VI. Conclusion du premier chapitre

L'ouverture au monde par l'intermédiaire du processus de socialisation devient donc possible dans la mesure où la famille accomplit avec succès sa mission socialisante, où le ventre de la mère se présente comme espace protecteur et où le cadre physique de l'habitat constitue un endroit sécurisant. L'individu effectue sans cesse des séries de passages d'un espace à un autre : de l'espace du ventre maternel, à l'espace familial des membres de la famille, à l'espace physique de la maison, à celui de l'école, des amis, du travail, etc.

Signalons que la maison constitue l'un des thèmes les plus dessinés par les enfants. Ce thème présente des possibilités d'expression, d'interprétation, car il est porteur d'intentions et de sentiments difficilement verbalisés. Il serait aussi intéressant de rappeler que les individus reviennent retrouver l'espace de leur premier habitat après un voyage, une longue absence ou encore en période d'épreuves et de difficultés.

Si la famille constitue le lieu psychique et social favorable au développement de l'être humain, la maison, elle, représente cet endroit physique, ce cadre sans lequel l'individu serait exposé au nomadisme, à l'errance, au déracinement et à la perte des repères (Rabinovich, 1993). Il existe quelques espaces essentiels à la vie humaine : le ventre de la mère, la présence des membres de la famille et le ventre de sa propre maison (1989). L'interaction positive entre ces différents espaces favorise le développement sain de l'individu, son épanouissement et, par conséquent, son ouverture à l'altérité.