2.2.3.Troisième étape : la construction des «  plans d’expérience  »

Une fois définis le nombre d’attributs et le nombre de niveaux pour chacun de ces attributs, on peut construire les options (ou scénarios) en combinant attributs et niveaux, et combiner ces options entre elles dans le cas de l’utilisation de la méthode des choix binaires, afin d’obtenir les différents scénarios parmi lesquels l’enquêté devra faire un choix (ou noter, ou classer).

Par exemple, supposons que l’on souhaite tester 3 facteurs :

Le nombre d’options à construire est alors : N = 2 * 3 * 2 = 22 * 3 = 12

Le plan factoriel sera dit complet si toutes les options sont testées dans l’expérimentation, ce qui implique dans notre exemple 12 options.

Toutefois, dès que le nombre d’attributs devient important, le nombre d’options devient très élevé : par exemple, supposons que l’on ait 4 facteurs, chacun défini par 3 niveaux : la combinaison de valeurs conduirait à 34, soit 81 options, ce qui est trop lourd pour chaque enquêté. En effet, on admet que le nombre maximum d’options applicable à l’enquêté se situe entre 10 et 30, maximum qui dépend de la complexité des scénarios et de leur compréhension par les enquêtés.

Dans le cas où l’on utilise la méthode des choix binaires (c’est-à-dire que chaque trade-off est composé de deux options), comme nous le faisons dans cette thèse, la contrainte portant sur le nombre d’options est encore plus forte dans la mesure où on doit ensuite placer les options dans un assortiment à partir duquel l’enquête fera son choix. En effet, 12 options correspondent à 12! / (4! * 2!), soit 66 assortiments pour un choix binaire, ce qui n’est guère réaliste. On ne peut donc que très rarement utiliser un plan complet.

C’est cette phase que l’on appelle la construction du plan d’expérience (ou « design » ). Elle permet donc de planifier à l’avance quelles options sélectionner et comment les combiner de manière à obtenir les meilleurs résultats possibles au niveau des données au regard de la problématique de recherche (Hensher, Louvière et Swait, 2000). Pour cela, il existe différentes méthodes que nous présentons dans le paragraphe suivant.