I. Maison libanaise - Organisation et symbolique

L'habitation libanaise reflète, la diversité du bâti, de l'architecture et des matériaux de construction utilisés à travers les siècles. Il semblerait que cette diversité soit le produit de l'hétérogénéité géographique et de la richesse environnementale, déjà évoquées. Partout, la construction de la maison libanaise défie, par sa solidité, la diversité environnementale et les intempéries atmosphériques. La variété du matériau de construction dépendait des conditions climatiques propres à chaque région : pierres, terre battue, tuiles et bois, notamment le bois des mûriers, des «Zinzalakht» et des peupliers.

Au début, les premières maisons–refuges étaient des grottes dont celles d'Antélias (Sakr, 1999), ville située sur la côte libanaise. Au cours des siècles, la maison était sujette à la multiplicité des formes architecturales : maison ovale (à Byblos), maison rectangulaire, maison carrée, maison en forme de L ou de U. Les dimensions de la construction variaient en fonction de la situation socio–économique des habitants : petite maison, maison à un poteau, maison à deux poteaux et vaste maison. Durant la première moitié du 19éme siècle, le Liban a connu la maison à «cour» et la maison à «liwan». Entouré par deux chambres, le liwan indiquait la pièce généralement utilisée comme salle à manger.

Avec la seconde moitié du 19éme, s'était répandue la maison à «hall» central. Appelée «dar», celle‑ci était constituée de plusieurs sous‑espaces séparés par trois arcades reposant sur deux colonnes, placées parallèlement à la triple arcade en façade. Ce type de maison a atteint son apogée durant la période de 1914‑1918 et a décliné dans les années trente. La maison à hall central était principalement adoptée par les familles fortunées et financièrement aisées.