I. Vécu relationnel / Groupe Maison

Au cours de leur vie quotidienne, les enfants sont exposés à des faits et des événements multiples dont certains semblent être particulièrement stressants. Examinés de près, ces situations prennent un aspect habituel et normal, cependant le g. Maison les éprouve comme une source de tension et de conflits. L'identification de ces contingences permet de les classer en trois catégories.

  • L'exigence scolaire imposant aux enfants des charges non désirables. Ainsi, des enfants se plaignent de l'effort exigé, des devoirs et des études à effectuer, du réveil matinal et des programmes intensifs (12,5% du g. Maison).
  • Les sollicitations fraternelles et amicales nécessitant l'intervention de l'enfant auprès des membres cadets de la fratrie ou du groupe des pairs. La nécessité d'intervenir auprès d'autrui constitue une autre source de dérangement, du fait que l'enfant doit limiter ou interrompre ses propres activités afin de répondre aux appels d'aide.
  • L'autorité parentale et éducative représente une autre source de stress contestée par les enfants. Ceux‑ci se plaignent et refusent d'obéir aux conseils, aux avertissements et aux réprimandes venant des adultes.
    Les parents et les éducateurs se plaignent, eux aussi, de certains comportements enfantins qu'ils jugent inquiétants. Nous en citons, à titre d'exemple quelques‑uns.
  • La manifestation de l'indifférence face aux responsabilités scolaires et aux diverses exigences concernant la méthode de travail.
  • Le manque de concentration et l'absence de motivation pour les études.
  • L'indiscipline et l'irrespect des normes relationnelles et des règles de conduite.
  • L'empressement et l'impatience manifestés afin de satisfaire aux désirs immédiatement et sans délai.

Ajoutons à cela la présence d'autres traits (tableau 5.1) à dominance négative, classés sous le thème de «signes». Parmi ceux‑ci, signalons plus particulièrement l'anxiété observée chez le quart du g. Quant à la violence, elle s'extériorise, principalement, par la bousculade des compagnons et la destruction des objets (17,5 % du g.). Enfin, le mensonge et les douleurs indéfinissables s'observent chez le quart des enfants. Les douleurs injustifiables sont fréquentes, répétitives et différemment localisées au niveau corporel (tête, pieds, ventre, yeux). N'étant pas diagnostiquées objectivement et médicalement, ces plaintes sont identifiées par le terme «signes».

Insatisfactions parentales vis‑à‑vis du g. Maison Nb. cit. Fréq.
1-Mensonge ou peurs nocturnes 4 10 %
2-Douleurs indéfinissables ou diverses 5 12,5%
3-Violence : Agression d'autrui, destruction des objets 7 17,5%
4-Anxiété 10 25 %
Total citations 26
Somme des citations inférieure au total des observations (40).

Le profil du g. Maison est complété par les «stratégies de défense». Celles‑ci constituent des manières de penser et d'agir adoptées face aux conflits quotidiens, afin de les surmonter. Ces stratégies sont classées sous cinq rubriques illustrant le caractère vulnérable ou résilient des prédispositions enfantines à régler les conflits quotidiens (tableau 5.2).

Modalités des stratégies de défense (g. Maison) Nb.Cit Freq
1-Piété et prière 12 30 %
2-Dépassement avec force et confiance 8 20 %
3-Pleurs, manque de confiance ou nervosité 8 20 %
4-Demande de l'aide et des conseils 7 17,5%
5-Indifférence et insouciance 5 12,5%
Total 40 100%

Les stratégies de l'indifférence, de l'insouciance, des pleurs et de la nervosité traduisent la vulnérabilité des individus. Cependant le courage, la demande d'aide et la confiance expriment le comportement résilient de l'enfant et sa capacité à rebondir et à continuer à agir au‑delà des conflits. Le classement des stratégies de défense permet de discerner trois catégories d'enfants (tableau 5.3).

Catégories d'enfants vulnérables versus résilients (g. Maison) Total
1. Première catégorie d'enfants Dépassement et confiance en soi (20 %) Prière (30%
50%
2. Seconde catégorie d'enfants Indifférence et insouciance (12,6% ) Manque de confiance en soi (20%) 32,5%
3. Troisième catégorie d'enfants Pleurs, puis demande d'aide (10%) Demande de conseil (7,5% ) 17,5 %
  • La première catégorie représente la moitié de l'échantillon. Elle est constituée d'enfants endurant les difficultés avec courage et force, d'une part, et de ceux ayant recours à une force suprême Divine, à travers la prière, d'autre part. Les enfants de cette catégorie puisent la source de leur force dans la double confiance en soi et en Dieu.
  • La seconde catégorie (32%) est constituée de ceux qui sont embarrassés et craintifs devant les difficultés. Ils expriment leur désarmement soit par les pleurs, la nervosité et le manque de confiance, soit par le déni de la souffrance en affichant une attitude d'insouciance et d'indifférence.
  • La troisième catégorie regroupe les enfants qui sollicitent les conseils des personnes adultes de leur entourage. Ces enfants savent qu'ils sont entourés de «personnes de référence» sur qui ils peuvent compter et auprès de qui ils peuvent avoir recours, même si leur réaction première consiste à pleurer et à s'énerver.