Attachement proprement dit

Bowlby constate que le véritable attachement se forme entre le sixième et le huitième mois, période où la nature des comportements change. Dès lors, l'enfant est capable, en rampant, de se déplacer vers la personne s'occupant de lui ou encore de l'inviter à s'approcher de lui. C'est à ce moment que la personne la plus importante sert de «base de sécurité». En cas de stress, l'enfant manifeste une préférence marquée pour sa personne, à l'exclusion des autres. A partir du moment où l'attachement est bien développé, l'enfant commence à distinguer les expressions faciales et à orienter ses comportements en fonction d'elles. C'est à partir de là que les bébés, âgés de dix à douze mois, éprouvent d'une part, une peur des étrangers, à intensité variable, et manifestent, d'autre part, une résistance à la séparation.

Cependant, des recherches japonaises plus récentes mettent en doute la théorie de Bowlby, notamment la phase du préattachement (Misukami & al. 1990). Ces auteurs considèrent que l'enfant développe un attachement bien plus tôt que ne le pensent Bowlby et Ainsworth. Toutefois, étant limitées et peu approfondies, les recherches japonaises ne sont pas à même d'ébranler les théories précédentes.

Par ailleurs, l'attachement de l'enfant n'est pas réservé aux seuls parents, comme il est irréductible à l'enfance ou à l'âge scolaire. En effet, Bowlby considère l'attachement à d'autres êtres humains comme un «pivot autour duquel la vie d'une personne tourne» non seulement lorsqu'elle est nourrisson, «mais aussi tout au long de l'adolescence, des années de maturité et jusque dans la vieillesse» (1984, p. 576).