3.1.1.Détermination du mode d’administration du questionnaire

Pour recueillir les informations lors d’une enquête, on a généralement recours aux trois principaux modes de communication, ou médias de recueil, suivants :

  • L’enquête en face à face avec un enquêteur ;
  • L’enquête par voie postale ;
  • L’enquête par téléphone ;
  • L’enquête auto-administrée.

Pour Hensher, Barnard, et Truong (1988), dans le cas d’enquête de type préférences déclarées, un mode d’administration interactif, plus particulièrement en face à face, est préférable à un mode auto-administré, même pour des expérimentations simples, pour s’assurer que l’exercice est bien compris. Le rôle de l’enquêteur est alors important pour aider l’enquêté à exprimer ses choix. Il dispose de deux moyens d’intervention qui lui permettent d’élargir son champ d’observation :

  • L’information : afin de s ‘assurer que l’enquêté a bien compris le scénario avant d’y répondre, l’enquêteur peut procéder de deux manières : soit il décrit toutes les caractéristiques du scénario, soit il ne donne dans un premier temps que les informations les plus importantes, puis en donne davantage à la demande de la personne interrogée. La seconde solution offre deux avantages : premièrement, elle met l’accent sur le facteur le plus caractéristique du scénario et deuxièmement, elle incite l’enquêté à demander des informations complémentaires, donc à révéler les critères qui jouent sur sa décision.
  • Le contrôle des réponses : l’enquêteur cherche à vérifier le réalisme des réponses faites. Le contrôle des réponses peut également se faire de manière indirecte  en ajoutant au questionnaire des « questions filtres » qui permettront de déceler les éventuelles incohérences entre les réponses.

Dans le cadre de notre enquête, il a été décidé de procéder en trois étapes :

  1. Première étape : une sélection par téléphone des enquêtés réalisée par le bureau d’études

Les enquêtés ont été sélectionnés sur trois critères :

  • Ils devaient habiter le périmètre de transport urbain, à savoir le Grand Lyon,
  • Etre clients du réseau TCL, plus particulièrement utilisateurs d’abonnement mensuel Pass Partout, de carnets de 10 tickets tarif normal et de tickets à l’unité.
  • Avoir plus de 21 ans et moins de 65 ans.

(Nous détaillerons ces éléments dans le paragraphe suivant)

  1. Deuxième étape : envoi du questionnaire par courrier

Une fois le recrutement des enquêtés terminé, chaque enquêté se voyait envoyer un questionnaire papier, personnalisé en fonction du titre qu’il utilise le plus souvent.

  1. Troisième étape : recueil des réponses des enquêtés par téléphone

Deux ou trois jours après la réception des questionnaires par les enquêtés, les enquêteurs les contactent par téléphone afin de recueillir leurs réponses au questionnaire, ainsi que des renseignements sur certaines variables socio-économiques de l’individu et du ménage auquel il appartient.

Le choix d’une telle procédure a surtout été dicté par le budget dont nous disposions pour réaliser l’enquête, sachant qu’une enquête en face-à-face est relativement coûteuse dans la mesure où les enquêteurs peuvent être amenés à revenir plusieurs fois sur le même lieu pour interroger une personne. En outre, se pose le problème de la dispersion géographique de l’échantillon à interroger (dans notre cas, le territoire du Grand Lyon), et le problème de sa taille (800 personnes au final, ce qui implique d’en recruter deux fois plus) qui influent évidemment sur les coûts. L’enquête par téléphone présente l’avantage d’être moins coûteuse, elle permet également une dispersion géographique des interviewés (dans l’enquête en face à face, pour des raisons de coût, on réalise souvent plusieurs interviews dans la même commune, ce qui n’est pas nécessaire dans une enquête par téléphone), enfin le contrôle des enquêteurs est plus facile puisque les interviews sont souvent réalisées de manière centralisée.

Toutefois, elle possède l’inconvénient de n’être applicable qu’à des questionnaires très courts. Or, dans le cas de préférences déclarées, la « mise en situation » nécessaire de l’enquêté est longue, et la passation des trade-off également, d’autant que l’enquêté peut être amené à poser des questions, ou à répondre même s’il n’a pas vraiment compris afin d’en finir au plus vite. Il nous semblait qu’une procédure permettant à l’enquêté d’avoir sous les yeux le questionnaire, tout en bénéficiant de l’aide de l’enquêteur lors de son appel téléphonique représentait un bon compromis. Toutefois, il est vrai que l’on ne peut pas, dans ce cas, contrôler dans quel ordre l’enquêté a répondu aux choix qui lui était soumis, et vérifier que l’exercice a été bien compris.