V.2. Maison type de l'orphelin

Afin de vérifier dans quelle mesure l'affectivité s'exprime par le dessin, Corinne Ribault s'est particulièrement intéressée au dessin de la maison chez les enfants. Mêlant les observations cliniques traditionnelles à la notation statistique, elle crée une échelle de cotation du «dessin de la maison» applicable aux enfants âgés de 4 à 12 ans indépendamment de l'appartenance sexuelle.

Dans une approche comparative, Ribault (1965) applique son échelle à deux populations d'enfants. L'une étant constituée d'enfants élevés dans le cadre traditionnel du foyer familial / parental, voire en «maison conventionnelle». L'autre étant composée d'orphelins- parfois d'un seul parent- élevés en institution. Sans aborder les détails de la grille de cotation, soulignons brièvement quelques résultats. Ribault constate que les enfants élevés en orphelinats dessinent la maison de manière toute particulière où apparaît ce qu'elle appelle la «maison type» de l'orphelin. Celle-ci reflète «l'incohérence», le «déséquilibre» ainsi que des traits d'hospitalisme. Ribault détermine les constituants de la «maison type» de l'orphelin par les éléments suivants : 

Ribault conclut sur deux idées essentielles : premièrement, l'ensemble des signes relevés résulte de la difficulté de l'orphelin à focaliser son attention sur un symbole dont il ne ressent pas l'existence, il s'agit du «foyer parental». Deuxièmement, «l'instabilité motrice et mentale» des enfants résulte des bouleversements auxquels ils sont exposés à l'institution. L'application de l'échelle de cotation montre que les orphelins obtiennent des notes médiocres, en comparaison avec les notes des autres enfants du même âge.