V. Terrain d'étude – Exploration

L'énumération des critères de sélection des habitats et des habitants faisant partie de la population d'étude favorise l'identification des traits caractéristiques de la population. En effet, Il s'agit de variables relatives à la situation socio‑démographique des habitants. La construction de l'échantillon s'est effectuée à la base d'une multiplicité de critères. Ceux - ci sont représentés, d'un côté, par l'habitat, sa localisation géographique, sa structure et sa capacité d'accueil, et d'un autre côté, par le niveau scolaire de l'enfant et son appartenance religieuse et sexuelle.

Le choix de la population a été précédé d'une phase exploratoire dans l'objectif de constituer une représentation de la diversité du terrain, et de procéder ensuite à l'élaboration des outils adoptés au cours de la recherche présente. Signalons que les premières visites du terrain ont révélé la difficulté d'accéder à certaines régions du Liban en raison de l'insécurité due à la présence des armées étrangères. Cependant, ce fait n'a eu aucune répercussion négative sur le recueil des données.

Rappelons que l'exploration du terrain est décrite par Chauchat (1996, p. 69) comme étant «une investigation d'ordre qualitatif et non quantitatif». En fait, nous l'avons abordé par les rencontres et l'observation des lieux. L'exploration a favorisé la consultation de la documentation concernant les ressources et les périodiques. Elle a aussi permis de faire l'état de la question à travers la lecture des recherches préalables et des expériences déjà effectuées dans le cadre des séjours hors de l'habitat traditionnel, tels que les crèches, les hôpitaux et les prisons. Ensuite, des visites ont été organisées dans un Village d'enfants, une Institution sociale, et au Ministère des Affaires Sociales où des entretiens exploratoires ont eu lieu.

Le premier avantage de l'exploration fut de nous débarrasser des préjugés déjà existants, à savoir que : les institutions sociales sont réservées aux seuls enfants orphelins ou, du moins, que la plupart des enfants résidents sont des orphelins. Or, l'actualité du terrain et des statistiques spécialisées révèlent une réalité double du terrain. Le taux des enfants orphelins dans les institutions sociales ne dépasse pas 3% à 5% de l'ensemble. Dans la majorité des cas, le séjour institutionnel n'est que la résultante d'une précarité financière, économique et sociale de la famille.

Le second avantage de l'exploration du terrain consiste dans la mobilisation des responsables du Ministère des Affaires Sociales qui ont répondu à nos questionnements et fourni l'information existante, aussi minime fût‑elle. Ainsi, nous avons délimité le terrain dont les limites géographiques sont déterminées par un territoire méditerranéen, le Liban. Ensuite nous avons procédé au choix des divers échantillons pour en sélectionner les unités de l'étude.