3.2.1.2.1.Traitements de vérification de la qualité des informations recueillies 

On vérifie que les informations déclarées par les personnes enquêtées sont cohérentes en effectuant des tris croisés sur certaines variables :

  • Age / profession : vérification de la cohérence entre le type de profession exercée et l’âge. Deux points sont vérifiés : pas de retraités de moins de 50 ans, pas d’étudiant de plus de 35 ans (quelques étudiants utilisant des tickets unité ont en effet répondu à cette enquête).
  • Niveau d’activité / profession : on vérifie que les personnes se déclarant inactives n’aient pas stipulé un niveau d’activité.
  • Niveau d’activité / motif de déplacement : on vérifie que les personnes se déclarant inactives n’ont pas stipulé se déplacer pour des motifs contraints.
  • Nombre de personnes dans le foyer / nombre de permis : on vérifie qu’il n’y ait pas plus de permis que de personnes de plus de 18 ans dans le ménage.
  • Possession du permis / Nombre de permis dans le ménage : on vérifie que si la personne déclare avoir le permis, il n’y ait pas de réponse «  aucun permis dans le ménage ».
  • Nombre de personnes dans le foyer / statut matrimonial : Au cas où il y ait une seule personne de plus de 18 ans, on vérifie que le statut matrimonial de la personne soit bien « seul, avec ou sans enfant ».

Certaines incohérences ont ainsi pu être relevées, puis corrigées, mais dans l’ensemble, les données étaient de bonne qualité.

Par contre, d’autres éléments se sont révélés plus problématiques : il s’agit du niveau de mobilité déclaré et du niveau de revenus. Concernant le niveau de mobilité, comme nous l’avons précédemment souligné, le recueil de cette donnée est problématique : la plupart du temps, les enquêtes portent sur le jour précédant l’enquête (ou dans le cas des enquêtes portant sur les transports en commun, sur le dernier jour d’utilisation de ceux-ci). On demande aux enquêtés de détailler leur mobilité sur ce jour : pour chaque déplacement, on leur demande ainsi l’heure de départ et d’arrivée, le mode utilisé, le motif etc.. Puis, dans le cas des transports en commun, on remonte à partir de ce jour sur la dernière semaine de déplacement (uniquement en transport en commun), en ne détaillant toutefois pas ces déplacements de manière à obtenir une mobilité hebdomadaire. Toutefois, ce type de méthodologie présente l’inconvénient d’une passation du questionnaire relativement longue, qui s’explique évidemment quand le principal objectif est d’obtenir une «photographie» pertinente de la mobilité. Mais dans notre cas, étant donné que notre objectif premier était la réponse aux trade-off, nous avons décidé d’enquêter directement la mobilité portant sur la semaine précédente, avec les risques liés aux effets mémoire que cela implique. En effet, on recueille par cet intermédiaire une mobilité qui est toujours surestimée par rapport à l’enquête Mobilité SYTRAL 1998 (Cf. §3.2.2). Nous pouvons trouver à ce résultat plusieurs explications :

  • Certaines personnes ont probablement mal compris l’exercice qui leur était demandé. Nous pensons que ces personnes ont déclaré une mobilité mensuelle tant le nombre de déplacements est élevé (jusqu’à 64 déplacements pour un utilisateur de tickets unité !). D’autres ont peut-être mal compris la notion de déplacement, telle que nous l’avons définie avant de leur proposer de décrire leur mobilité.
  • Certains inactifs, nous en avons déjà parlé, ont peut-être déclaré une mobilité relative à leur période d’activité étant donné la forte mobilité en transport en commun qu’ils déclarent, et parfois le titre qu’ils disent utiliser (l’abonnement par exemple, qui est plutôt réservé à des actifs effectuant au moins un aller / retour par jour ouvrable).
  • Concernant les utilisateurs de tickets unité et de carnets de 10 tickets, la mobilité est en partie surestimée en raison du thème de l’enquête qui concerne surtout les plus mobiles d’entre eux.
  • Un autre élément à prendre en considération, et qui intéresse les utilisateurs de ticket unité, est relatif à l’utilisation de tickets Liberté 1 jour en complément du ticket unité. Cette explication est issue de l’analyse des réponses faites aux questions concernant les avantages et inconvénients de la gamme actuelle. Certains utilisateurs de tickets unité ont ainsi déclaré que le ticket Liberté était intéressant quand on voulait faire de nombreux déplacements sur une période définie. Il est probable que ces personnes ont déclaré une mobilité globale en transport en commun ticket unité et ticket Liberté confondus. Nous aurions du distinguer les deux cas : leur demander de remplir le tableau de mobilité en transport en commun en indiquant uniquement leurs déplacements réalisés avec des tickets unité, puis avec des tickets Liberté 1 jour.

Quant aux revenus, récupérés sous forme de classes relativement larges, le nombre de « non-réponses » ou de « ne sait pas » est élevé. Pour les besoins potentiels de la phase de segmentation de chaque catégorie d’utilisateur enquêté, nous avons choisi de réaffecter des revenus aux personnes n’ayant pas choisi de classe de revenus en utilisant la méthode de similarité des caractéristiques socio-économiques des individus : nous cherchons pour chaque individu n’ayant pas répondu un individu ayant répondu et présentant des caractéristiques similaires pour la taille du ménage, le nombre de voitures détenues par le ménage, l’âge, le fait d’exercer une activité ou non. Il manque certains éléments qui auraient pu permettre d’affiner la comparaison : la place de la personne enquêtée dans le ménage, l’exercice ou non d’une activité par le conjoint (s’il y en a un), et si oui laquelle. Cette méthode, relativement simple à mettre en œuvre, présente toutefois l’inconvénient de reproduire les situations existantes, de « moyenner » les comportements.