1.3.2. Espace d'estime social

Le salon constitue la pièce la plus dimensionnée de la maison. En cela, il représente un modèle renvoyant à des catégories sociales de gens aisées et à des familles qui aspirent à une reconnaissance sociale. Dans la société libanaise, l'ameublement du salon constitue un souci en soi, car il nécessite un investissement financier considérable : meubles chers, mobilier récent, rideaux somptueux et des objets décoratifs (tableaux, toiles, statues, icônes, plantes). Dans certaines régions, des objets d'art en cuivre font nécessairement partie des accessoires décoratifs de la maison (Maalouf, 1991). Ces objets sont, d'une part, utilitaires et, d'autre part, esthétiques. Certains objets, jadis utiles, sont devenus, d'ores et déjà, décoratifs. Destinés à l'ornement de la maison, ils varient entre les cendriers, les narguilés, les vases, les braseros, les bijoux, les cafetières, les machines à moudre le café, etc. Objets d'antiquités, ils sont susceptibles d'embellir la pièces, de refléter le niveau social des propriétaires et de témoigner de leur situation financière aisée.

Signalons que le salon est rarement mis en usage de la famille, sinon en situation d'extrême importance, afin d'y organiser des cérémonies (mariage, condoléances) et d'y accueillir des visiteurs haut placés dans la hiérarchie sociale, ecclésiastique ou politique. Soulignons aussi que les plantes occupent une place considérable dans les maisons libanaises, notamment dans les régions suburbaines et rurales. L'entrée de la maison, les espaces de transition (balcons, escaliers), la salle de séjour et le salon sont tous témoins de la présence du monde végétal, de l'environnement fleuri et des éléments de verdure.