4.1.4.4.2.Les utilisateurs de tickets unité dont la mobilité est supérieure ou égale à 5 déplacements par semaine

Tableau 62 : Calculs des valeurs monétaires équivalentes pour les utilisateurs de tickets unité dont la mobilité est supérieure ou égale à 5 déplacements par semaine
En Francs par mois captifs Non captifs
  Achat étendu Validité mensuelle cte Achat étendu Validité mensuelle cte
Moyennes pondérées

Valeurs de base

Si femme
Si habite la zone centrale (1)
Si régulier (2)
Si (1) et (2)
42.60

56.40

56.40
70

175.20

84.10


104

141.10

141.10
54.50

48.80


78.30
48.80
78.30
31.60

55.80


89.50
35.40
55.40
n.s<>0

n.s<>0


n.s<>0
n.s<>0
n.s<>0

A la lecture du Tableau 62, on constate que :

  • Les valeurs monétaires sont élevées dans ce groupe. Il faut toutefois garder en mémoire que ces personnes ont, aujourd’hui, un budget « ticket unité » assez élevé, qui peut monter jusqu’au niveau de prix de l’abonnement, voire plus. C’est par rapport à cette échelle qu’il faut comparer les niveaux des valeurs monétaires.
  • les utilisateurs de ticket unité à forte mobilité qui sont captifs des transports en commun accordent beaucoup plus d’importance à la durée de validité qu’aux lieux d’achat du titre, alors que les non captifs sont plus sensibles aux lieux d’achat. Ces deux sous groupes ont donc des logiques de choix complètement différentes. Dans le cas des captifs, le choix actuel du ticket unité en dépit d’une forte mobilité repose, nous le pensons, sur le fait qu’il représente un faible investissement (même si pour un déplacement, c’est le plus cher des titres). La faiblesse des revenus de ces personnes explique probablement ce résultat : l’avance de trésorerie que représente le prélèvement du forfait mois après mois pendant 12 mois peut représenter une contrainte pour ces personnes dont le budget est limité et probablement « organisé » selon les postes de dépenses « incompressibles ». Dans le cas des non captifs, l’achat actuel du ticket unité en dépit d’une forte mobilité en transport en commun repose probablement sur la grande disponibilité de ce titre. En effet, leurs revenus sont plutôt élevés, cela ne représente donc pas un frein à l’achat d’autres titres. Et le principal avantage du ticket unité par rapport à d’autres titres est le fait que l’on peut le trouver partout. C’est dont un avantage essentiel pour eux. De plus, il semblerait également que certains de ces non captifs utilisent des tickets liberté 24h en complément du ticket unité, lorsqu’ils ont besoin de faire beaucoup de déplacements durant une journée. Or, une des grandes qualités de ce titre, outre sa rentabilité par rapport au ticket dès que l’on doit faire plus de 3 déplacements, est sa disponibilité dans tous les lieux d’achat possibles, y compris le bus.

On remarque également la très forte utilité intrinsèque associée au titre Fidélité par les captifs : le bonus est évalué à 104 F. Cette valeur élevée signifie que ces personnes ont très souvent choisi le titre Fidélité, résultat qui nous paraît très surprenant pour des personnes très mobiles en transports en commun qui, en toute logique économique, auraient déjà dû acheter des carnets de 10 tickets plutôt que des tickets unité.

Concernant les sensibilités particulières :

  • Pour les captifs, on constate que les femmes accordent une valeur monétaire moins importante que les hommes à une durée de validité mensuelle. En fait, elles ont moins de désutilité que les hommes lorsque le titre Fidélité a une durée de validité annuelle, car pour certaines d’entre elles, cette contrainte est contrebalancée par l’économie que leur fait réaliser le titre Fidélité par rapport au ticket unité.
  • Chez les non captifs, on constate :
  • que les personnes habitant la zone centrale accordent aux variables qualitatives une valeur monétaire plus élevée que les personnes vivant en périphérie. Ce résultat n’est pas lié à un effet revenus car les  utilisateurs de tickets unité non captifs vivant en périphérie appartiennent à des ménages dont les revenus sont sensiblement les mêmes que ceux auxquels appartiennent les « centraux », et sont plutôt élevés par rapport à d’autres sous-groupes. L’étude des caractéristiques socio-économiques et des caractéristiques de la mobilité de ces 2 groupes montre qu’ils diffèrent entre eux en terme de sexe, les « périphériques » étant majoritairement des hommes, et les « centraux » des femmes, dont on a vu pour d’autres sous-groupes qu’elles étaient en général plus sensibles aux avantages qualitatifs d’un titre que les hommes. Ils diffèrent également par la régularité et le motif principal de leurs déplacements en transport en commun : ainsi, les « périphériques » se déplacent beaucoup plus que les « centraux » pour des motifs contraints (de type domicile-travail) et de manière régulière d’une semaine à l’autre.
  • Que les personnes se déplaçant régulièrement en transports en commun accordent à une durée de validité mensuelle une valeur monétaire moins élevée que les irréguliers. En effet, la probabilité qu’ils rentabilisent le titre de transport dans le cas où celui-ci aurait une durée de validité annuelle est plus élevée que pour des irréguliers, l’engagement sur l’année présente donc moins de risques.

Si on compare maintenant les Tableau 61 et Tableau 62, on constate que les utilisateurs de tickets unité dont la mobilité est élevée accordent des valeurs monétaires plus importantes aux avantages qualitatifs que les utilisateurs de tickets unité à faible mobilité. Les explications sont à chercher du côté des très mobiles :

  • Les non captifs achètent aujourd’hui des tickets unité en dépit d’une forte mobilité en raison des avantages que leur procure ce titre : surtout sa disponibilité en tout lieu, qui les autorise à pas avoir à programmer un déplacement, mais aussi le fait de ne pas les engager sur une période longue. Ils recherchent probablement ces caractéristiques dans un titre et sont prêts à payer pour en bénéficier, d’autant que leurs revenus sont plutôt élevés.
  • Les captifs accordent des valeurs monétaires élevées aux avantages qualitatifs  pour des raisons toutes autres : ce sont essentiellement leurs faibles revenus qui expliquent leur forte sensibilité à une durée de validité mensuelle .

On remarque également que seuls les utilisateurs de tickets unité non captifs à forte mobilité sont plus sensibles à la variable de lieu d’achat qu’à la variable de durée de validité.