V.3. Maison‑peau

Evoquant le symbolisme de la maison, Jacqueline Royer en relève trois aspects : »l'intérieur, l'extérieur et la limite entre les deux espaces comportant des possibilités de passages, d'échanges de l'un à l'autre» (1989, p. 22). La maison symbolise aussi «les peaux' enveloppant l'être (pp. 22-24) : elle est successivement le symbole du sein maternel, de la femme, de la famille, de l'univers habité et de la personne elle-même.

Une étude comparative a été effectuée par Royer entre des dessins réalisés par trois populations d'enfants âgés de quatre à treize ans environ. Les populations sont issues de milieux socio-culturels divers et de périodes historiques assez éloignées. Les dessins sont recueillis de terrains divers : des écoles à Cannes sur la Côte d'Azur en France, des séances de consultation dans son cabinet de travail et des écoles pour handicapés à Marseille. En réalité, nous n'approuvons pas les appellations stéréotypées et tranchantes par lesquelles Royer identifie ses populations, néanmoins son approche comparative nous paraît intéressante. Elle y applique un système de cotation valable à la lecture des dessins quelle que soit leur origine. Elle propose quatre temps dans l'étude du dessin (1989, p. 29‑32) consistant à relever les signes présents, ensuite à les interpréter symboliquement, puis à effectuer la cotation des signes et à terminer par une synthèse. Royer (1995) évoque le recours à trois niveaux de lecture des dessins : intuitif, normatif et analytique. La lecture intuitive consiste à ressentir le dessin, tandis que la lecture normative vise à mesurer la maturité de l'enfant, la conformité sexuelle et l'équilibre mental. Enfin, la lecture analytique se base sur l'interprétation symbolique des divers éléments du dessin : les thèmes, les formes, les mouvements et les couleurs.