I.3.2. Socialisation : de trois ans à douze ans

Il s'agit du processus de la socialisation à l'âge préopératoire et à l'âge des opérations concrètes. L'enfant atteint l'âge des relations harmonieuses entre trois et six ans. A travers l'intégration des normes comportementales, il exprime son besoin de maîtriser les divers aspects du milieu. Après trois ans, la relation aux parents «se socialise» : l'attachement devient moins possessif et moins émotionnel tout en restant basée sur des attitudes égocentriques conditionnées par les gratifications et des frustrations.

Entre quatre et cinq ans, l'enfant commence à participer aux activités de sa mère et à partager ses préoccupations. Son désir d'autonomie et d'indépendance s'intensifie en fonction de son insertion dans le groupe des pairs. Il effectue des progrès de raisonnement et repère les contradictions qui fortifient la défense du Moi devenue à ce stade une «critique d'autrui». Celle-ci correspond à une compréhension sympathique à laquelle l'enfant répond par une conduite de participation (aide, appel, anxiété). C'est la phase d'élaboration des cadres de référence favorables au contrôle des conduites et à leur socialisation dans une ambiance d'échange social et institutionnel. Cette élaboration est conditionnée par le milieu sociétal, d'une part, et par les activités intellectuelles de l'enfant, d'autre part.

Après sept ans, les expériences avec des adultes aimés ou rejetés, facilitent la construction d'une première forme d'idéal du «Moi» à travers trois étapes : 

  1. l'évaluation égocentrique des conduites d'autrui en fonction des gratifications et des frustrations ;
  2. l'intériorisation des jugements de valeurs des personnes familières auxquelles s'identifie l'enfant ;
  3. la comparaison des différentes conditions d'adultes devient possible à partir de douze ans où l'enfant réussit à découvrir les contradictions des adultes et à les critiquer. En somme, la période d'âge de sept à treize ans permet l'étayage de la sociabilité active.