IV.3. Type du cadre de vie

Les expressions, «type d'habitat» et «structure résidentielle”, désignent la nature de l'habitat. Comme souligné plus haut, la structure habitée pourrait prendre la forme de maisons, de villages d'enfants, d'institutions, ou encore de crèches, etc. La distinction entre les structures habitées s’effectue en fonction des rôles qu'elles jouent et des activités qui y sont organisées (Goffman, 1984). Erving Goffman a plus précisément évoqué «les institutions totalitaires» qu'il a classé en cinq groupes. Le premier groupement nous intéresse car il s'intègre à la recherche présente. Il s'agit des «organismes qui prennent en charge des personnes jugées à la fois incapables de subvenir à leurs besoins et inoffensifs» (1984, p. 46). Nous identifions dans ces organismes des habitats, des logements voire des maisons. Ayant des formes diverses, nous les désignons par les termes structure ou type.

Tracer le parcours résidentiel revient à identifier les différents types de logements fréquentés. Ainsi un changement d'habitat peut s'effectuer d'une structure «maison» vers une structure différente telle l’institution ou encore le village d'enfants. Dans tous les cas, ces trois types d'habitats sont considérés comme des logements permanents à des degrés plus ou moins forts. L'itinéraire résidentiel dévoile la présence de trois parcours variés.

Dans le g. Maison, le changement de résidence semble être rare. Il s'agit de déplacement familial (toute la famille) d'une ville ou d'un village à un autre. Il s'effectue soit en fonction de la localisation géographique du travail du père ou des parents, soit en fonction d'une décision d'indépendance résidentielle (achat ou construction d'une maison à soi). Le parcours prend une tournure particulière lorsque la famille, qui vivait jadis avec les grands-parents, aménage sa propre demeure et s'installe en indépendance. D'une manière générale, le tracé du parcours résidentiel est homogène puisque la désertion d'une maison aboutit à l'installation dans une autre maison et toujours en compagnie de la famille.

Les mouvements résidentiels du g. Village ont été effectués à partir de la maison parentale d'origine, soit directement vers le village d'enfants actuel, soit vers une ou deux institutions sociales avant d'aboutir au village d'enfants actuel. Le tracé du parcours résidentiel de ce groupe affiche une hétérogénéité ambulatoire schématisée de deux manières.

Quant aux déplacements du g. Institution, ils affichent un triple itinéraire.

Le terminus du parcours résidentiel constitue pour chaque groupe un lieu de vie, un logis ou un foyer actuellement animé. Ce foyer est habité par l'enfant et sa famille dans le cadre de la maison parentale. Il est habité par l'enfant, sa «mère» et sa «fratrie» dans le cas du village, et par l'enfant, ses éducateurs et des pairs à l'institution. Dans chacun de ces environnements, l'intérêt se fixe sur les relations et les liens résidentiels tissés et maintenus entre l'enfant et son entourage.