II.2. Deuxième hypothèse : Interaction Enfant‑Habitat

Le cadre de vie influence le rapport quotidien des enfants aux espaces en les orientant vers la fréquentation ou la désertion de certains d'entre eux aux dépens d'autres. De ce fait, le type de l'habitat conditionne leurs choix préférentiels et nourrit différemment leurs aspirations potentielles en matière d'habitation. Ainsi, nous stipulons les énoncés suivants : 

  1. 1 Premièrement, il existe une «compatibilité» entre les lieux privilégiés et les lieux fréquentés. Autrement dit, les lieux désignés comme étant des endroits préférés sont aussi bien ceux qui sont fréquentés et visités, le plus souvent, par les enfants. Cette compatibilité est mesurable à partir de l'indicateur suivant : la répétition des visites aux endroits régulièrement fréquentés est similaire à la fréquence des visites des lieux aimés et privilégiés. Par conséquent, l'énumération des endroits fréquentés devient conforme à celle des lieux privilégiés.
  2. 2 Deuxièmement, l'appartenance sexuelle ne constitue pas un facteur déterminant dans le choix des endroits préférés. L'ensemble des lieux préférés par les garçons est identique à celui des filles. Cette hypothèse est expliquée par le fait que l'environnement résidentiel soit préconçu indépendamment des enfants et qu'il leur soit imposé. L'indicateur de conformité est le suivant : les lieux cités par les filles comme étant leurs endroits préférés sont également ceux désignés par les garçons. Il en ressort trois ensembles de lieux préférés renvoyant chacun à un type résidentiel déterminé.
  3. 3 Troisièmement, l'identification des besoins de l'habitat, d'une part, et l'expression des émotions et des aspirations à son égard, d'autre part, dépendent de la satisfaction résidentielle. Celle-ci est déterminée par les aspects physiques et non physiques de l'habitat ainsi que par la notion de «proxémie».

En d'autres termes, plus l'habitat est satisfaisant dans ses aspects multiples, mieux l'enfant exprime des besoins complexes et des aspirations ambitieuses. Plus les objets ou les personnes sont loin du champ résidentiel «proxémique» de l'enfant, plus l'enfant aspire à eux comme des objets et des lieux qui satisfont ses besoins et / ou alimentent ses rêves, voire ses désirs.

Afin de tester ces hypothèses, un ensemble d'outils complémentaires a été mis en place. Ci‑après nous procédons à l'identification et à la description des instruments de recherche et des techniques adoptées au recueil des données et au dépouillement ultérieur.