1.3.3.4.Bilan des pratiques tarifaires dans le domaine de la téléphonie (+ Internet)

On constate que le principe de tarification dans le domaine d’internet ou de la téléphonie repose sur le temps (durée des communications et différenciation horaire entre les heures creuses et les heures de pointe), mais dans une logique de forfait ajustable pour Internet et la téléphonie mobile qui nous semble intéressante pour une application à la tarification des réseaux de transport public urbain, domaine confronté, comme nous l’avons mis en évidence dans le paragraphe précédent, à des besoins de mobilité moins facilement captables car de plus en plus basés sur des logiques de déplacements non contraints, réguliers ou irréguliers, ou a contrario sur des logiques de déplacements contraints, mais ponctuels, dont il faut désormais tenir compte et apporter une réponse.

Ces développements concernant les politiques tarifaires menées d’autres domaines montrent à quel point les évolutions ont été importantes depuis 30 ans dans ceux-ci (on peut même parler de révolution dans le cadre de l’aérien, voire même dans celui du ferroviaire pour tout ce qui concerne les TGV). Ces évolutions ont été permises par l’introduction des pratiques de yield management, puis de revenue management, permettant une très bonne adéquation offre-demande sur l’ensemble des vols d’une compagnie aérienne, avec en amont à ce résultat les moyens que se sont donné les compagnies aériennes pour cerner tous les segments de clientèle avec leurs attentes respectives en termes de services et de prix, à la fois acceptables pour eux et rémunérateurs pour les compagnies. Même si cette technique n'est pas applicable au transport public urbain, la généralisation de son développement dans une partie des activités de service et du transport de personnes sur longue distance en particulier, peut influer sur la façon dont pourrait évoluer la pratique tarifaire dans les transports publics urbains. Or aujourd'hui, au moins en France, les problèmes de gestion de capacité sont très rarement pris en compte dans les politiques tarifaires (Hanrot, Lehuen, 2002).

La situation est un peu différente pour ce qui concerne la téléphonie mobile et l’accès à Internet dans la mesure où ce sont des marchés encore nouveaux, évoluant beaucoup, notamment en matière de tarification (dans le cas d’internet, on a déjà assisté à un resserrement du marché à quelques fournisseurs d’accès), mais c’est justement là l’intérêt d’observer les dynamiques en œuvre, les adaptations successives des opérateurs de téléphonie mobile ou les fournisseurs d’accès à Internet à la demande de la clientèle, en termes de services et de tarifs. C’est un terrain riche d’enseignement par rapport aux nouvelles pratiques de consommation pour les responsables de réseaux de transport public urbain, pratiques auxquelles ils devront eux aussi s’adapter afin de rester attractifs, notamment en terme d’image.