yield management, et donc l’optimisation des mécanismes déjà enclenchés, avec l’arrivée de SOCRATE (un système informatique de réservation issu de SABRE, utilisé par American Airlines) en 1993. Progressivement, ce système a permis de remplacer le calendrier tricolore par un contingentement des réductions tarifaires pour chaque train (1993-1994), puis d’adapter en permanence le nombre de places à prix réduits en fonction du taux de remplissage du train (en 1995), d’appliquer des quotas de distance (cela consiste à « interdire » une origine-destination courte si on peut espérer avoir une origine-destination plus longue sur un train chargé).

Il faut toutefois signaler que pour les trains autres que les TGV, la tarification en cours s’appuie toujours sur un principe de distance kilométrique dégressive, et sur un calendrier avec deux périodes. De plus, les abonnements liés au statut, pour les salariés, pour les scolaires et étudiants sont toujours d’actualité sur les lignes hors TGV, et à des tarifs très attractifs. Ces titres cohabitent désormais avec les gammes tarifaires que développent les régions.