Agencement spatial et temporel

Le réfectoire représente un espace large couvert de tables et de chaises en plastique de couleur blanche dont la capacité est de 400 places. L'exiguïté du lieu et le nombre excessif de meubles éloignent du terrain toute idée d'esthétique, d'échanges, de communication ou encore de conception d'espace libre. De ce fait, le moment du repas semble être considérablement désintégré du projet éducatif et réduit aux seules significations fonctionnelles. Ce fait entrave, par conséquent, la communication et le déclenchement du «processus de connaissance de soi, des autres et du milieu ambiant» (Canevaro, 1992, p. 27). Le réfectoire, lieu traditionnel habituel de restauration, devient aussi un lieu de jeux et de loisirs où s'entremêlent le sacré et le profane, à travers de multiples fonctions : repas dans un profond silence, séances de télévision dans le tumulte, passages intermittents vers la cuisine et les autres niveaux du bâtiment, dépôts de cartables et espace de jeux.

Equipée d'une télévision et de fauteuils, la salle de séjour a une capacité d'accueil de 60 personnes au maximum. Cette salle de divertissement est disposée parallèlement aux dortoirs aux portes vitrées. Se présentant sous forme d'une succession de chambres rectangulaires, contiguës, chacun des dortoirs est meublé uniquement de lits superposés, à raison de 20 à 24 lits disposés le long de deux murs se faisant face et laissant libre une allée centrale de 60 à 90 cm. Les allées secondaires entre les lits sont quasiment réduites à une largeur minimale. Au même niveau se trouve le bureau de la directrice aménagé aussi en chambre à coucher et en coin d'accueil.

La loi du défendu trouve son expression dans la censure d'accéder à certains lieux ou de faire usage de quelques jeux. Parmi les jeux défendus citons les cartes, les billes et les cailloux. Pour ce qui concerne les lieux défendus mentionnons, hors de l'usage commun et des activités collectives : les dortoirs durant la journée, les salles de classe après la sortie, la cour et la salle de jeux des enfants de la maternelle, et d'autres lieux fermés aux enfants en général. Tout en respectant les interdits, les petits cèdent cependant à l'attrait de certains endroits, principalement le hall de réception qu'ils fréquentent massivement. Il s'agit d'une pièce ne dépassant pas une superficie de 4 X 3 m, située à l'entrée du bâtiment. Quant aux enfants plus âgés, ils sont fortement attirés par le terrain de football.

La personnalisation des lieux est intégralement absente. Les peluches, les jouets, les photos, le décor et les objets personnels sont quasiment inexistants dans la plupart des habitats institutionnels. La fonctionnalité des lieux domine sur la dimension d'individualisation et étouffe toute tentative d'appropriation d'où l'absence des empreintes et des signes de personnalisation. Quant aux activités quotidiennes, elles sont réparties selon l'ordre suivant :

En somme, Les grandes lignes descriptives des habitats institutions et de leur organisation constituent un prototype de base marquant, en outre, des divergences et des similitudes minimes particulières à chacune. Toutes les institutions représentent des habitats stables abritant les enfants des semaines voire des mois sans interruption. Les sorties et les départs vers le foyer parental s'effectuent – suivant un calendrier fixe - durant les grandes vacances. Enfin, rappelons que l'étude actuelle identifie dans les institutions sociales des espaces de vie équivalants à la maison parentale. La structure libanaise du service social regroupe aussi d'autres modalités d'accueil telles que les Villages d'enfants à portée nationale et internationale.