4.1.4.4.Les valeurs monétaires équivalentes

4.1.4.4.1.Les utilisateurs de tickets unité dont la mobilité est inférieure à 5 déplacements par semaine

Tableau 61 : Calculs des valeurs monétaires équivalentes pour les utilisateurs de tickets unité dont la mobilité est inférieure à 5 déplacements par semaine
En Francs par mois réguliers irréguliers
  Achat étendu Validité mensuelle cte Achat étendu Validité mensuelle cte
Moyennes pondérées

Valeurs de base

Si femme (1)
Si captif (2)
Si motifs contraints (3)
Si (1) et (2)
Si (1) et (3)
Si (2) et (3)
3.80

2.70

12.10
2.70
2.70
6.30
6.30
2.70
11.60

8.60

19.90
1.70
18.90
3.90
43.80
12
3.40

2.30

5.40
2.30
2.30
5.40
5.40
2.30
11.70

13



13
21.30

27.90



10.80
n.s<>0

n.s<>0



n.s<>0

Pour analyser le Tableau 61, nous raisonnerons en deux temps : dans un premier temps, nous nous attachons à décrire les résultats propres à chaque sous-groupe, puis nous comparons les résultats entre sous-groupes.

Les utilisateurs de ticket unité à faible mobilité, qu’ils soient réguliers ou irréguliers, privilégient une durée de validité mensuelle à des lieux d’achat étendus. Ainsi, ils accordent une valeur monétaire entre deux et trois fois plus élevée à une durée de validité mensuelle. Cela s’explique probablement par un fort attachement de ces personnes à un titre ne les obligeant pas à s’engager sur une période trop longue, résultat logique pour des personnes dont la mobilité est relativement faible, ce qui implique une probabilité plus élevée de ne pas rentabiliser le titre.

Comme nous l’avons précédemment souligné, les utilisateurs de tickets unité dont la mobilité est irrégulière d’une semaine à l’autre accordent plus d’importance aux avantages qualitatifs attachés au titre de transport que les utilisateurs réguliers. En effet, ils valorisent trois fois plus le fait d’avoir des lieux d’achat étendus par rapport à la situation actuelle, et deux fois plus d’avoir une durée de validité glissante pour le titre Fidélité ou illimitée pour le carnet de 10 tickets. Cela s’explique en partie par le fait que pour les irréguliers, le choix du titre de transport repose plus sur des critères de praticité (titre le plus facilement disponible, le moins « engageant » sur la durée etc.), alors que les réguliers font davantage intervenir le prix dans le rapport coût-avantages d’un titre dans la mesure où ils se trouvent dans une situation où d’autres titres peuvent potentiellement les intéresser.

Concernant les sensibilités particulières :

Chez les réguliers :

  • les femmes sont beaucoup plus sensibles que les hommes aux avantages qualitatifs du titre qu’elles utilisent. Ce comportement se retrouve dans de nombreux autres sous-groupes. Les femmes semblent rechercher dans un titre de transport des facilitations d’ordre pratique de leurs déplacements, et sont prêtes à payer plus cher que les hommes pour en bénéficier.
  • Les non captifs accordent à une durée de validité mensuelle une valeur monétaire plus élevée que le reste du sous-groupe, peut-être parce qu’ils ne souhaitent pas s’engager sur une période longue avec un titre de transport, s’estimant trop occasionnels.
  • Les personnes se déplaçant pour des motifs contraints associent une valeur monétaire plus élevée que les personnes se déplaçant pour des motifs non contraints à une durée de validité mensuelle. Comme nous l’avons précédemment souligné, peut-être que les raisons d’un tel résultat ne sont pas objectives, mais reposent sur des critères subjectifs, ces personnes ne désirant pas investir dans un titre les engageant sur l’année qu’ils considèrent comme une contrainte, mais préférant acheter un titre à chacun de leur déplacement.

Chez les irréguliers, on constate que les personnes se déplaçant essentiellement en transport en commun pour des motifs contraints associent à une durée de validité mensuelle une valeur monétaire moins importante que les personnes se déplaçant surtout pour des motifs non contraints. Le titre annuel présente l’intérêt d’être rassurant en quelque sorte puisqu’on est sûr d’avoir toujours à disposition un titre de transport valable, ce qui, dans le cadre d’une mobilité contrainte est une facilitation psychologique du déplacement. Dans ces conditions, une durée de validité annuelle est mieux perçue que dans le cadre d’une mobilité en transport en commun liée essentiellement aux loisirs, et qui plus est irrégulière, où cet engagement dans le temps apparaît comme une forte contrainte.